Les Ong et organisations de la société civile appellent au retrait du programme du livre pornographique. L’église dénonce la volonté destructrice des sectes pernicieuses, soutenues par des dirigeants africains.

Déjà quelques jours que la polémique autour du livre «L’Excellence en sciences», inscrit au programme de 5ème persiste. Dans les familles, c’est le choc. Certains parents ont déchiré les pages obscènes, qui décrient, dans les moindres détails les pratiques déviantes telles la zoophilie. Candidats à la présidentielle, Maurice Kamto et Cabral Libii Li Ngue n’ont pas tardé à demandé le retrait de ce livre du programme. La société civile n’est pas moins indignée.
Viol de l’innocence
La Ligue camerounaise des consommateurs a lancé une campagne pour le retrait du manuel à polémique. Coordonnateur de l’Ong Article 55, Jean-Baptiste Sipa n’en dit pas moins : «Dispenser un tel enseignement à des enfants qui, en classe de 5ème ont 8 à 12 ans est un viol de l’innocence parce qu’à cet âge, ces enfants ne se posent pas de question relative à la vie sexuelle. Ce n’est pas un besoin chez eux, et la meilleure éducation c’est celle qui répond aux questions posées. La connaissance est une exigence interne de l’homme, qui répond à un certain nombre de questions, selon les circonstances ou les étapes de croissance de l’être humain. Si on ne supprime pas le livre, qu’on suspende au moins le module», propose-t-il.
Les uns et les autres reconnaissent qu’il faut bien parler de sexualité aux enfants, mais à un moment précis. Dans son argumentaire, Pauline Matchim, Coordonnatrice de l’Association Femmes et enfants, se dit «vraiment choquée. Je suis d’accord pour l’éducation sexuelle mais ce n’est pas à ce prix, ni dans ce contexte. Je peux comprendre que l’enfant est un être en devenir et l’éducation sexuelle rentre dans cette phase de formation humaine parce que l’école n’apprend que la formation intellectuelle. L’éducation sexuelle est un processus. Ce livre est un programme de Terminal. En 5ème on apprend le savoir-vivre. On ne peut pas apprendre à un enfant la table de multiplication par 10, avant de lui apprendre celle par 1. Ce n’est pas en 5ème qu’on va parler de pédophilie, de cunnilingus… De quoi parlera-t-on en Terminal ?» S’interroge-t-elle. Et face aux questions de ces innocents, les réponses doivent être adaptées. «En 5ème, je ne peux pas dire utérus, j’appelle ça la chambre de bébé. Je ne dis pas testicules en 5ème, mais l’usine de fabrication des demi-grains de bébé de papa. Il faut retirer ce livre et replacer les choses dans leur contexte. Education sexuelle oui, mais que ce soit progressif.»

A l’Ong Un Monde Avenir, on n’est pas surpris. «Le gouvernement est resté fidèle à sa démarche d’imposer des choses au peuple. Il n’y a eu aucune consultation, c’est de manière dictatoriale. On est tous d’accord qu’il faut en parler, mais le public cible n’est pas approprié. J’ai eu des étudiants ici qui m’ont avoué que c’était la première fois qu’ils en entendaient ces mots, même s’ils savent l’acte. J’ai mon fils de 5ème qui n’y comprend rien», dixit Philippe Nanga, Coordonnateur d’Un Monde Avenir.
Main cachée derrière des programmes pernicieux
Selon l’enquête que nous avons menée (Lire Livre à polémique : Comment le livre a été introduit par effraction au programme ) ‘‘L’Excellence en Sciences’’ a été imposée au forceps par le ministère en charge des Enseignements secondaires. De quoi légitimer la thèse de l’Abbé Pierre Anicet Boumngo, de l’Archidiocèse de Douala. Qui parle d’une volonté politique de pervertir la jeunesse. «Il n’y a pas débat, ce livre est à brûler. La malice derrière cette affaire est qu’au lieu de leur apprendre l’éducation sexuelle, on leur apprend plutôt l’éducation à la pratique sexuelle. Les mots utilisés sont trop forts pour un enfant de 5ème. Tout ceci est la conséquence de ces organismes internationaux qui se cachent derrière, la franc-maçonnerie.»

L’Abbé Pierre Anicet Boumngo se rappelle qu’ils «ont commencé avec l’homosexualité, pour éteindre l’espèce humaine. Ce livre cache beaucoup de réalités. Hormis ce livre, quand vous parcourez les programmes d’autres classes, notamment celui de la maternelle, vous voyez parmi les dessins des bagues avec des insignes du triangle maçonnique, avec au centre l’œil qui contrôle le monde. C’est une manière de recruter à la base, chez les enfants. Ces sectes pernicieuses veulent contrôler le monde et comme en Afrique, on est avide de pouvoir, on est prêt à pervertir toute une génération.» On comprend mieux le silence assourdissant du gouvernement camerounais, face au tollé général qu’engendre ce livre vomi.
Valgadine TONGA
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