L’artiste musicien malien Sidiki Diabaté est accusé d’escroquerie avec complicité de plus de 13 millions Fcfa.
Le 24 février 2023, la Présidente Fondatrice de SM Fashion House Inc, Makendi née Sylvie Dang, a déposé une plainte à Interpol contre Sidiki Diabaté. L’artiste musicien malien est accusé d’escroquerie avec complicité. Résidant aux Usa depuis plus de dix ans, Sylvie Dang d’origine camerounaise, a organisé, sous la bannière de son entreprise basée en Géorgie, un concert à Yaoundé. L’événement baptisé Festival International Roots and Beauty Africa devait réunir sur la scène, les artistes tels Queen Eteme, Petit Pays, Ahidjo Mamadou, X-Maleya, Krys M…et Sidiki Diabaté.
Le concert a effectivement eu lieu comme prévu le 9 février, avec une fausse note, due à l’absence de Sidiki Diabaté. Se sentant abusée, l’organisation poursuit Sidiki Diabaté. D’autant plus qu’elle estime avoir rempli toutes les exigences de l’artiste. La première exigence de Sidiki Diabaté, représentée par son manager Djelika Diabaté était le cachet, soit 25.000 € (environ 16.250.000 Fcfa). Selon le contrat dont nous avons eu copie, l’organisation devrait procéder au «versement des 50% du cachet convenu, soit la somme de 12500€ (12500) euros à la signature du présent contrat. Le restant, soit 12500 euros, devra être remis à l’artiste ou au cautionnaire 2 jours avant la date du spectacle.»
Lire aussi :Mali / Mamou Doukouré : la dame de cœur
A côté du cachet, l’artiste exige la présence de 13 personnes dans son équipe. Soit 14 billets d’avion, donc deux en Business Class ; 10 chambres standards dans un hôtel 3 étoiles, 3 chambres dans un hôtel 5 étoiles… «L’artiste ne fera pas le déplacement vers la salle de spectacle, tant que le reliquat de son cachet ne lui aura pas été versé en numéraire par l’organisation », lit-on sur le contrat.
L’artiste a reçu 50% du cachet à la signature du contrat, puis 25%. Il a également perçu les 14 billets d’avion, les visas et toutes les garanties liées à l’hébergement et la restauration. Pourtant, il n’est pas venu. « Trois semaines avant l’évènement, nous les contactons pour savoir s’ils ont besoin des visas. Nous avions déjà l’information par le délégué du gouvernement qu’il y a une convention entre le Mali et le Cameroun faisant que les Maliens n’ont pas besoin de visas pour entrer au Cameroun. Djelika Diabaté, la sœur de Sidiki, nous envoie 6 noms, des non Maliens de leur équipe. Nous leur obtenons les visas. Par la suite, au lieu de 14 noms comme convenu dans le contrat, la dame nous envoie 15 noms pour l’obtention des billets d’avion. Et elle nous informe qu’elle est partie en France. Et donc, on devra lui prendre un billet Paris/Cameroun et de surcroit, en 1ere classe. Le directeur artistique lui rappelle que le contrat c’est 14 pers et le départ c’est Bamako-Yaoundé. Elle en a fait un drame. Au final, elle nous renvoie une liste de 14 personnes et elle nous informe qu’elle ne viendra plus. »
Lire aussi :Mali/Seydou Mamadou Coulibaly : le magnat des affaires en Afrique
Les 14 billets sont achetés. L’équipe, convenablement au contrat, doit être à Yaoundé le 7 février. « A cinq jours du concert, sa sœur exige le paiement complet du cachet, sinon l’artiste ne bouge pas de Bamako. On lui rappelle que le contrat parle de 50% avant son arrivée, et non de 100%. Le 6 février, la dame nous appelle à 22h pour dire qu’ils ne bougent pas parce qu’ils n’ont reçu que 10 billets d’avion sur 14. Sauf qu’à pareille heure, l’agence de voyage est fermée nous nous ne pouvons joindre personne pour comprendre ce qui s’est passé. Nous prions la dame de laisser voyager les 10, avec l’artiste. Elle refuse, et demande la totalité ou rien. Finalement nous sommes contraints d’annuler ce voyage. Et nous payons les pénalités qui reviennent à 1milion 200mil Fcfa. »
Lire aussi :Mali/Sidi Mouctar Dembele : Appelez-moi le King du développement !
Dans la suite du feuilleton, l’organisation renvoie les billets pour le vol du 8 février, soit 24h avant le grand concert du 9. « La dame nous appelle à 22h pour nous dire qu’ils ne peuvent pas voyager parce qu’il leur faut les visas. Depuis quand le Mali a besoin de visa pour le Cameroun ? Et pourquoi n’a-t-elle pas appelé en journée pour qu’on résolve le problème ? Lui demande-t-on. Ce voyage est encore annulé. Il nous faut prendre à nouveau les billets, payer les pénalités et envoyer les visas », ce qui est fait, raconte notre interlocuteur. Le vol de Sidiki et son équipe doit atterrir à 18h et ils doivent directement se rendre au Stade Omnisport pour le spectacle. « La sœur revient à la charge. Elle exige la totalité du cachet avant qu’ils ne voyagent. Elle saisit un ami qui était en transit à Paris pour le Cameroun, (celui qui avait négocié le contrat avec elle). Pour sauver le concert, il consent à lui verser 7.600 Euro. Avec les 12.500 Euro versés à la signature du contrat, ça fait 20.100 Euro, soit 75 % du cachet. 2h après, la dame envoie un message pour dire qu’ils ont changé d’avis. Il faut 100% du cachet. Le monsieur lui demande alors de rembourser ses 7.600 Euro. La dame ne répond plus. On croyait à une blague. Que non ! Ils ne sont pas venus et nous n’avons plus eu de suite.»
Lire aussi :France Médias Monde : Le Mali dit non au mariage forcé
L’article 7 alinéa 6 du contrat liant les deux parties précise que «toute annulation du Concert à l’initiative de l’artiste non justifiée donnera lieu à la restitution par l’artiste de toute somme perçue et au remboursement de toute somme engagée par l’organisateur en lien avec le Concert et dument justifiée, sans préjudice de toute réclamation de l’Organisateur pour tout préjudice subi». Présidente Fondatrice de SM Fashion House Inc, Makendi née Sylvie Dang, veut la réparation intégrale du préjudice causé. Sans compter les dommages, « Sidiki a perçu de nous, 20.100Euro », environ 13.065.000 Fcfa.
D.N.
