La décision de l’Etat camerounais de racheter les parts du fonds britannique Actis, est saluée dans l’opinion.
« Il y a des secteurs dans un pays qui ne doivent pas appartenir à des étrangers, ces personnes qui peuvent faire ce qu’ils veulent pour déstabiliser la population. Il y a l’eau, l’électricité. Mais c’était prévu dans la charte de l’impérialisme, que les Etats impérialistes s’accaparent des secteurs clés d’un État, à savoir les secteurs de l’énergie, de la communication, du renseignement, et du transport et qui dit transport dit téléphonie. Le Camerounais qui doit gérer la nouvelle société, comme toute autre société d’ailleurs, doit bien le faire, à moindre d’être un vendu ». Cette réaction d’Adidja Mbomiko Yenou, acteur de la société civile, intervient après la résolution de l’Etat de renationaliser Eneo, entreprise chargée de la distribution de l’énergie électrique au Cameroun.
78 milliards Fcfa est le montant demandé par le fonds d’investissement britannique Actis, pour céder ses 51 parts à l’Etat. Il reste un mois pour la finalisation du processus. S’il aboutit, ce rachat porterait la part de l’Etat camerounais à 95% dans le capital de l’énergéticien – contre 5% pour le personnel.
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A l’émission Le Debriefing de l’Actu sur Canal2 International, présentée par Lile Piedjou, l’expert en électricité Serge Henri Kelbe souligne : « Avec Actis, nous avons frôlé une catastrophe. Actis a tout externalisé. Ce sont les sous-traitants qui font tout, les releveurs, les fournisseurs…, tout est sous-traité. L’Etat du Cameroun est certainement devenu très regardant, et ils ont décidé de partir. Je suis ravi de cette démarche, parce qu’on aura un digne fils de ce pays qui va diriger cette entreprise, comme Cyrus Ngo’o qui opère des miracles au Port autonome de Douala. Monsieur Olivier Mekulu Mvondo (Dg de la Cnps, ndlr), est un grand manager qui peut gérer Eneo ».
Le journaliste Idriss Lissom émet un bémol : « Cette renationalisation n’est pas la panacée contre les coupures d’électricité. Puisque les problèmes de coupure d’électricité ne finissent pas comme un coup de baguette magique, ils sont toujours là. La renationalisation n’est pas une bonne chose quand on sait que les Camerounais ont du mal avec la gestion de la chose publique. Il faudrait un dirigeant qui crée la rupture et qui soit à la dimension de celui de la CNPS par exemple». Tout compte fait, le rachat d’Eneo aura lieu et il reviendra à l’Etat du Cameroun de jouer pleinement sa partition dans la souveraineté énergétique du pays.
Valgadine TONGA