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Félix Boum : «La communauté camerounaise va remettre une cagnotte au président Assimi Goïta pour l’effort de guerre»

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Il est Camerounais des deux parents, époux et père de quatre enfants. Félix Boum est aussi chef d’entreprises résidant au Mali depuis plus d’une décennie. Une ancienneté qui a participé à faire de lui, le président de la communauté camerounaise du Mali. En déplacement sur Abidjan avec sa famille, il a accordé une interview à La Voix Du Koat, dans laquelle il loue notamment l’engagement panafricain des Camerounais  aux côtés du Mali.

LVDK : Depuis combien d’années êtes-vous établi au Mali ?

Je suis au Mali précisément depuis 2010, mais je suis installé depuis 2012, parce qu’avant je vivais entre l’Espagne et le Mali.

LVDK : Qu’est-ce qui vous incite à vous installer définitivement au Mali ?

C’est l’aventure, et les raisons de cœur, parce que j’avais une compagne qui  avait eu un contrat au Mali, donc on avait décidé de s’y installer. Après, j’ai aimé le pays et je suis resté. Je suis chef d’entreprises dans le domaine des transports et logistiques. Tout se passe bien, c’est magnifique, parce que le Mali est un pays d’opportunités en fait, c’est un pays vierge, où tout est à construire. A partir du moment où on est Camerounais, qu’on part du Cameroun qui est un milieu compétitif, avec son background, avec les écoles camerounaises, qui, quoi que l’on dise, forment très bien, on se fait sa place au Mali. Au Cameroun, j’ai fait une formation de littéraire surtout. J’ai un Baccalauréat A, une licence en Lettres modernes. C’est vrai que mon parcours est un peu atypique parce que je suis un littéraire, et je travaille dans la logistique.

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LVDK : Comment se porte votre communauté camerounaise du Mali ?

J’aime souvent relever la nuance, parce que je suis effectivement le président de la communauté camerounaise du Mali. Je ne suis pas le président des Camerounais du Mali, parce que le président reste Paul Biya. Nous sommes en train de faire le recensement de la communauté camerounaise du Mali, mais ça reste une tâche assez complexe. Mais de manière approximative, c’est une communauté de 2000 à 3000 personnes, formée d’étudiants, de fonctionnaires internationaux, de Camerounais qu’on appelle trivialement aventuriers –qui viennent au Mali pour se rendre en Europe en passant par le Maghreb, l’Espagne-.

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LVDK : Quel message adressez-vous généralement à ces Camerounais aventuriers ?

Je les encourage à rester au Mali. J’en suis la preuve parfaite. Je suis un ambassadeur et un chantre de l’immigration Sud-Sud. Je dis toujours que c’est la meilleure immigration. Dans notre continent, il y a tellement de possibilités, d’opportunités à saisir. Je n’encourage pas les gens à s’installer en Europe, parce que je connais très bien l’Europe, j’y suis tout le temps. Samedi d’ailleurs je vais à Bruxelles. Des comme moi, il y en a plein. J’ai ma sœur ivoirienne Remy Chantal Deasse qui est installée au Mali, mais qui est tout le temps en Europe. Les gens doivent se poser les bonnes questions, pourquoi est-ce que nous allons en Europe, mais revenons nous installer au Mali ? C’est bien parce que le Mali a quelque chose que l’Europe n’a pas. Il faut essayer de développer cette pensée et je pense que vous les Hommes de médias devrez être dans cette logique de présentation de personnes qui sont restées en Afrique et qui ont réussi. Je dis souvent aux journalistes que je rencontre que la plupart des documentaires faits sur l’immigration, présentent toujours ces Africains qui vont en aventure en Europe au péril de leurs vies. On ne parle pas assez d’Africains qui ont réussi en Afrique. Il faudrait peut-être mettre un peu plus de lumière sur ces Africains-là, pour sensibiliser les jeunes qui continuent à croire que l’Europe c’est l’Eldorado, pourtant il n’en est absolument pas question.

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LVDK : Lors de sa récente visite au Cameroun, Amina Fofana, membre du conseil de transition, regrettait qu’il n’y ait pas d’ambassade du Cameroun au Mali. On imagine que c’est pénible pour les Camerounais de toujours transiter par l’ambassade au Sénégal…

Vous savez, le décret portant ouverture d’un consulat général du Cameroun au Mali a été signé depuis des années, et même qu’il y a une délégation du ministère des Relations extérieures du Cameroun qui s’est rendue au Mali pour identifier les locaux. Sur les papiers il y a un consulat. Le président Paul Biya a donné son feu vert. Maintenant, d’après ce qui nous a été rapporté par l’ambassade, et je pense que ce sont des faits avérés, le Cameroun souffre d’un problème de trésorerie. Le Cameroun est empêtré depuis des années dans une guerre fratricide au Noso, et il y aussi boko haram. Travaillant dans la logistique, notamment la logistique militaire, je sais que la guerre est budgétivore. J’imagine que le Cameroun souffre justement de ce problème de moyens pour installer un personnel diplomatique au Mali, avec toutes les charges qui en découlent. Maintenant dans les faits, on en souffre tous les jours. En tant que président de la communauté camerounaise du Mali, j’ai un peu la double casquette d’ambassadeur du Cameroun au Mali. J’essaie de jouer mon rôle à mon petit niveau, même si je flotte dans ce costume parce que je ne suis pas diplomate. J’essaie aussi d’organiser la vie associative, car la communauté camerounaise au Mali c’est essentiellement la vie associative. On essaie de rester souder, d’être présent les uns pour les autres.

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LVDK : Permettez que l’on entre un peu en politique. Comment la communauté camerounaise juge le soutien du Cameroun au président Assimi Goïta et à son gouvernement de transition ?

Je suis apolitique donc je ne vais fâcher personne. En tant que Camerounais, c’est l’une des choses donc je suis très fier. Le Cameroun a toujours eu une attitude très panafricaniste, et les Camerounais ont souvent su s’approprier les problèmes de leurs frères africains. J’ai vécu le soutien que les Camerounais ont apporté au président Laurent Gbagbo, quand il était attaqué de partout par les forces occidentales. Je me rappelle encore qu’à un moment il était persona non grata, personne ne voulait s’approcher de lui de peur de fâcher l’occident. Mais le président Paul Biya l’a reçu. Le Cameroun, par son président et par son peuple, a toujours été très solidaire des combats panafricains. Le soutien témoigné aujourd’hui au président Assimi Goïta, va en droite ligne de cette idéologie. Je pense que cela s’explique par notre propre passé.

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Quand vous citez les martyrs de l’indépendance en Afrique, le Cameroun en a une bonne brochette. C’est ce qui fait aussi que les Camerounais du Mali sont vent debout derrière le président Assimi Goïta. Nous comprenons son combat, nous soutenons son combat, et nous savons que son combat est une suite. Sankara l’avait commencé, il n’a pas pu l’achever. Assimi Goïta a pris le relais. Je pense que cette fois ci, avec toutes les intelligences mises en contribution, avec tous les hommes de médias, on arrive à ébranler l’occident. Ceux qui se croyaient maîtres du monde, ont compris qu’en Afrique aujourd’hui, il y a des personnes qui peuvent leur répondre, les concurrencer sur leur terrain de la propagande. Aujourd’hui ils sont déstabilisés. Franchement, les Camerounais du Mali sont tous derrière Assimi Goïta et je vais vous faire une révélation. Il y a un projet que nous allons réaliser le mois prochain. Nous sommes en train de rassembler une cagnotte que nous allons remettre au gouvernement de la transition malienne, pour soutenir l’effort de guerre. Les Camerounais du Mali ont entrepris cette action qui aurait dû se réaliser depuis un mois. Mais nous attendions l’aval de notre ambassade au Sénégal, pour faire les choses dans le bon ordre. Nous avons obtenu l’aval.

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LVDK : Quels sont les panafricanistes qui vous captivent le plus ?

Le président Banda Kani c’est mon préféré, c’est mon héros. Je ne compte plus faire un enfant, mais si je le fais, je l’appellerai Banda Kani. Sincèrement, je profite pour faire ma doléance, je souhaiterais rencontrer Banda Kani à ma prochaine arrivée au Cameroun. Ce monsieur c’est mon idole. Ma femme est habituée à son timbre vocal, parce que tous les matins quand je me lève, je fais ma prière, et après je cherche une vidéo de Banda Kani sur Youtube. Je l’écoute en prenant ma douche. Sincèrement, des comme ça, il en faudra beaucoup. C’est un monsieur très intelligent, qui maîtrise ses sujets, qui a une forte confiance en lui, qui croit en ce continent. Des fois, je perçois dans son phrasé une rage comme pour dire qu’il ne comprend pas que les Africains ne soient pas conscients de la puissance qu’ils représentent. Il est justement celui-là qui dit aux Africains «levez-vous, bougez-vous…». J’ai hâte de le rencontrer à l’occasion, portez lui le message. Je serai une femme, je lui demanderais en mariage. Je l’adore. On n’adore que Dieu, alors je l’aime. Si vous venez au Mali, président Banda Kani, je m’occuperai de vous spécialement.

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LVDK : L’Afrique a également des femmes panafricanistes, comme Nathalie Yamb…

Nathalie Yamb, ma sœur. Ses premiers faits d’armes c’est avec la Côte d’Ivoire. Elle est magnifique, et en plus d’être belle, elle mène des combats nobles. L’Afrique a des vraies valeurs. On a connu cela durant les mouvements indépendantistes, avec les Moumie, les Um Nyobe… Après on a eu une longue traversée de désert, avec des gens qui voulaient juste plaire à l’occident. Aujourd’hui, il y a un éveil de la conscience africaine, qui est revenu avec les Banda Kani, Nathalie Yamb, le général Issa Diawara, Kemi Seba… Les réseaux sociaux nous ont beaucoup aidés aussi, parce que, si ça se trouve, il y a des panafricanistes dans cette phase de ‘‘traversée de désert’’, mais il n’y avait pas de relais pour porter leurs voix. Il n’y avait pas les réseaux sociaux, ils étaient facilement censurés dans les médias contrôlés par l’occident. Maintenant, avec les réseaux sociaux et les médias, nous avons libre accès à leurs messages. Rfi a perdu beaucoup d’audience aujourd’hui, parce qu’on n’écoute plus leurs informations trafiquées. On a des panafricanistes, je ne peux pas citer tous les noms, mais Banda Kani reste mon préféré.

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Entretien avec Valgadine TONGA    

 

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