Au terme de l’entrevue entre le responsables du conseil électoral d’Elections Cameroon et les diplomates hier à Yaoundé, Enow Abrams Egbe à décidé de la délocalisation des bureaux de vote situés dans les casernes militaires et dans les chefferies traditionnelles.

Les bureaux de vote seront, le 7 octobre 2018, jour de vote, hors des casernes militaires et des palais royaux. C’est la substance de l’échange entre le conseil électoral d’Elections Cameroon et les diplomates. Enow Abraham Egbe l’a affirmé devant la communauté internationale. Question de souscrire à l’exigence de la transparence et de la crédibilité lors du déroulement du vote dans ces espaces fermés au public. D’après le président du conseil électoral d’Elections Cameroon, toutes les dispositions sont prises pour délocaliser les bureaux de vote et dans les chefferies traditionnelles. Ce discours du chef de file de cette instance se situe aux antipodes de celui tenu le 24 août 2018 à l’hôtel Mont Fébé à l’occasion de l’ouverture de sa 4ème session de plein droit. Interrogé à la fin de son propos liminaire par Assongmo Necdem, journaliste au quotidien « Le jour », la tête de proue d’Elecam s’est montré ferme et catégorique tant il a clamé la thèse suivant laquelle « la suppression du vote dans les casernes militaires et dans des palais royaux est un faux débat ». Venir tenir un discours contraire 72 heures après devant la communauté internationale témoigne de la volte-face de cette figure emblématique du conseil électoral d’Elections Cameroon.
La victoire du Sdf sur Elecam
La principale formation politique de l’opposition camerounaise était sur le pied de guerre avec Elecam et la direction générale des élections. Jean-Michel Nintcheu prévoyait, le 15 septembre 2018 à Douala, une marche de protestation contre l’installation des bureaux de vote dans les casernes militaires et dans des palais royaux. Le président régional du Sdf pour le Littoral, qui a commis un post sur sa page Facebook, prend acte de cette délocalisation du reste fermement combattue par la direction générale de cette institution à travers, illustre Nintcheu, son directeur général «zélé». « A ce titre, poursuit le député Sdf du Wouri-Centre, Eric Essousse, désormais disqualifié pour la conduite sereine des opérations électorales, notamment la présidentielle du 7 octobre 2018, doit remettre son tablier à défaut d’être démissionné« .
D’ores et déjà, J.-M. Nintcheu annonce la prochaine bataille, celle relative au contrôle et à la désignation des présidents des bureaux de vote afin que ces derniers soient reconnus pour leur neutralité et leur impartialité. « Pas question que des militants du parti-État soient des présidents des centres et des bureaux de vote« , clame l’élu du peuple. Le président régional du Sdf pour le Littoral ajoute: « La liste des présidents des bureaux de vote sera passée au peigne fin pour débusquer leur appartenance politique ou pas au parti des flammes« . Nintcheu conclut à la thèse suivant laquelle la toute première condition pouvant garantir la neutralité, l’indépendance et l’impartialité est de n’avoir appartenu à aucune entité politique. Ce combat du responsable régional de la principale formation politique de l’opposition camerounaise est le même qu’engage le Sdf pour le Centre, dont le président est Emmanuel Ntonga qui, lui aussi, a rendu public un communiqué allant dans le même sens que celui élaboré par J.-M. Nintcheu.
Serge Aimé BIKOI