La Nigériane Victoria Nkong est à la tête d’un des plus importants évènements culturels du continent, les All Africa Music Awards. Dans cette interview exclusive accordée à La Voix Du Koat, la productrice des Afrima parle de la 9ème édition en cours de préparation, non sans donner son avis sur l’évolution des musiques africaines.
LVDK : Pouvez-vous vous présenter vos différentes casquettes à nos lecteurs ?
Je m’appelle Victoria Nkong aussi connue comme Afriquechique, je suis Nigériane, panafricaniste. Je suis la directrice de la société Qtaby Events et The African Bridge. Je suis une productrice événementielle et télé, je suis un manageur des talents (artistes/acteurs etc), expert en relations diplomatiques. Je suis aussi consultante branding/PR. A cause de ma passion pour le continent africain, je suis devenue la productrice délégué des All African Music Awards (Afrima) et avec mon projet The African Bridge, j’aide des jeunes artistes africains à traverser les frontières, j’emmène l’Afrique au reste du monde et le reste du monde en Afrique. Je suis aussi écrivaine et j’anime pour quelques événements. Je gère une fondation et j’ai un orphelinat ou je m’occupe de 22 enfants.
LVDK : Qu’est-ce qui fait la différence entre les Afrima et les autres cérémonies de récompenses des artistes musiciens du continent?
Afrima c’est le plus grand événement de culture et de musique africaine qui récompense les artistes africains vivant en Afrique et dans la diaspora depuis 8ans. Afrima est d’ailleurs une propriété du continent, bâtir sur l’intégrité avec le but unique de vendre une meilleure image du continent au reste du monde à travers la musique. Il a aussi pour but d’aider nos artistes africains à se vendre au niveau international, et pour cela, nous sommes en partenariat avec l’Union Africaine.
LVDK : Quels sont les critères de sélection des lauréats ?
Les lauréats sont choisis grâce à la qualité de leur musique et les votes de leurs fans. Tous les artistes qui envoient leur musique ont les mêmes chances de gagner parce que les membres du jury examinent tous les dossiers envoyés. Ils donnent les notes, et les artistes qui obtiennent les meilleures notes deviennent les nominés. Après la sortie de la liste des nominés, les fans sont appelés à voter pour leurs favoris et les artistes avec les meilleurs votes gagnent. Il faut bien noter que tout le processus est supervisé par une société d’audit qui s’appelle Price Water House Coopers (PWC) et l’Union Africain.
Lire aussi :https://lavoixdukoat.com/alain-oyono-trajectoire-dun-soldat-de-lenvironnement-sur-les-versants-de-la-paix/
LVDK : La cérémonie des Afrima s’est tenue pour la première fois dans une capitale francophone africaine en janvier 2023 à Dakar. Pourquoi le choix de la capitale sénégalaise ?
Le choix du Sénégal parce que le président Sénégalais était le Président de l’Union Africaine et l’Union Africaine est le partenaire principal d’Afrima.
LVDK : L’une des idées derrière la création des Afrima c’est la promotion des identités culturelles africaines. Comment cela se manifeste-t-il dans la compétition ?
L’évènement est diffusé en directe sur 105 chaines de télévisions dans le monde, et ça montre vraiment la richesse de la culture africaine, la mode africaine, la musique africaine etc, et cela change l’impression du reste du monde par rapport à l’Afrique et permet au reste du monde de découvrir le continent.
Lire aussi :https://lavoixdukoat.com/alain-oyono-je-reve-de-jouer-dans-mon-pays-je-nattends-que-linvitation/
LVDK : Par quels instruments, rythmes musicaux et messages fait-on la différence entre les musiques africaines et le reste des musiques du monde ?
Le tambour joue un rôle très important dans les beats de la musique africaine, les strings aussi. Nous avons un rythme très unique.
LVDK : Quelles sont les innovations de la 9ème édition des Afrima ?
Au moment opportun nous allons dévoiler tous ce que nous réservons pour le reste du monde, mais il y a vraiment beaucoup de nouveautés et d’avancement.
LVDK : Depuis 2014, les artistes d’Afrique centrale sont de moins en moins présents au tableau des vainqueurs. Pour certains critiques, c’est parce que beaucoup d’artistes ne puisent plus dans leurs cultures pour enrichir leur musique. Partagez-vous cette analyse ?
Je ne partage pas du tout cette analyse. En fait je ne crois même pas que nous devions diviser le continent ainsi. La musique africaine est la musique africaine. Apprenons à traverser les frontières ensemble. Je sais aussi qu’il y avait des gagnants du côté de l’Afrique centrale.
LVDK : Des artistes dénoncent une tendance de l’industrie musicale, à uniformiser les musiques africaines. C’est un reproche fait notamment à Trace Africa. Quelle lecture faites-vous de la question ?
La musique africaine est très riche et vaste, mais chacun a le droit de choisir la version ou le côté qui l’intéresse, et c’est pour cela qu’il faut que plus d’Africains s’impliquent dans l’avancement et la vente de notre culture et de notre musique.
Lire aussi :https://lavoixdukoat.com/kareyce-fotso-trace-tv-aliene-enfants/
Entretien avec Valgadine TONGA