Ex-footballeur du Fc Barcelone, l’actuel président de la Fédération camerounaise de football a conclu un accord hier lundi 20 juin 2022 avec le parquet espagnol, qui le poursuivait pour fraude fiscale. En bon gentleman, le quadruple Ballon d’or africain a choisi la voix de la sagesse plutôt que de se braquer.
«Je reconnais les faits et je vais payer, mais qu’on sache que j’étais enfant à l’époque et que j’ai toujours fait ce que mon père (José Maria Mesalles, ndlr) me demandait de faire», a déclaré Samuel Eto’o, qui a déposé une plainte contre son ancien représentant pour des délits présumés d’escroquerie et de détournement dans la gestion de ses avoirs. L’enquête sur cette affaire est toujours en cours.
Selon les termes de cet accord, l’ancien capitaine des Lions indomptables, qui évoluait au moment des faits au Fc Barcelone, a été condamné à une amende et à une peine de 22 mois de prison mais ne sera pas incarcéré, comme le prévoit la loi espagnole, car cette peine est inférieure à deux ans et qu’il n’a pas d’antécédents judiciaires en Espagne.
Le montant de l’amende que devra payer le joueur n’a pas été communiqué par le tribunal hier lundi 20 juin, mais il s’élève à environ 1,8 million d’euros, selon la presse espagnole. Le meilleur buteur de l’histoire de la sélection nationale fanion et José Maria Mesalles -son ex-représentant, qui a été condamné pour sa part à 12 mois de prison et à une amende – devront par ailleurs rembourser au fisc espagnol la somme fraudée, soit près de 3,9 millions d’euros. Contactée par nos confrères de l’Agence France presse (Afp), l’administration fiscale n’a pas souhaité faire de commentaire.
Eto’o n’est pas le seul
Le parquet poursuivait le quadruple Ballon d’or africain, devenu fin 2021 président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), pour quatre délits contre le fisc remontant aux années 2006-2009. Eto’o évoluait alors depuis 2004 dans les rangs des Blaugranas, avec qui il a gagné trois Championnats d’Espagne, une Coupe du Roi, deux Supercoupes d’Espagne et deux Ligues des champions. Le parquet assurait que le joueur avait mis en place un montage de sociétés afin d’éviter de déclarer une partie de ses revenus. Selon lui, Eto’o avait cédé ses droits à l’image à une société basée en Hongrie qui déclarait ses gains dans ce pays, où le taux d’imposition est un des « plus bas d’Europe ».
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Une deuxième société, espagnole, les déclarait en Espagne, mais ces gains étaient imposés au titre de l’impôt sur les sociétés, inférieur à l’impôt sur le revenu qui aurait dû être payé. Mais le Pichichi « était le vrai titulaire des droits à l’image », affirmait le parquet, selon qui cette cession était frauduleuse et uniquement destinée à payer moins d’impôts. Samuel Eto’o est le dernier footballeur en date à être condamné en Espagne pour fraude fiscale. Avant lui, Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi ont notamment eu des démêlés avec le fisc et la justice. Il n’y a donc pas besoin d’en faire une affaire d’Etat.
Daniel NDING
