Le projet porté par Augustine Moukodi et Marianne Ballé mène depuis mars 2025 des consultations auprès des enseignants, étudiants, anthropologues, historiens artistes et autres communautés en vu d’une exposition en 2027 des éléments visuels et sonores qui retracent les horreurs de cette période au Cameroun.
Lire aussi :Esclavage, colonisation… les institutions africaines des Droits de l’Homme réclament justice pour les Noirs
Depuis le mois de mars 2025, enseignants, étudiants, anthropologues, historiens artistes et autres communautés sont mis en contribution en vue de la lecture, la réinterprétation et la déconstruction des éléments sonores et visuels ( photos) de la présence allemande au Cameroun conservés au musée Ethnographique de Berlin. Ce 1er juin 2025, c’était autour de l’ association culturelle et cultuelle Katé d’accueillir la délégation conduite par Augustine Moukodi et Marianne Ballé, initiatrices du projet Mwano, tranforming memories. Lequel projet vise à réunir le Cameroun entier dans une seule exposition en Allemagne et au Cameroun. Aussi, questionne – t- il la mémoire et met surtout en lumière les perspectives du Cameroun dans le but de re-contextualiser les archives photographiques et sonores coloniales empreintes d’omission afin de combler les lacunes de cette histoire par des réinterprétations artistiques et des récits personnels qui parlent d’autonomisation, de résistance et surtout de guérison.
Au cours du séminaire atelier qui a meublé cette journée de dimanche 1er juin, les membres de cette association ont planché sur la thématique générale portant sur les quatre éléments liés aux quatre aires culturelles du Cameroun et sa spécificité. Selon Thomas Eyoum Ndando, modérateur des travaux, « le projet Mwano voudrait connaître ce qu’a été l’Homme, ce qu’on a fait de l’Homme à travers tous ces visuels. Comme vous le savez, l’homme des quatre aires culturelles du Cameroun a été dominé, instrumentalisé. aujourd’hui, au moment où la communauté africaine et camerounaise découvre toutes ces horreurs, elle doit regarder tout cela en face et s’appuyer sur les structures traditionnelles pour reconstruire un socle sûr, capable d’affronter les défis de l’avenir ».
La quintessence de tous ces travaux de recherche sera restituée en Allemagne et au Cameroun en 2027. « Les travaux qui se tiendront en Allemagne et au Cameroun porteront sur tout ce que nous sommes en train d’effectuer actuellement. Nous sommes aujourd’hui avec le Katé. Nous avons travaillé avec les artistes, historiens, les anthropologues, les étudiants et les autres communautés. La restitution de ces travaux constitue la base de la narration de l’ exposition que nous préparons en 2027 », explique Augustine Moukodi.
Blanchard BIHEL