Le président en exercice de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, est en terre camerounaise depuis le 12 juillet 2018. Une visite officielle, sur invitation du président de la République. Paul Biya a d’ailleurs accordé une audience à son invité ce vendredi 13 juillet 2018, avant le déjeuner d’Etat qui a suivi. Pendant le toast au Palais de l’Unité, Paul Biya est revenu sur les crises sociopolitiques qui menacent le continent, notamment le terrorisme et son corolaire que sont les refugiés… «Notre principale préoccupation demeure le retour effectif à la paix», a conclu le Chef de l’Etat. Moussa Faki Mahamat s’est longuement appesantir sur la situation dramatique qui secoue les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, qu’il considère comme sa «seconde patrie».
«Les échanges que j’ai eu l’honneur d’avoir avec vous m’ont immensément éclairés sur la situation dans le pays, la région de l’Afrique Centrale, les préoccupations de notre continent et la situation dans le monde. Des éclairages pertinents donc vous avez bien voulu me faire profiter sur les évènements qui se déroulent dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du Cameroun me sont particulièrement instructifs», indique le président de l’institution continentale. Non sans dénoncer l’ingérence dont est victime le Cameroun. «Je suis venu m’informer, écouter et apprendre. Je ne suis nullement dans la logique de ceux qui, sans prendre le temps de s’informer, prononcent des sentences sur telle ou telle situation dans notre continent. Je sais que les évènements auxquels les populations auxquelles vous avez fait référence ont des conséquences dramatiques pour les populations civiles innocentes», martèle Moussa Faki Mahamat. Pour l’Union Africaine, «aucun différend en Afrique ne saurait être résolu par la violence. Je voudrai à cette occasion réitérer le ferme attachement de l’Union Africaine à l’unité, l’intégrité territoriale, la stabilité politique et sociale de tous nos Etats membres au sein desquels le Cameroun représente un symbole de diversité linguistique, culturelle et religieuse certes, mais d’unité, d’harmonie et de concorde.» En témoignant sa compassion aux compatriotes en souffrance dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, Moussa Faki Mahamat promet : «Dès mon retour au siège, je ferai prendre des mesures idoines, pour que cette solidarité de compassion se traduise en des faits, à travers une initiative pertinente qu’appelle la situation.»
Quant à la présidentielle du 7 octobre prochain, « je voudrai vous rassurer du meilleur accompagnement possible. Cet accompagnement se traduira entre autres par l’envoi d’une mission importante d’observation électorale. C’est pour moi l’occasion de lancer un appel à tous les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition, de la société civile, pour conjuguer leurs efforts pour que ces élections se déroulent dans un climat apaisé et de concorde nationale.» Et de poursuivre, à l’adresse de son hôte : «Votre sagesse, votre clairvoyance et votre grande expérience dans la direction de votre pays, nous rassure sur la volonté de promouvoir les politiques appropriées» pour le renforcement de la diversité linguistique, culturelle, religieuse… L’avion du vol retour du président de l’Union Africaine décolle ce samedi 14 juillet, à l’aéroport international de Nsimalen.
Ci-dessous, un extrait du discours du président Moussa Faki Mahamat
Valgadine TONGA
Moussa Faki Mahamat
«Permettez-moi tout d’abord, de vous exprimer, Monsieur le président, l’immense plaisir de me retrouver ici au Cameroun, ma seconde patrie… Les échanges que j’ai eu l’honneur d’avoir avec vous m’ont immensément éclairés sur la situation dans le pays, la région de l’Afrique centrale, les préoccupations de notre continent et la situation dans le monde. Des éclairages pertinents donc vous avez bien voulu me faire profiter sur les évènements qui se déroulent dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du Cameroun me sont particulièrement instructifs. Je voudrai à cette occasion réitérer le ferme attachement de l’Union Africaine à l’unité, l’intégrité territoriale, la stabilité politique et sociale de tous nos Etats membres au sein desquels le Cameroun représente un symbole de diversité linguistique, culturelle et religieuse certes, mais d’unité, d’harmonie et de concorde.
Excellence Monsieur le président, votre sagesse, votre clairvoyance et votre grande expérience dans la direction de votre pays, nous rassure sur la volonté de promouvoir les politiques appropriées pour que ces vertus palpables au Cameroun vont continuer à se renforcer et s’approfondir. Notre attachement aux principes rappelés ci-dessus n’a d’égal que notre profonde conviction qu’aucun différend en Afrique ne saurait être résolu par la violence. Seul la concertation, le dialogue et les traitements pacifiques sont la voie juste à poursuivre.
Excellence Monsieur le Président, je suis venu m’informer, écouter et apprendre. Je ne suis nullement dans la logique de ceux qui, sans prendre le temps de s’informer, prononcent des sentences sur telle ou telle situation dans notre continent. Je sais que les évènements auxquels les populations auxquelles vous avez fait référence ont des conséquences dramatiques pour les populations civiles innocentes. Je voudrai leur exprimer ma solidarité et ma compassion. Dès mon retour au siège, je ferai prendre des mesures idoines, pour que cette solidarité de compassion se traduise en des faits, à travers une initiative pertinente qu’appelle la situation. Dans le même esprit, je voudrai vous rassurer du meilleur accompagnement possible des élections prévues en octobre prochain. Cet accompagnement se traduira entre autre par l’envoi d’une mission importante d’observation électorale. C’est pour moi l’occasion de lancer un appel à tous les acteurs politiques de la majorité et de l’opposition, de la société civile, pour conjuguer leurs efforts pour que ces élections se déroulent dans un climat apaisé et de concorde nationale. Je ne saurai terminer mon propos sans saluer votre indéfectible soutien à l’agenda africain et dans les formes institutionnelles de l’Union Africaine, pour lequel votre gouvernement ne ménage aucun effort à apporter sa contribution.
Pour sa part, la Commission de l’Union africaine demeure entièrement disposée à unir ses efforts aux vôtres, pour toute démarche que vous jugez utile pour aider le Cameroun à promouvoir les solutions consensuelles aux problèmes posés… »