Le rideau est tombé sur la 6ème édition du Festival International Hola Bamako. Les défis et enjeux étaient grands, vu la crème constituant les têtes d’affiche. «La musique, source de rapprochement des peuples » était le thème de ce rendez-vous dont les shows se sont déroulés les 12 et 13 mai 2023. Dans cette interview accordée à La Voix Du Koat, le Responsable de la commission artistique du festival, Nathanaël Dembele, revient sur les spécificités du festival et de la récente édition.
LVDK : Quelle est l’histoire qui se cache derrière le nom du festival International Hola Bamako ?
L’appellation Hola parce que lors des travaux de réflexions sur le nom du festival, on s’est dit que le festival va se faire à Bamako. Déjà tout le monde sait que Bamako c’est au Mali. Maintenant on voulait un nom qui va faire penser aux Espagnols, d’où ‘‘hola’’, qui renvoie directement à l’Espagne. Hola Bamako est donc un festival qui réunit les peuples maliens et espagnols. On ne peut pas faire venir d’autres artistes africains parce qu’il y a beaucoup d’ambassades dans les autres pays. Ce festival rentre dans les activités culturelles de la coopération et de l’ambassade d’Espagne du Mali. Chaque ambassade a son budget, sa politique de travail. Le seul pays qu’on peut inviter c’est le Burkina Faso, parce que l’ambassade d’Espagne au Mali gère également celle du Burkina.
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LVDK : Qu’est-ce qui fait la particularité du Festival International Hola Bamako ?
La grande particularité du festival est qu’il est gratuit. Quand on voit les invités de marque que nous avons, et que l’entrée est gratuite, c’est un point considérable, parce que la majorité des festivals voire tous les festivals au Mali font des entrées payantes. L’objectif que nous visons c’est faire la promotion des musiques traditionnelles espagnoles (le flamenco) et maliennes. Le festival Hola Bamako n’est pas que la musique. Avant les grands concerts, on a une semaine avec les étudiants du conservatoire et aussi avec les élèves de l’Ecole nationale des arts. Nous faisons venir des formateurs, soit en danse, soit en design graphique, des musiciens… Il y a toute une panoplie de formations. Et les concerts viennent clôturer le festival. Chaque année en général, les écrans fixés sur la scène lors des concerts, diffusent les images prises lors des formations avec les étudiants ou les élèves. Cette année c’était spécial parce que le mois de mai, c’est le mois de l’Espagne. L’ambassade en a décidé ainsi. Du coup il y a beaucoup d’activités. Même présentement, ils seront au Musée national, pour l’ouverture officielle des expositions sur tout ce qui est terre. Il fut une époque où des architectes espagnols sont arrivés au Nord du Mali, principalement à Tombouctou et qui ont contribué à la construction de mosquées. Ces expositions vont présenter toutes ces histoires.
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LVDK : Il y avait quoi au menu de cette 6ème édition ?
Pour la programmation de cette année, la barre a été mise très haut, avec Tiken Jah ; Qui n’a pas pu jouer à cause des raisons météorologiques. Les musiciens étaient déjà sur scène, mais le temps de lancer le show, la pluie a déferlé. Il n’a pas pu jouer étant donné que ce sont des concerts ouverts. Normalement il ne pleut pas au Mali en mai. Mais personne ne maîtrise la nature. Nous avions aussi eu Oumou Sangaré, Amadou et Mariam, Sadi Diabaté, et Safi Diabate, très connue au Mali, au Burkina Faso, bref en Afrique de l’Ouest. Il y avait aussi des jeunes groupes comme le Mali Jazz Band, qui est dirigé par moi-même, Nathanaël Dembele. Le groupe fait un mixe de tout ce qui est musique traditionnelle, avec une coloration jazz. On avait également Alou Sangaré, très connu, Amed Diabaté qui joue à la kora ; C’est le dernier garçon du maestro de la kora, Toumani Diabaté. On avait aussi Diego Amador de l’Espagne, qui est un super pianiste/flamenco-jazz. Ce n’était pas évident de convaincre toutes ces grosses pointures, et de satisfaire à leurs exigences. Mais ça a été. C’était une scène bien équilibrée, entre les gros calibres, les intermédiaires et les découvertes.
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LVDK : Comment un festival comme le vôtre fait-il pour s’inscrire dans le temps ?
C’est simple. Comme je l’ai dit plus haut, c’est une activité qui rentre dans le cadre des activités culturelles de l’ambassade. Aujourd’hui, le festival a pris une autre tournure. Chaque fois qu’il y a un changement d’ambassadeur ou de consul, l’équipe de Hola Bamako, constituée de trois personnes (Ali Traoré chargé de logistique et Bandiougou Diabaté en charge de la communication et Nathanaël Dembele) va à sa rencontre. Si un ambassadeur décide un jour du contraire, ce sera finit. C’est pour cette raison que nous mettons tout en œuvre pour que ce soit bien organisé.
Entretien avec Valgadine TONGA