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Chronique culturelle de NEW : le Jazz jusqu’aux confins des constellations

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On lui prête une valeur transcendante, considérée comme l’une des musiques les plus élaborées. Ce qui lui confère une place de choix parmi les musiques dites classiques, à la suite de celles philharmoniques. Elle s’extirpe des champs de coton, réminiscence indirecte du Negro spiritual en passant par le Blues, le Gospel, pour aller à la conquête du monde, sur les traces triomphantes d’un nombre impressionnant de virtuoses lui ayant fait honneur, par des compositions, réalisations, productions et performances musicales exceptionnelles. Elle s’est amourachée avec presque ou toutes les musiques du monde, se colorant d’explosivité technique et esthétique d’une variété déroutante de rythmes, styles et genres.

On parle du Jazz. Vous avez dit Jazz, musique du monde par essence, musique de presque tout le monde, à toutes les époques et en tout lieu où il règne en maître. Il a su se fondre partout, résister au temps, à la traversée de l’Atlantique. Vers ses sources inspirantes originelles, sur le sol d’Afrique, d’où sont partis à cale de négriers ceux qui ont transporté ses effluves vers l’esclavage déshumanisante, pour y concocter ses Milles et une couleurs envoûtantes. Revenu sur ses pas, il n’avait aucun mal à se mêler aux saveurs nouvellement ensemencées, dont le Makossa est un des élixirs, engrangeant sur le sol de ce concentré de toute l’Afrique, de nombreux adeptes sur plusieurs générations.

À l’heure où une génération nouvelle de stars s’illustre dans une sorte de brocandage, dans l’indifférence, de notre patrimoine musical national, lui préférant très souvent des relents phoniques inconsistants, on ne peut que souhaiter de voir certains parmi eux relever le défi cornélien de cheminer sur les traces élogieuses de devanciers rompus à l’excellence. Et que de noms sonnant alors le triomphe de cette excellence s’offrent à leur contemplation et célébration ! Qu’ils se sont investis à donner à des classiques légués par ceux-ci à la postérité des couleurs feutrées délirantes de justesse et de tonicité, que des empreintes jazziques savent rehausser. Quand le Makossa s’arômatise de Jazz, dirait-on. Qu’ils nous offrent à leurs manières, osées, un regard musicalement acéré de grands crus du Makossa.

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Une bande de copains, qu’on croirait décérébrés à l’heure où le buzz confine à la facilité et l’esbroufe; eux choisissent plutôt de faire honneur à la musique camerounaise savante. JazzStellation est né de la volonté de marquer le temps autrement, de s’illustrer sur des sentiers moins caressés par le succès buzzique, mais surtout de relever toujours plus haut l’excellence musicale nationale. Un collectif hétéroclite composé d’une dame encadrée par quatre gaillards à la vigueur musicale établie, revisitent aux relents jazziques des classiques du Makossa et du Bikutsi, légués à la postérité par des monstres sacrés tels : ESA (Étayé), Anne Marie NZIÉ (Sarah), Jeannot EKWALLA avec Nadia ÉWANDÈ (Avant toi) ou NGUÉA Laroute (Marie et John), à l’interprétation, André Marie TALLA (Lomdie), EKAMBI Brillant avec Annie ANZOER (Mussoloki) ou Cella Stella (Ebol’a ndutu) à l’interprétation, TOTO Guillaume (EMANÈ Marie) interprété par NKOTTI François, ou encore « Françoise »du même TOTO Guillaume, Charles ÉWANDÈ (Mot’a benama) interprété par BEBEY MANGA, Ange EBOGO EMERANT (Sogolo moné), Ben Decca (Dipita lam), Petit Pays (Mumi) et Manu DIBANGO (Mboa).

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Pour servir à des mélophiles avertis une telle outrecuidance hautement séduisante, ils se sont accordés plus d’un an de travail fait de séance en studio et sur scène, à cuisiner plus d’une trentaine de chansons, pour finalement n’en retenir que ce jet goûteux de 14 titres. On l’a dit Supra, le collectif est composé : d’une chanteuse lead, Gaëlle WONDJE qui roule sa bosse depuis plusieurs années sur la scène musicale nationale et internationale. Elle y promène sa silhouette physique svelte et vocale mezzo-soprano, comme choriste derrière des artistes de renom à l’instar de André Marie TALLA, Étienne MBAPPÈ, Charlotte DIPANDA, Manu DIBANGO, etc. En plus de compter deux albums dans son escarcelle : « M comme aimer », sorti en 2011 et « Ening » sorti en 2017. Une carrière artistique déjà longue de plus de deux décennies à emmagasiner de l’expérience, à creuser un sillon musical éclectique, écumant au passage scènes scolaires et universitaires, de cabarets et de spectacles d’envergure, surfant sur une variété impressionnante de styles et genres musicaux, avec une prédilection pour le Makossa et le Jazz.

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Quatre gaillards, a-t-on dit tantôt, entourent la déesse, donnant à sa voix envoûtantes une répartie harmonieuse époustouflante avec un jeu d’une subtilité puissante de leur instrument. Le premier des mohicans n’est nul autre que celui qui dirige la bande et fait office de chef d’orchestre : Patrick TAWEMBE. Bassiste émérite qui roule sa bosse depuis la fin des années 1990, dans une carrière extrêmement riche ponctuée d’une formation au solfège, sur plusieurs instruments musicaux, une vie de cabaret, un accompagnement sur scène comme en studio d’une pléthore d’artistes vedettes d’ici ou d’ailleurs et la participation à plusieurs festivals, dont le MASA à Abidjan.

Flobert WANJA draine une forte expérience artistique débutée dans les années 2000, comme musicien multi-instrumentiste, mais avec une appétence particulière pour le clavier et le saxophone. Qui lui fera écumer  un nombre impressionnant de scène dans l’ombre remarquable de grands noms de la musique camerounaise et d’ailleurs.

Il est initié au piano dès l’âge de 4ans, par un père musicien pianiste et maître de chœur à l’église, traçant au jeune Samy MAHOP, un chemin lumineux à la virtuosité époustouflante. Il esquisse une promenade bien nourrie à la batterie et à la basse, tout en s’établissant davantage sur son instrument fétiche, le piano, sans pour autant se départir de la même dextérité sur les autres. Depuis l’âge de 12ans, il parsème de son fabuleux talent des scènes de spectacle d’envergure comme celle de cabaret, donnant une réplique assurée à des grands seigneurs en tout genre, avant de s’essayer à un projet solo, en marge de JazzStellation.

Le dernier de la bande à présenter a pour nom, Haoussa Drums. On dirait que les baguettes de batterie lui collent aux doigts telles des sangsues, et ce depuis l’aube de son existence, surtout dès lors qu’il reçoit de sa mère ses premiers instruments de musique en jouets et qu’il fait son entrée sur scène à 14ans. Il n’a alors jamais cessé de gravir les échelons imprimés par son immense talent ; un coup dans les écuries « Les Sans Visas » de Petit Pays, ensuite de très nombreuses autres fois en back office d’une kyrielle de Stars locales et planétaires, au point de devenir le Monsieur essentiel de la scène musicale dont le nom rime avec batterie, Drum’s.

La réalisation de ce projet a nécessité l’intervention remarquable d’autres musiciens aux arguments rutilants, pour lui conférer une telle puissance évocatrice. Notamment la direction artistique du sémillant Armand BIYAG et l’assistance technique en studio de Bello Dru’ms que l’on ne présente plus. En fait de studio, l’album a été concocté méticuleusement à la K’Dance & Caz’Africa. Il ne pouvait en être autrement, pour qui connait la rigueur de cette bande de veinards rompus à la musique des plus élaborées. De là à offrir à nos délicates oreilles une attention musicale aussi succulente à la sauce jazzique, il n’y avait que l’exigence de l’excellence qui les caractérise pour leur faire franchir le pas.

Alors, chers mélophiles teigneux et exigeants, donnez-vous la peine de plus qu’une découverte ; bien au-delà de la curiosité, rien de tel pour se désaltérer que de se laisser bercer langoureusement par autant d’intempérance déroutante, jusqu’aux confins des constellations interstellaires. Docilement, célébrons goulûment cette merveilleuse galette : JazzStellation !

Par Elie Walter NGAMBI, aka NEW

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