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Chronique culturelle de NEW : Imbroglio autour de concert avec des vedettes étrangères (Suite et fin)

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…C’est bien cela que Lady Ponce a compris et soulevé le débat autour de cette problématique. Il s’agit de penser l’économie culturelle nationale à une échelle globale, en s’imposant l’exigence d’un protectionnisme économico-culturel, comme le sirène le Conseil en ingénierie culturelle, HOUAJIE NKOUONKAM en ces termes : « Lady Ponce a déjà collaboré avec Koffi Olomidé, Djibril Cisse, Truth Hurts, Shaniz, Dez Altino, Sheryfa Luna, etc. !!! Lady Ponce a déjà donné des concerts hors du Cameroun, sur presque tous les continents. Lady Ponce n’est pas xénophobe ! Il faut arrêter avec ça ! Lady Ponce prône le protectionnisme économique de nos valeurs culturelles. Ce n’est pas elle qui a inventé la discrimination positive pour accompagner l’émergence d’un mouvement face à une forte concurrence qui peut s’avérer déloyale si on ne tient pas compte de l’équité dans les relations commerciales ! (…) Ce n’est pas de la musique qu’il s’agit. Mais de l’industrie musicale nationale. Entendons-nous sur ce qu’on appelle « protectionnisme ». Il s’agit d’une politique économique interventionniste menée par les pouvoirs publics afin de protéger et favoriser les producteurs nationaux contre la concurrence inéquitable des producteurs en provenance de l’extérieur. D’où vient-il que ce n’est pas applicable en ce qui concerne la production musicale’’.

En clair, il s’agit de protéger la production musicale et par extension toute celle culturelle et créative nationale de la concurrence déloyale qu’elle subit de la part de celles qui traversent nos frontières. Si on ose dire qu’elle n’est pas de qualité ou à mesure de rivaliser, tenir la compétition avec celle peaufinée dans des conditions plus amènes ailleurs, c’est qu’il faut simplement améliorer les conditions de valorisation et commercialisation de produits du mboa. Il faut privilégier cette production dans toute démarche marketing et commerciale qui associent des valeurs et agrégats culturels. C’est ce que d’autres entendait par « Exception Culturelle » dans leur pays ; c’est-à-dire accorder la primauté à la production culturelle et créative nationale face aux velléités d’envahissement et écrasement de matières exportées, en l’occurrence des États-Unis d’Amérique. On ne rejette pas ce qui vient d’ailleurs, qui par ailleurs enrichit la productivité locale. On préfère cette dernière chaque fois qu’elle peut se retrouver en concurrence avec ce qui est susceptible d’affecter ses performances commerciales et critiques. De fait, si l’on ose croire que les artistes locaux ne sont pas à mesure de tenir la concurrence somme toute déloyale qui leur est faite par leurs confrères aux performances mirobolants réalisées ailleurs, c’est qu’il faut faire le nécessaire pour les faire gravir les échelons similaires ici, par un accompagnement conséquent.

Il faut en faire de Superstars continentales capables de rivaliser avec celles qui monnayent leur fugacité performative à coup de centaines de millions de francs coloniaux, sur notre sol. S’il faille débourser de telles sommes pour une seule Star planétaire de passage ici, pourquoi ne pas consacrer cette somme ou une partie de celle-ci à hisser celles qui se battent pour rester au mboa à s’élever à cette dimension. Que toutes les entreprises installées et opérant au mboa s’imposent l’exigence du même investissement lucratif autour des valeurs locales.

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Dans le même ordre d’idée, que tous ceux qui contribuent à la popularité des Fally Ipupa, Burna Boy ici, par la diffusion à large spectre de leurs productions, commencent par respecter les quotas y afférents, tel que disposent la législation et réglementation en vigueur. On aura alors davantage matière à aller faire le plein d’œuf de leurs spectacles, qu’elles que soient l’envergure ou les espaces de leur production.

Car il faut le reconnaître : les quotas de diffusion des produits artistiques par les médias audiovisuels ou les DJs dans les boîtes de nuit sont jusqu’ici en déséquilibre en faveur de ce qui vient de l’étranger et au détriment de la production locale. Rien d’étonnant que dans toutes les rues et bars de nos grandes villes, on soit assailli par du Fally Ipupa et consorts. Ce qui en soit n’est pas mauvais et obéit à la dynamique des tendances esthétiques dominantes au fil du temps. Alors, si l’on veut considérer que les nôtres ne sont pas à la hauteur, que l’on commence par les mettre plus en avant, partout où l’on diffuse des œuvres d’art, musicales bien entendu. D’autant plus que tout cela participe d’une dynamique économique contributive au développement de notre pays.

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En effet, nous sommes bel et bien sur le terrain du business, du show-business. Une fois de plus, on est confronté à un raisonnement complètement renversant, qui tend à dissocier le showbiz de l’économie en général. Il faut peut-être rappeler à ceux qui l’auraient oublié ce que c’est que l’industrie du divertissement, dont il est question dans cette affaire. En fait de divertissement (ce qui concourt à divertir et qui essentiellement désigne le spectacle) ; deux éléments fondamentaux renvoient à cette notion : le spectacle vivant et le spectacle enregistré. Le spectacle vivant est celui que l’on produit face à un public, avec qui les occupants de la scène (les artistes en l’occurrence) interagissent. C’est à cette catégorie que l’on classe les concerts de musique, les représentations théâtrales, de danses, les défilés de mode, les performances artistiques et dans une certaine mesure les expositions d’œuvres d’art. Le spectacle enregistré consiste en l’enregistrement audiovisuel de prestations artistiques pour une diffusion ultérieure destinée au cinéma, à la télévision ou par des canaux numériques, à la pointe des évolutions technologiques électroniques.

Or chacune des formes présentées nécessite  d’une part, la mobilisation de capitaux et autres ressources humaines, logistiques et techniques, d’autre part le déploiement d’une chaîne de valeur qui va de la transformation/production de matières premières artistiques (œuvres d’art – artistes), à la consommation en passant par la valorisation et commercialisation de tels produits. C’est à ce titre qu’on parle d’industrie, de matière économico-culturel. Il s’agit exactement de valeurs culturelles obéissant à des principes, notions et réalités économiques ; que ce soit à l’échelle macro ou microélectronique.

En clair, l’organisation d’un spectacle vivant obéit à des logiques économiques et relève de l’économie de la culture, qui n’est pas moins économie que toute autre matière. Pour ce faire, on mobilise :

  • des capitaux : publiques dans le cas d’espèce avec l’apport financier de Camtel ou d’autres partenaires entreprises privées ;
  • des ressources humaines : tous ceux qui interviennent à quelque niveau que ce soit au montage et exécution dudit projet, y les artistes d’accompagnement et les vedettes à l’affiche ;
  • des ressources techniques : études de faisabilité, création du spectacle, administration du projet, stratégie de communication, marketing et celle commerciale ;
  • des ressources logistique : matériels son, scène, scénographie, électronique, électrique, communication, marketing et destinés aux opérations commerciales, etc.

Vous imaginez bien que tout ceci s’inscrit dans une logique économique d’investissement et retour sur investissement. À propos de retour sur investissement, d’aucun claironnent qu’on ne peut pas miser sur des artistes Camerounais, sans garantie de perspective de retour sur investissement et qu’il vaut mieux aller chercher ailleurs les bons produits prêts à la consommation par le public camerounais. Dans ce cas ce serait faire du bayam- salam et non véritablement du business. Car, on ne saurait parler des affaires, du business, sans prise de risques dans l’investissement.

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Se contenter d’importer des produits développés par d’autres chaînes industrielles et sur d’autres marchés, est-il différent de ce qu’on fait chez nous depuis longtemps, dans presque tous les créneaux économiques ? Pire, on préfère que d’autres développent des produits artistiques exportés brutes d’ici, pour nous revenir plus tard sous des estampilles étrangères, à l’instar des artistes comme Tay C et autres, plutôt que de les développer sur place. Or, c’est à la hauteur des investissements à engager, avec la prise de risques raisonnable, que l’on peut prétendre à une rentabilité conséquente.

Donc toute entreprise qui engage des financements sur le produit ou projet artistique local n’investit surtout pas à perte, même si ledit produit n’est pas encore suffisamment maturé, pour les gains escomptés. D’ailleurs c’est ce genre d’opérations financières, communicationnelles, marketing et commerciales qui participent de la maturation escomptée. Quand on met de l’argent sur un projet porté par des professionnels locaux, qu’on verse des cachets d’égale valeur à ceux déboursés pour des Stars qu’on fait venir ici, ce n’est pas de l’aumône qu’on leur donne, une sorte d’aide qu’on accorderait par philanthropie. C’est un investissement à vue, pour une rentabilité économique à courts, moyens et longs termes. Il se remarque au passage, les effets induits par la star branding brodé par de plus en plus de marques autour de l’image, notoriété et produits de quelques artistes. À l’évidence, nos Stars locales sont aussi banquables que n’importe lesquels d’où qu’elles viennent, pour peu qu’on se donne la peine de mobiliser des investissements conséquents susceptibles à les hisser à la même dimension que celles dont on couronne l’apport, pas toujours certain.

Elie Walter NGAMBIE aka NEW

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