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Catastrophe de Nsam-Efoulan : où sont passés les résultats de l’enquête?

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21 ans après la catastrophe qui a coûté la vie à 250 Camerounais, les résultats de l’enquête instruite par décret du président de la République afin de rétablir les responsabilités, n’ont toujours pas  été rendus publics. Pire, aucun « coupable » n’a fait l’objet de sanctions ni de poursuites judiciaires.

Larmes, douleur et consternation ! Des fleurs sur la tombe des victimes calcinés ; des oraisons funèbres pour le repos de l’âme des disparus. Ces hommes, femmes et enfants carbonisés sur les rails de la mort. Nsam, un quartier de l’arrondissement de Yaoundé 3, jusque là tranquille, est devenu un lieu tristement célèbre d’où a été érigé une stèle en mémoire de ces innocents transformés le temps de quelques minutes en torches humaines. Le drame national a contaminé la communauté internationale qui a fait pleuvoir des tonnes de messages de condoléances à l’Etat camerounais. 21 ans après cette hécatombe qui a arraché la vie à 250 Camerounais, le souvenir reste présent dans le cœur et les esprits des familles des disparus. Eux qui n’oublieront jamais ce samedi 14 février 1998 où des wagons-citernes de la Société camerounaise de dépôts pétroliers (Scdp) se sont renversés accidentellement sur les rails. Poussant les populations, appâtées par le gain de l’occasion, à courir s’abreuver à la source accidentelle du précieux liquide. Lire aussi :Douala / Insécurité : Explosion « criminelle » à la Scdp

Ces wagons-citernes en « divagation », auraient été siphonnés par les riverains. Ne se doutant pas qu’un incendie se déclarerait sur les lieux et trouvera un terrain favorable. Le bilan est lourd : des décédés, des centaines de blessés et des familles marquées à vie. Au lendemain du jour de la catastrophe, le directeur général de la Société camerounaise des produits des dépôts pétroliers (Scdp) de l’époque, Jean Baptiste Nguini Effa, explique aux médias que sa société avait renvoyé les deux citernes à la Régifercam, société qui gérait les chemins de fer à cette époque, parce qu’elles avaient subi une manœuvre frauduleuse au cours de leur acheminement à Yaoundé. La Régifercam avait abandonné les deux citernes sans surveillance. Jusqu’à ce que les populations viennent y recueillir du carburant. La suite, on la connaît. Lire aussi :Justice : Jean Baptiste Nguini Effa acquitté par la Cour suprême

Expropriation et indemnisation des déguerpis

Au moment où l’on se rappelle de cette tragédie, il est à noter que des efforts sont faits pour limiter ou prévenir la survenance de ce type d’incident. Quant aux familles frappées par le drame, des décrets du Premier ministre avaient été signés le 24 juin 2004 portant expropriation et indemnisation des déguerpis du périmètre de sécurité du dépôt de la Scdp de Nsam. Les 66 familles concernées par la mesure ont perçu près de deux milliards de Fcfa, pour leur permettre de s’installer dans la zone de recasement au quartier Mendong. Le recasement en question s’est effectué en plusieurs étapes. D’abord, la préparation de l’opération qui consistait en la création d’un lotissement aménagé par les soins de la Maetur, pour un montant de 800 millions de Fcfa. Un terrain de six hectares a été acquis et divisé en 100 lots avec des voies entièrement viabilisées, eau courante et électricité.

Système de protection civile

Une information judiciaire avait été ouverte par le gouvernement, suite à une décision présidentielle créant une commission d’enquête. Les enquêteurs, avec à leur tête le ministre de la Justice garde des Sceaux de l’époque et Amadou Ali, alors Secrétaire d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie, avaient eu 40 jours pour remettre leurs conclusions. Délai au terme duquel la commission a bien rendu sa copie au Chef de l’Etat, mais dont rien n’a jamais filtré. Confirmant l’assertion qui veut que dans notre triangle national, « Pour enterrer une affaire, on crée une commission ». Quoiqu’il en soit, la catastrophe de Nsam, qu’on surnomme fort éloquemment «Koweït», pour reprendre notre confrère Michel Mombio, a montré les carences de notre système de protection civile.

« On comprend mal en effet qu’un dépôt de carburant qui, aux dires des experts, pourrait embraser toute la capitale, soit implanté au cœur des habitations. Les autorités, pour se justifier, ont expliqué qu’en son temps, le dépôt fut créé bien loin des maisons. L’urbanisation sauvage aurait donc permis l’installation des populations », déplore-t-il dans un article intitulé « Catastrophe pétrolière à Nsam : l’aubaine de la mort » paru dans le magazine Ecovox en 2015. Dans son rapport 2017, la Commission nationale anti-corruption (Conac) est revenue, entre autres, sur la gestion des indemnisations des victimes de cet incendie. Pour constater que plus de 14 milliards Fcfa ont été détournés lors du processus d’indemnisation des victimes de ladite catastrophe. Quelle suite ? Mystère et boule de gomme.

Source Le Messager

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