Présenté comme un Bombardier de dernière génération, le Q400 est en terre camerounaise depuis mercredi 16 avril 2018.
21h21min. Le Bombardier Q400 atterri sur le tarmac de la base aérienne 201 à Douala. Les cris de joie des employés de Camair-Co se mêlent aux ronflements des hélices de l’engin. On comprend bien que la Cameroon Airlines attendait ce nouveau bébé depuis un bon bout. Selfies, vidéos de l’atterrissage, photos avec l’équipage…le personnel de la compagnie immortalise le maximum de souvenir. Une émotion qui contamine les Hommes de média. Bien que froissés par la fine pluie, ils tiennent à faire un tour dans l’avion d’origine canadienne.
Le Q400, fabriqué par Bombardier Aviation, a soixante dix huit places passagers. Il effectuera les vols intérieurs et régionaux. Il Consomme entre 20% à 30% en moins de carburant, pour un avion de son acabit. «Cet avion est probablement le meilleur dans sa catégorie. Il est assez rapide, presque 700Km à l’heure. Ça veut dire qu’on fera Douala-Yaoundé en 22 voire 25minutes. On fera Bafoussam en 20minutes, Bamenda dans les 25 minutes. Il est très silencieux, comme l’indique son nom, Q400. Le Q c’est pour le Quiet qui veut dire silencieux. Le Q400 est la dernière des séries de ce type d’avions. C’est un avion très performant, un turbo propulseur. C’est un Jet avec les hélices parce qu’il est rapide, silencieux et confortable. Quand vous regardez les rapports d’accidents avec le Bombardier, nous sommes à 99% de sécurité. Jusqu’à présent il n’y a pas eu d’accident majeur, juste quelques égratignures avec le Bombardier.», renseigne Martin Tope. Il est le Commandant de bord du Q400. «Il y a vingt ans, je pilotais un Q300 à l’ancien Camair puis je suis passé sur des vols plus importants. La hiérarchie a voulu que je redescende pour animer le secteur, peut-être former les plus jeunes dans ce domaine. Je renoue avec les anciens amours du Bombardier.»
Le Q400 a été introduit dans la flotte de Camair-Co le 2 avril 2018. La Procédure d’introduction de ce Bombardier a duré trois mois. Trois mois de démarches auprès de l’autorité aéronautique. «Une compagnie aérienne dispose d’un certificat de transporteur aérien, délivré par l’autorité aéronautique. Pour disposer de ce certificat, en fonction du type d’avion que vous voulez utiliser, il faut bien démontrer à cette autorité que vous êtes capable de l’exploiter. Ça veut dire que vous maîtrisez l’appareil, vous avez des pilotes qualifiés… Maintenant, nous décidons d’introduire dans notre flotte un avion qui n’est pas dans notre certificat de transporteur aérien. Il y a donc toute une procédure à remplir», argue le Chef projet introduction du Q400, Justin Siewe.
Interrogé sur la plus-value du Q400 par rapport aux MA 60, l’ingénieur aéronautique répond : «En termes de capacité, les MA60 ont 48 places, les Q400 ont 78 places. Ces avions peuvent aller à l’extérieur, pourtant le MA60 ne peut être utilisé qu’à l’intérieur du Cameroun. L’autorité aéronautique l’a inscrit sur les certificats des MA60, mais sur le Q400, c’est marqué Afrique. C’est-à-dire Cameroun et ailleurs.» 1452 avions de ce type ont été fabriqués depuis 2002. Le Q400 est la dernière génération. Fabriqué en mars 2015, l’avion était jusqu’ici exploité par la compagnie de location Abu Dhabi Aviation. Cette acquisition renforce la flotte de la compagnie à six avions : 1 Boeing 767-300 Er (le Dja), deux Boeing 737-700 et deux MA60. Comme le confie Justin Siewe, «Camair-Co a besoin de moderniser sa flotte. Nous avons besoin d’une flotte moderne. L’âge moyen des avions d’une flotte est un paramètre commercial.»
Valgadine TONGA