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Simone Yankey-Ouattara: «Ma vision est celle d’une Afrique où les filles et les femmes sont autonomes grâce à une éducation de qualité»

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Une femme brillante, talentueuse, avec un cursus dignes d’éloges. Simone Yankey-Ouattara est fonctionnaire principale chargée des politiques au Centre International de l’Union Africaine pour l’Education des filles et des femmes en Afrique. Dans une interview exclusive, elle nous parle de son parcours et de l’UA/Cieffa (le Centre International de l’Union Africaine pour l’Education des Filles et des Femmes en Afrique).

S’il fallait parler en bref de Simone Yankey- Ouattara, que diriez-vous?

Mme Yankey Simone est actuellement fonctionnaire principale en charge des politiques éducatives en faveur des filles et des femmes à l’Union Africaine/Cieffa (le Centre international pour l’éducation des filles et des femmes en Afrique). L’UA/Cieffa est une institution de l’Union Africaine depuis 2004, qui s’occupe de la promotion de l’Education des filles et des Femmes en Afrique. Le Centre est basé au Burkina Faso. Avant d’occuper cette fonction, j’ai occupé le poste de fonctionnaire principale en charge des programmes sur le genre  et les droits de la Femme à la Direction Femmes, Genre et Développement à la Commission de l’UA à Addis Abeba en Ethiopie. En Belgique, j’ai travaillé comme Travailleur sociale bénévole à Bruxelles dans une ASBL  (Association sans but lucratif). Dans mon pays en Côte d’Ivoire j’ai été conseillère juridique dans l’ONG sur les Arts, la culture et les droits de l’Homme. Je suis  mariée et mère de 3 enfants. Ma vision est celle d’une Afrique où les filles et les femmes sont socialement, économiquement et politiquement autonomes grâce à une éducation de qualité tout au long de leur vie.

Côté académique et professionnel, votre parcours est envieux…

Je suis juriste de formation. J’ai d’abord obtenu ma licence et ensuite ma maitrise en droit privé-Spécialité dans les carrières judiciaires à la Faculté de droit de l’Université Felix Houphouët de Cocody à Abidjan et ensuite j’ai poursuivi mes études en Belgique où j’ai obtenu deux (2) masters dont un Master en politique de gestion du développement à l’Institut de politique et de gestion de l’Université d’Anvers (Belgique) et un autre master en droits de l’Homme à l’Université Catholique de Louvain la Neuve en Belgique. Je suis titulaire de plusieurs certificats dans divers domaines de formations reçues, telles qu’en formulation de politique et programmes sensibles au genre, en technique de négociation et de diplomatie préventive, en gestion axée sur les résultats, en genre et leadership féminin, en technique de rédaction de documents techniques, en prise de parole en publique, en planification sectorielle de l’éducation sensible au genre, en stratégie managériale et bien d’autres secteurs qui me permettent aujourd’hui d’être une véritable experte en diplomatie, en éducation sensible au genre, en formulation de politiques, programmes et projets ainsi qu’en suivi et évaluation de projets etc.

𝐒𝐢𝐦𝐨𝐧𝐞 𝐘𝐚𝐧𝐤𝐞𝐲- 𝐎𝐮𝐚𝐭𝐭𝐚𝐫𝐚: «𝐌𝐚 𝐯𝐢𝐬𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐬𝐭 𝐜𝐞𝐥𝐥𝐞 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐀𝐟𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞 𝐨ù 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐢𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐟𝐞𝐦𝐦𝐞𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐚𝐮𝐭𝐨𝐧𝐨𝐦𝐞𝐬 𝐠𝐫â𝐜𝐞 à 𝐮𝐧𝐞 é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞 𝐪𝐮𝐚𝐥𝐢𝐭é.»
𝐒𝐢𝐦𝐨𝐧𝐞 𝐘𝐚𝐧𝐤𝐞𝐲- 𝐎𝐮𝐚𝐭𝐭𝐚𝐫𝐚.

 

Présentez-nous brièvement l’UA/Cieffa : Organisation, fonctionnement et structuration ?

Le Centre International pour l’Education des Filles et des Femmes en Afrique (l’UA/Cieffa) est devenu une institution spécialisée de l’Union Africaine depuis 2004 suite à une décision politique des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine. Le Centre travaille sur la formulation et l’organisation de programmes qui font le plaidoyer en matière d’intégration de la dimension genre dans les politiques nationales des Etats Membres de l’UA. Il faut aussi préciser qu’avant cette institutionnalisation continentale du Centre, il était d’abord une structure nationale du Burkina Faso car créée par une vaillante dame burkinabè Mme Elisabeth Ouédraogo.  L’UA/Cieffa fait partie du Département de l’Education, la Science, la Technologie et l’Innovation de la Commission de l’UA pour coordonner la promotion de l’éducation des filles et des femmes en Afrique, en vue de leur autonomisation économique, sociale et culturelle.

Vous êtes fonctionnaire principale de l’UA/Cieffa en charge des politiques. En quoi ça consiste exactement?

En tant que fonctionnaire principale en charge des politiques éducatives inclusives du genre, je travaille avec toute une équipe de collègues sur la formulation de projets et programmes que le Centre présentera aux Etats membres sur la situation de l’éducation de la fille africaine dans leurs pays respectifs (les données, les obstacles, les progrès accomplis, les parties prenantes à engager pour faire avancer l’agenda sur l’éducation. Une autre partie de mon travail consistera avec la collaboration de toute une équipe (sous ma supervision) à rédiger un rapport de synthèse du travail que les pays ont réalisé sur l’égalité du genre en éducation et que nous présentons pendant des rencontres d’experts et ministres de l’UA en charge de l’éducation et de l’enseignement technique. Enfin après la présentation de ce rapport au CTS, mon travail consistera à l’élaboration de Décision politique qui sera présentée par le leadership de l’UA au Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement pour une adoption et en faire un document de stratégie continentale. En plus de cette responsabilité ci-dessus, j’effectue un lourd travail de supervision et de collaboration avec toute l’équipe de l’UA Cieffa sur leurs différents termes de référence portant aussi bien sur la formulation du Plan stratégique de l’UA/Cieffa, le plan de travail et la feuille de route annuels de nos activités.

Quels sont les partenaires privilégiés de l’UA /Cieffa?

Nos premiers partenaires privilégiés avec qui nous travaillons étroitement sont bien sur les 55 pays membres de l’UA. En outre nous travaillons bien sûr avec la société civile telle que Fawe, et les partenaires internationaux techniques et financiers pour mettre en œuvre son programme et nos activités en lien avec notre Plan stratégique actuel.

Lire aussi :Autonomisation de la femme…le leitmotiv de la GREFC-MD 

Nous travaillons avec tous les pays africains pour nous assurer que leurs politiques sectorielles éducatives sont sensibles au genre, et que les instruments et cadres juridiques qui ont été ratifiés et adoptés au niveau national, régional, continental et global sont effectivement mis en œuvre pour garantir le droit à l’éducation des filles.

Les Communautés économiques régionales (Les CERS) des 5 régions d l’Afrique sont également nos partenaires dans la mise en œuvre du CESA, de la stratégie Genre  du CESA. Au niveau des Agences des Nations Unies, des Agences telles que l’Unesco, l’Unicef, le Pnud, le partenariat mondial (GPE), l’initiative priorité au genre, UNGEI (L’initiative des Nations Unies pour l’éducation de la Fille,) nous travaillons aussi avec les avec la jeunesse à travers nos ateliers de renforcement de capacité  (dont la 5e édition se prépare pour novembre prochain) avec qui nous avons tissé un véritable partenariat pour le plaidoyer de notre travail.  A ce jour, l’UA Cieffa regorge plus de 200 jeunes formés en priorité sur l’égalité et l’équité du genre dans l’éducation, ce qui d’eux de véritables ambassadeurs et champions qui relayent notre travail sur les réseaux sociaux et que nous soutenons dans le développement de capacités à travers des formations annuelles. Enfin nous travaillons avec différents départements de la commission de l’UA et des organes de l’UA dont le Parlement Panafricain (PAP), le Comité des experts africains sur les droits des enfants, la Commission de Banjul, le Nepad, le mécanisme de Revue par les Pairs (Maep) et bien d’autres Institutions et structures car nous estimons que l’éducation de la fille est un domaine transversal qui nécessite d’être intégré dans tous les plans de travail des autres départements de la Commission de l’UA ainsi que dans ceux des organes de l’UA et Bureaux régionaux.

Quels sont les projets futurs de Simone Yankey- Ouattara?

Mes projets dans le futur sont à titre professionnel et personnel. Au niveau professionnel, j’envisage depuis des années d’écrire un livre sur l’histoire de l’éducation de la fille africaine (ses progrès, ses blocages, les véritables acteurs à impliquer pour que d’ici 2063 coïncidant avec l’agenda 2063 de l’Afrique que l’expression filles déscolarisées ou non scolarisées ne fasse plus partie du langage des africains. A tire personnel je rêve de pouvoir construire un internat de filles vivant avec un handicap pour faciliter leur apprentissage dans un environnement favorable sans risque de railleries des autres élèves, sans risque d’agression pendant leur trajet sur le chemin de l’école afin de faciliter leur apprentissage dans un environnement tenant compte de leur spécificités.

Lire aussi :Entreprenariat féminin : les clés de la réussite 

Je dis un grand remerciement aux médias car aujourd’hui ils constituent un allié incontestable pour relayer les informations sur le travail que l’UA/Cieffa et les autres acteurs entreprennent pour faire avancer l’éducation des filles. Ils sont également là pour dénoncer les cas de violences faites aux filles et aux femmes surtout les mariages précoces, les grossesses précoces, les mutilations génitales qui empêchent la fille de continuer sa scolarité. Aujourd’hui l’UA/Cieffa a compris la nécessité de former les médias sur l’inclusion du genre dans l’éducation, sur l’importance pour les journalistes d’appuyer leurs reportages et écrits par des données désagrégées par genre. Ensemble pour l’éducation de la fille africaine pour l’Afrique que nous voulons d’ici 2063

Anicet MAPOUT (CP)

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