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AccueilSécurité routière : 2344 accidents au Cameroun en 2017

Sécurité routière : 2344 accidents au Cameroun en 2017

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Malgré les formations et sensibilisations, de nombreuses vies continuent à être fauchées sur les routes camerounaises. La deuxième édition des journées de communication sur la sécurité routière a permis aux acteurs d’attirer d’avantage l’attention.

Malgré les formations et sensibilisations, de nombreuses vies continuent à être fauchées sur les routes camerounaises. La deuxième édition des journées de communication sur la sécurité routière a permis aux acteurs d’attirer d’avantage l’attention.
Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe.

En 2017 au Cameroun, l’on a recensé 2 344 accidents et 937 morts. Affirmation faite par le ministre des Transports, Jean Ernest Massena Ngalle Bibehe, lors des Journées de communication sur la sécurité routière. La deuxième édition de cette initiative de la Fondation Safe way right way, s’est tenue les 22 et 23 novembre à Douala. Une aubaine pour les entreprises du secteur, opérateurs économiques, experts de réfléchir autour de la problématique : «La sécurité routière, levier de développement durable des entreprises». Selon le ministre des Transports, les accidents de la route coûtent 100 milliards de FCFA au Cameroun, chaque année. «Il est établi de nos jours que les accidents de la circulation routière au regard d’importants dégâts matériels et humains qui en résultent constituent un problème préoccupant avec une moyenne de 1,3 millions de morts dans le monde et 50 millions de blessés dans le monde, 90 % des victimes dans les pays à faible revenu comme c’est le cas avec le Cameroun où l’on enregistre entre 1000 et 1200 victimes et entre 4000 et 5000 blessés  sur nos routes  en moyenne, chaque annéeLire aussi :Insécurité routière: Plus de 2000 morts au Cameroun en 2016

Il y a quand même de quoi espérer, quand le Mintrans souligne la baisse du taux d’accidents. «Nous avons connu des avancées considérables qui se traduisent par le dernier rapport de la Banque mondiale qui souligne une baisse de 18 % du nombre d’accidents, 22 % du nombre de blessés et de 30 % du nombre de morts sur nos routes et ceci, nous en sommes persuadés, grâce aux actions que vous menés. Ces avancées ont emmené le Cameroun parmi les deux pays africains (l’Uganda et le Cameroun) devant bénéficier de l’accompagnement des Nations Unies dans le programme Roats performance review. Ce qui s’est matérialisé par la visite au Cameroun de l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la sécurité routière Jean Tod, et la remise au gouvernement camerounais du rapport d’étude de la performance du Cameroun en matière de sécurité routière.» Une chose est sûre, beaucoup d’efforts restent à faire, comme l’a martelé le Directeur général de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun. «En matière de sécurité, il ne suffit pas d’en parler, il faut agir», ponctue Emmanuel de Tailly. Qui rappelle qu’au niveau des Brasseries, 117 chauffeurs de véhicules légers ont été formés en 2017 sur la sécurité routière. Le patron de la Sabc cite aussi la formation de 72 caristes, 33 chauffeurs  camions gros-porteurs et 143 chauffeurs poids lourd, pour une moyenne de 3066 heures de formation.

La Fondation Safe way right way Cameroun est une plateforme qui réunit douze entreprises  du privé, engagées dans l’amélioration de la sécurité routière.

Valgadine TONGA

Dr. Simon Armand Zogo Tsala : «Pour 2016 et 2017, les accidents ont connu une hausse»

Malgré les formations et sensibilisations, de nombreuses vies continuent à être fauchées sur les routes camerounaises. La deuxième édition des journées de communication sur la sécurité routière a permis aux acteurs d’attirer d’avantage l’attention.
Dr. Simon Armand Zogo Tsala

Spécialiste en accidentologie routière, enseignant au département de Génie Civil à l’Institut universitaire de technologie de Douala, Dr Simon Armand Zogo était l’un des experts de la rencontre. Dans cet entretien, il affirme que le taux d’accidents sur les routes camerounaises n’a pas vraiment baissé.

Comment évolue la courbe des accidents de la route au Cameroun ?

Les accidents au Cameroun vont en dent de scie. Pour 2016 et 2017, les accidents ont connu une hausse. Ne nous tardons pas beaucoup sur le chiffre officiel de 1300 tués. C’est beaucoup plus, sans compter les accidents qui ne sont pas déclarés et qui se sont généralement passés en campagne. Beaucoup ne sont pas déclarés, à cause de l’ignorance de la population.

Quelles sont les principales causes de ces accidents ?

80% des accidents sur nos routes proviennent de la cause humaine, qui partirait de la conception des routes, du manque d’entretien et du comportement des usagers. Le problème des usagers intégrant beaucoup plus leur attitude, l’alcool, la fatigue, les mauvaises formations des conducteurs. Les 20% sont attribués notamment aux équipements de la route, tels que les équipements de protection routière, la signalisation routière qui est de très mauvaise qualité notamment sur la route Yaoundé-Douala. Les conducteurs de deux roues font partie des personnes vulnérables. Ils n’ont suivi aucune formation. Ils sont la cause de beaucoup d’accidents en zone urbaine. Nous avons mené une étude spécifique relative aux accidents causés par les engins à deux roues à Douala. On aura bientôt les résultats, d’ici trois mois.

L’ancien ministre Robert Nkili avait en son temps parlé de permis à points, comme solution aux accidents de la route. Cette mesure est mort-née visiblement.

Je ne pense pas qu’elle est mort-née, parce qu’il faut déjà féliciter la reforme des auto-écoles. Progressivement je pense que ce projet pourra aboutir. On parlera encore du permis à point au Cameroun, il faut juste maîtriser la formation dans les autoécoles, les infrastructures sûres.

Comment contraindre les mototaximen à s’arrimer aux normes ?

C’est une volonté politique. Il y a eu une décision pour interdire aux benskineurs l’accès dans les quartiers Deido, Bonanjo. Pour les amener à respecter la légalité, c’est un problème politique. Il suffit que l’autorité s’y mette et ça va suivre.

Entretien avec V.T.

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