La journée internationale des peuples autochtones célébrée ce 9 août 2023, a été l’aubaine pour le président en exercice du Ngondo et la Commission des droits de l’Homme du Cameroun, de repréciser le lien qu’il y a entre la protection des peuples autochtones et la préservation de la paix.
La journée internationale des peuples autochtones se célèbre chaque 9 août, sans rendez-vous particulier dans la région du Littoral. Le président en exercice du Ngondo, par ailleurs Roi du canton Deido, Sa Majesté Ekwalla Essaka Frédéric James n’a pas voulu que cet évènement passe sous silence cette année. D’où la rencontre de ce jour, baptisé, « la communauté Sawa célèbre la journée internationale des peuples autochtones ». Pour la circonstance, les autres rois Sawa, le président de la Conférence des Chefs du Sud-Ouest accompagné des Chefs des quatre départements de ladite région, les élites, le gouverneur de la région du Littoral entre autres, ont fait le plein de la salle des fêtes d’Akwa.
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« Nous avons célébré hier 8 aout, le Tet’Ekombo 2023, en hommage à Rudolf Duala Manga Bell pendu pour la défense des intérêts du peuple Sawa. Aujourd’hui le peuple Sawa célèbre la journée internationale des peuples autochtones. Les peuples Sawa sont généralement minoritaires dans leurs territoires respectifs, de Campo à Manfé, et davantage à l’échelle nationale », a martelé Sa Majesté Ekwalla Essaka Frédéric James. Le président en exercice du Ngondo reconnait que « le seul homme politique qui a eu la lucidité et le courage d’inscrire la protection des peuples autochtones dans la Constitution du Cameroun est monsieur Paul Biya. Il l’a fait il y a 14 ans. C’est pourquoi nous témoignons toute notre gratitude au Chef de l’Etat, que nous avons adoubé comme très digne fils Sawa ». Néanmoins, les Sawa ont « besoin de protection pour exister, pour survivre et pour se développer. Ils ont besoin de protection pour assurer leur représentation juste et équitable dans les organes politiques… La communauté Sawa a besoin de la protection de ses droits sur ses terres ancestrales, pour préserver son identité à travers son riche héritage culturel et continuer à contribuer à la richesse culturelle du Cameroun », ponctue S.M Ekwalla Essaka.
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Le président de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun (Cdhc) est revenu également sur les abus dont sont victimes les populations autochtones au Cameroun. Le Professeur James Mouangue Kobila dénonce notamment dans sa déclaration, les « cas d’expropriation des populations autochtones des terres ancestrales dans certaines localités (Dikolo, Ebo’o, Valée du Ntem, Bomono, Tibati, Kribi, etc.) au profit des entreprises industrielles avec la complicité de certains chefs traditionnels et de certaines autorités administratives locales ; des affrontements répétés et de la mésentente entre certaines communautés partageant le même espace géographique, à l’instar des agriculteurs, des éleveurs et des pasteurs nomades dans la Région de l’Extrême-Nord, liés à l’occupation et à l’utilisation des terres ».
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Au sujet des casses de Dikolo, le président de la Commission demande aux pouvoirs publics de veiller au « suivi, au contrôle et la réparation des cas d’expropriation des populations autochtones des terres ancestrales dans certaines localités (Dikolo, Ebo’o, Valée du Ntem, Tibati, Kribi, etc.) au profit des entreprises industrielles et la rétrocession le cas échéant de ces parcelles de terres à ces populations ». Au ministère des Domaines, du Cadastre
et des Affaires foncières, le Pr Mouangue Kobila recommande « particulièrement de prendre de nouvelles mesures concrètes, afin que toutes les populations autochtones bénéficiaires d’un arrêté de rétrocession de parcelles de terrains puissent effectivement rentrer en possession de leur patrimoine foncier. » Au ministère de l’Habitat et du Développement urbain, la Commission prévaut l’intégration de « l’impact du changement climatique dans la conception, le verdissement, la planification et le financement des villes, afin d’améliorer la résilience et le bien-être des populations autochtones des zones urbaines ».
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« Les jeunes autochtones en tant qu’agents de changement pour l’autodétermination » est le thème de cette journée internationale des peuples autochtones.
Valgadine TONGA