Depuis le lancement de la campagne électorale, le 22 septembre 2018, sur l’étendue du triangle national, des candidats à la présidentielle du 7 octobre prochain font des émules sur le terrain. Maurice Kamto, Cabral Libii Li Ngué, Joshua Osih, Akere Muna, Serge Espoir Matomba et Ndifor Franklin Afanwi se mettent, tous, en scène lors des meetings populaires et des shows géants dans l’optique de conquérir l’électorat local.

Six jours après le lancement de l’opération de marketing politique, dont la cible est constituée de 6,5 millions d’électeurs, dont 18.000 de la diaspora, six candidats à la présidentielle mouillent le maillot sur le terrain. Question de tenir la vedette au soir du 7 octobre 2018. Programmes politiques, affiches, slogans de campagne, profession de foi, stratégie de proximité et méthode de grand show populaire, bus bandés à l’effigie des prétendants à la magistrature suprême constituent l’architecture des images fortes que ces postulants mettent à contribution. Histoire de bénéficier de la majorité des suffrages.
C’est un véritable tintamarre qui se développe sous les yeux des militants, des sympathisants, ainsi que sous le visage des curieux et des badauds qui aspirent à découvrir l’originalité, la singularité et la scientificité des plans programmatiques de société présentés par plus d’un des soupirants. Depuis le déroulement du scrutin présidentiel de 1992, période marquée par l’avènement de la démocratisation et de la libéralisation de la vie politique et le retour au multipartisme au Cameroun, le bas-peuple n’a plus eu droit à des scenarii de la mobilisation populaire d’une telle essence comme cela a été le cas avec Cabral Libii Li Ngué le 23 septembre 2018 au stade Cité Cicam, avec Maurice Kamto un jour avant, avec Ndifor Franklin Afanwi le 24 septembre ou encore avec Akere Muna, le 27 septembre.

La présente campagne électorale se serait déroulée davantage avec assez de panache et de feux d’artifices si elle n’avait pas été, quelque peu, érodée par la crise socio-politique contemporaine, laquelle ébranle, depuis deux ans, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest- Cameroun. En dépit des vœux exprimés par certains candidats à la présidentielle d’y faire une tournée politique et de régler le contentieux anglophone s’ils accèdent à la magistrature suprême, il y a, en permanence, une teinte d’angoisse existentielle qui affecte bien de prétendants qui sont réticents à battre campagne dans les zones anglophones. D’ailleurs, les « amba boys » font toujours prévaloir la pieuvre de la menace à ces neuf aspirants à la gestion du pouvoir.
Jusqu’ici, si six candidats font des émules dans plusieurs aires culturelles camerounaises, trois leaders politiques, prétendants au fauteuil présidentiel, qui se recrutent parmi les aînés politiques, sont encore absents sur la scène publique. Paul Biya et Adamou Ndam Njoya, respectivement candidats du Rdpc (Rassemblement démocratique du peuple camerounais) et de l’Udc (Union démocratique du Cameroun) ne sont guère visibles depuis le lancement de la campagne électorale. Seules les affiches du candidat-président colonisent les panneaux publicitaires, des façades et des murailles des lieux publics. Garga Haman Adji, qui n’est pas présent sur le terrain de la campagne électorale, est, au moins, visible sur le giron médiatique, où le président national de l’Alliance pour le démocratie et le développement (Add) fait feux de tout bois et rivalise d’adresse. La dernière prestation audiovisuelle du « consommateur de biscuits » de la Commission nationale anti-corruption (Conac) remonte à la journée du jeudi, 27 septembre 2018, où l’homme politique est intervenu sur l’antenne de Stv (Spectrum télévision) de 22heures à minuit.
Serge Aimé BIKOI