Habiba Issa a rejoint, le samedi, 25 août 2018, les rangs de la plateforme pour la nouvelle République. La présidente nationale de l’Union des populations du Cameroun(Upc) soutient que l’adhésion du parti historique à cette entité, dont la tête de proue est Akere Muna, n’est pas une adhésion opportuniste, mais plutôt une adhésion de raison.
Habiba Issa a énuméré cinq priorités qui président à l’intégration de l’Union des populations du Cameroun(Upc) à la plateforme pour la nouvelle République. La première consiste à assurer une transition vers une alternance sans violence au Cameroun sachant que le système politique actuel est corrompu, verrouillé et mis au service d’un homme. La 2ème priorité formulée par la présidente du comité directeur de l’Upc consiste à restaurer l’unité du pays, la concorde nationale et la paix civile compromise par l’ouverture d’un dialogue national inclusif. La 3ème priorité est la réforme des institutions de la République et du cadre constitutionnel pour en faire des éléments protecteurs d’une démocratie véritable et apaisée. Habiba Issa relève, dans la même veine, la 4ème priorité, laquelle est essentiellement économique. En ce sens, il s’agit, argue la figure de proue du parti historique, de jeter les bases d’une amélioration soutenue du cadre de vie des populations à travers des réformes économiques favorisant, entre autres, l’emploi national, la lutte contre la corruption, l’éducation, la santé.
La 5ème et dernière priorité est la réhabilitation de l’histoire collective et du patrimoine culturel du Cameroun. Acclamée, le week-end dernier, par des cadres de la plateforme pour la nouvelle république, à l’instar de Akere Muna, Alice Sadio, Jacques Maboula, Chretien Tabetsing et Doukou Darman, président national du Front populaire pour le développement(Fpd), Habiba Issa a focalisé son attention sur la 5ème priorité, laquelle est historico-culturelle. A cet effet, explique-t-elle, « nul n’ignore aujourd’hui que l’histoire du Cameroun a été galvaudée au profit des jouisseurs du combat pour l’indépendance et la réunification« . L’egerie de l’Upc illustre, par exemple, que l’un des facteurs à l’origine de la crise sociopolitique contemporaine est la méconnaissance de l’histoire, voire de l’historicité du pays de Salomon Tandeng Muna. Cette médiocre lecture de l’histoire politique du Cameroun est, d’ailleurs conclut-elle, alimentée par une absence de tout repère crédible susceptible d’éclairer la lanterne du peuple non seulement sur le contentieux historique catalyseur du problème anglophone, mais aussi et a fortiori sur le combat ayant conduit à la fondation de l’entité « Cameroun », dont Paul Biya tient les rênes depuis 36ans.
Serge Aimé BIKOI