Pionnier dans son domaine, le fondateur du célèbre Institut Pratique de Santé Publique du Niger n’a pas peur de soulever les montagnes pour atteindre ses objectifs.
Au Niger, l’Institut Pratique de Santé Publique (IPSP) est la référence. Fondé en 2002 par Abdoulaye Sanda Maiga, l’IPSP peut se targuer à juste titre d’être la première école privée de formation des agents de santé au Niger, et en termes de résultat, la meilleure école de formation en santé publique du pays. Elle a déjà formé plus d’une vingtaine d’agents de santé (les infirmiers, les sages-femmes, les assistants sociaux, mais surtout des techniciens supérieurs en santé publique…) de nationalités différentes. On a des Nigériens, des Béninois, des Togolais, des Camerounais, des Maliens, des Tchadiens, des Gabonais et des Congolais de la RDC. Ce n’est donc qu’une évidence que son fondateur Abdoulaye Sanda Maiga, se fasse couvrir de distinctions au niveau international.
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En 2012 à Londres, Abdoulaye Sanda Maiga a reçu le Prix de la meilleure entreprise de l’année, de la part de Business Initiative Directions Awards. Deux en plus tard, cette fois à Bruxelles, le Prix de la Qualité lui est délivré par l’organisation ESQR (european society for quality reshearch). Pour arriver à cette dimension, l’homme s’est forgé, sans relâche.
Après l’obtention de son baccalauréat, il a poursuivi des études supérieures en sociologie jusqu’à la Licence. Pour mieux asseoir ses connaissances, il a entamé des études en gestion informatique ; études censurées par un diplôme de programmeur de gestion en informatique. Toujours en quête de l’excellence, il obtient un DEA en santé publique à l’Université Libre de Bruxelles (ULB), appelé également diplôme d’études approfondies en méthode et statistique, épidémiologie et Opérationnelle en santé publique et en médecine.
De retour dans son pays, Abdoulaye Sanda Maiga déblaie les sentiers de son business, en devenant formateur informaticien pendant 6 ans et 10 mois au ministère de la Santé publique de Niamey. Il n’est pas employé de l’Etat. C’est l’Usaid qui le paie. Il est ensuite Directeur Général de l’institut nigérien d’enseignement professionnel (INEP) ; un Institut où sont formés des comptables et des secrétaires de direction.
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Il cumule les activités, puisqu’il est en même temps enseignant vacataire à l’Ecole nationale de santé publique (ENSP) de Niamey et à l’institut de santé publique (ISP) de Niamey. De ce bref aperçu, plus d’un pourraient croire que le parcours de l’homme a été un long fleuve tranquille. Loin s’en faut. Abdoulaye Sanda Maiga a conjugué avec les grosses difficultés qu’on lui a imposées sur son chemin. Tout commence quand naît son rêve de développer le secteur de la santé.
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«J’avais pu constater que chaque année, le nombre d’élèves qui désiraient rentrer dans la seule école publique de formation des agents de santé au Niger était beaucoup plus élevé que les places offertes. Ce qui fait que sur 1000 candidatures, l’école ne pouvait prendre qu’environ 300. Les 700 autres étaient obligés d’aller vers d’autres formations, notamment en informatique, comptabilité ou autre chose sans vocation», aime souvent raconté l’homme. Bien que conscient de ce qu’il n’existait pas des textes au Niger qui autorisent la création des écoles de santé, il va monter son dossier de demande d’autorisation de création.
Il faudra deux ans au gouvernement pour lui répondre, positivement. Mais l’Etat jurait que le projet d’Abdoulaye Sanda Maida n’accoucherait que d’une souris. «À l’ouverture de l’IPSP en 2002, se rappelle le fondateur, précisément le jour du premier test d’entrée dans cette école, les responsables du ministère de l’enseignement supérieur que nous avons invités avaient décliné l’offre, car ils disaient que ce n’est pas sûr que cette école va marcher. Ils disaient que comment on va aller à un test, alors qu’il n’y a pas de « papier ». Et pour faire ce test, nous avons eu plus 500 candidats. Mais au vu de la rigueur mise dans l’organisation de ce premier test, nous n’avions retenus que 298 candidats sur plus de 500. Rien n’est facile, car ceux qui sont dans l’administration ne vous facilitent pas la vie, quand tu trouves 3 ou 4, c’est qu’il y en a 5 ou 6 qui ne veulent pas et il y a pas de raison précise dans la plupart des cas.»
Par son acharnement, le Niger dénombre aujourd’hui une vingtaine d’écoles de formation des agents de santé.
Valgadine TONGA