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Le Cameroun doit rapidement réadapter sa politique de défense au contexte géopolitique et géostratégique

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Le Mali comprend les enjeux, l’urgence des urgences sur le continent africain qui est celui de la restructuration des Armées Africaines d’où l’achat de ce nième lot de véhicules tactiques de combat, véhicules anti-mines, une commande de pratiquement 3000 blindés pour répondre efficacement à la menace terroriste dans le Nord du pays. Je peux vous rassurer que dans les années à venir ce pays deviendra un Eldorado simplement parce que les bases d’un développement durable aurait été planté à savoir : « La sécurité ».

Expert en questions sécuritaires, Charly Kengne explique que «nous avons à faire à un mouvement bien construit et bien pensé avec des "donneurs d'ordre" invisibles. Sinon comment comprendre que des enfants qui pour la plupart n'ont pas des moyens de communication puissent chacun, venant d'horizons divers, se rassembler à des endroits bien précis pour semer la terreur ? Pourquoi seulement maintenant au moment où le Chef de l'État est en déplacement hors pays
Charly Kengne, Expert en questions sécuritaires.

Ce qui me choque dans tout ça c’est la réaction de mon pays le Cameroun dont le potentiel est de loin supérieur à celui du Mali à tout point de vue, que ce soit sur le plan humain, financier, économique etc… Mais qui semble ne pas comprendre ces enjeux globaux qui tournent autour de trois choses essentiellement :

1- l’énergie

2- la défense stratégique

3- la mondialisation

Rappelons ici que le contexte sécuritaire, géopolitique et géostratégique est sensiblement le même que celui de nos voisins et frères Maliens, pourtant on a comme l’impression qu’ils arrivent à faire ce que nous tardons à faire, ou alors nous refusons de faire, peut-être sous le faux prétexte qu’on serait en Paix et en Sécurité. Ou alors qu’on aurait les moyens à travers notre Armée de répondre aux menaces que nous subissons.

S’il est vrai que le préalable à toute problématique lié au développement c’est la sécurité, il faut saluer les efforts consentis jusqu’à là par la haute hiérarchie militaire, par le commandement militaire et son Commandant en Chef le Président de la République Son Excellence Paul Biya dans le cadre de la restructuration de nos Forces de Défense et de Sécurité avec le Concept armée-nation et l’interarmisation des armées. Ce qu’il faut le reconnaître, nous a apporté beaucoup de succès et a permis à notre armée de monter en puissance avec les résultats que nous connaissons tous. Mais aujourd’hui, le contexte a changé ; la menace a évolué et je dois le dire avec autorité, le politique, les décideurs semblent ne pas comprendre cela.

Lire aussi :Forces Armées Camerounaises : allégeance, loyauté, fidélité à la Nation et à son élu

Notre politique de défense doit être revue, repensée et adaptée au contexte.

1- Réécrire notre politique de Défense et l’adapter à une nouvelle Doctrine militaire

2- Renforcer nos effectifs dans certains corps de l’armée précisément au sein de la Gendarmerie Nationale

3- Réarmement de notre Armée en urgence en tenant compte des besoins sur le terrain et des menaces à venir. L’exemple avec nos pertes dues aux EEI (Engins Explosifs Improvisés) qui font beaucoup de mal à nos soldats sur le terrain et donc obligent l’achat par exemple des Blindés ou véhicules tactiques de type MRAP ou Typhon de dernière génération, à même de mieux sécuriser nos hommes en opération.

4- Un accent doit être mis sur la Marine Nationale ( Réarmement ) avec la montée en puissance de la piraterie maritime (Fabrication internationale) au large de nos côtes qui ne visent ni plus ni moins que le contrôle de cette région stratégique qu’est le Golfe de Guinée, dont le Cameroun est au cœur avec ses réserves pétrolifères ( 2eme au monde).

5- Revoir les Statuts du BIR ( Bataillon d’intervention Rapide ) comme celle des unités de la BRIR ( Brigade d’Intervention Rapide) de l’armée de Terre qui comprend le BSC ( Bataillon de Soutien et de commandement), le BTAP ( Bataillon des Troupes Aéroportées) et le BSA ( Bataillon Spécial Amphibie), le BBR ( Bataillon Blindé de Reconnaissance). Pourtant elle (BIR) a largement dépassé les attentes du haut commandement militaire d’où son élargissement à d’autres composantes AIR et MER (BIR Delta). En plus de son effectif qui devrait permettre à cette force d’intervention de passer d’unité d’élite à Corps d’élite avec un réaménagement de son ossature et de sa représentativité sur l’ensemble du triangle national.

Lire aussi :Le jeu des terres en Afrique et au Cameroun : entre manipulations et incapacité managériale 

6- Il faut très rapidement donner les moyens à nos agences et services de renseignements de mieux travailler. Le Cameroun est en guerre, il ne s’agit pas d’une guerre conventionnelle mais d’une guerre non conventionnelle dont le premier outil de lutte face à pareille menace est L’Intelligence. Qui dit « Intelligence » dit « Renseignement » ; qui dit « Renseignement » dit « Information ». Et en termes de Renseignement jusqu’à ce jour, le meilleur reste le « Renseignement Humain ». Alors, comment prévenir ou déjouer les menaces asymétriques, dissymétriques qui pèsent sur le Cameroun sans :

– la mise en place d’un puissant « Réseau d’informateurs » ;

– la mise sur pied d’un groupe ou comité d’experts capables d’analyser, interpréter les données de terrain afin de prévenir la ou les menaces.

– la mise sur pied d’un think-thank capable de faire ce que les autres font depuis des années à savoir « LA PROSPECTIVE STRATÉGIQUE ». C’est à dire se servir du passé, analyser le présent pour prédire l’avenir. Oui c’est possible et cela se fait ailleurs.

Personnellement je ris quand je vois les centaines de milliards de FCFA qui sont consentis rien qu’à l’éducation (base, secondaire et supérieure). Près de 1000 milliards alors que d’un côté nos agences de renseignement ont besoin d’argent pour répondre à la guerre non conventionnelles que subit ce pays depuis près de 10 ans aujourd’hui.

7- la mise sur pied d’un livret blanc qui explique de façon sommaire notre doctrine militaire sans en révéler le contenu et qui sera réévalué et au besoin réadapter après chaque cinq (05) ans, de façon à mieux expliquer aux Camerounais ce qu’il en est de leur armée, de sa vision et de sa projection.

Je ne sais pas quelle éducation vous allez pratiquer dans un pays insécurisé. Pour ma part j’insiste encore : le Cameroun doit savoir prioriser ses besoins en fonction des urgences, en tenant compte du contexte géopolitique et géostratégique.

Par Charly KENGNE, Géostratége  

 

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