Ady Tchouakak, Stéphane Akam, Léonie Langa… ont donné le La de la 6ème édition de ce rendez-vous artistique et culturel hier mercredi à Douala.

Mercredi 31 octobre. Il est 19h. Riverains, curieux et artistes ont pris d’assaut le site du festival international Quartier Sud à la Cité-Sic Jourdain à Douala. Où des barricades ont été installées pour éviter toute circulation d’automobiliste. Après les dernières retouches, place au grand chaud. C’est Ady Tchouakak qui signe la première note du Festival Quartier Sud 2018. Un honneur pour cette chanteuse qui, depuis la sortie de «Ya Zaelee» (entendez mon jour s’est levé en Fèfè, une langue de l’Ouest-Cameroun) son tout premier album en 2016, trace sa route. Pour son public du Quartier Sud, elle passe en revue ‘‘Ya Zaelee’’, ‘‘Alléluia’’, ‘‘Yelle Yelle’’. Une version actualisée et bien enlevée, avec de nouvelles sonorités de saxophone.
Dans son ensemble pagne, coiffée d’un foulard, Ady Tchouakak joue avec ses musiciens, esquisse des pas de benskin, d’Esséwè, échange avec le public. Les enfants sont conquis. Les adultes envoient des ovations. Une belle joie pour l’artiste. Parce que ça n’a pas été facile. «Chanter à Quartier Sud est une grosse expérience. Je n’avais jamais chanté en plein air. J’ai toujours eu à chanter en salle, avec des gens que je connais. Et là c’était différent. Jouer dans un quartier, avec un public varié, plein d’autres musiciens qui devaient passer après moi étaient une grosse pression. Mais c’était bien. On s’est beaucoup amusé», nous confie-t-elle. Et de poursuivre : «C’était mon premier festival aussi, vivement qu’elle m’ouvre de grandes et de belles portes.» On le lui souhaite bien. Stéphane Akam n’était pas à sa première expérience. Et on peut dire qu’il apprend vite. De l’homme un peu timide qu’on a connu sur le festival en 2014, c’est un chaud man à la Michael Jackson, plein d’assurance qu’on découvre. «C’est une bête de scène», entend-t-on dans la foule. Dans un look à la fois relâché et affirmé, Stéphane Akam revisite ses chansons «Yopchieu, Gouna, Che Woue». Ce dernier titre est d’ailleurs nominé au grand concours All Africa Music Award, une cérémonie de récompense des musiques africaines. Une fierté pour le Cameroun car Stéphane est nommé dans deux catégories, Meilleure chanson traditionnelle africaine et Meilleur artiste masculin de musique inspirante. En attendant le résultat des votes des internautes, «je prépare la sortie officielle de mon premier album, le 16 novembre 2018 à l’Institut français de Douala. J’organise un concert à l’occasion.»
Autre talent, pas des moindres, Léonie Langa. Elle est sans doute la plus habituée des scènes. Finaliste de «Star de Demain» en 2008, un intermède en solo, des années avec le groupe Macase, Léonie Langa a de quoi maîtriser la scène. Ses pas de bikutsi puisés à l’Est Cameroun, n’étouffent point ses envolées vocales. Et quand cette boule d’énergie vous reprend «Hapozamani» de Myriam Makeba, tout en émotion et empli de générosité, c’est le public qui danse avec elle. Mirya Bika’a, Marsi Essomba…étaient aussi de la fête.

C’est pour faire découvrir de tels talents que l’équipe Quartier Sud se bat depuis six éditions déjà, sans sponsoring. Heureusement que le public est toujours preneur. Armand Biyag, Trio Apa, Jacob Diboum, Clara Lou, Gaëlle Wondje, Papy Anza, Bibiane Sadey… se succèderont sur scène les jours à venir. Les rideaux du festival se referment le 3 novembre. Lire aussi :Cameroun/Festival : le Quartier Sud joue son acte six
Valgadine TONGA