La première journée du mouvement d’humeur annoncé par le syndicat des enseignants n’a pas été suivie à l’Université de Douala.
12h, Université de Douala. Nous sommes le mardi 24 juillet 2018. Sous les fines pluies, un homme vend des bouquets de fleurs à l’entrée principale. Signe généralement annonciateur du déroulement des soutenances dans l’université. Quelques grappes de personnes devisent devant de rectorat. On aperçoit au cou de certains des badges. Rien ne laisse croire à la tenue d’un mouvement d’humeur. Aucune note au niveau dudit rectorat ne renseigne sur la grève des enseignants. A un jet de pierres, une foule échange. Ils arborent pour la plupart un badge où on peut lire «Conférences conjointes : Plénière conférence doctorants et jeunes chercheurs / plénière insécurité alimentaire et développement durable en Afrique subsaharienne». Et la grève ? «Quelle grève ? Qui fait la grève», nous répond un enseignant. Il n’est pas le seul à ignorer l’appel à la grève. «Je n’étais pas au courant. Ils ont prévu que la grève finisse alors quand ?».
Dans son communiqué du 21 juillet 2018, le bureau exécutif national du Syndicat national des enseignants du supérieur (Synes) invite les enseignants de toutes les Universités d’Etat à observer une grève. Elle devrait courir du mardi 24 juillet 2018 dès 7h30 au samedi 28 juillet 2018. Le mouvement parle d’une «grève de protestation avec cessation de toutes les activités académiques-enseignements, évaluations, corrections, jurys des examens et des soutenances de master et thèse.» Au rang des motifs de la grève, le communiqué signé du secrétaire général, Pr. Ngounou Ngatcha Benjamin, parle du «non-paiement de la Prime de la modernisation de la recherche du 2ème trimestre 2018, des ajustements liés aux changements de grades (1er et 2ème trimestre 2018)». Secrétaire générale de la Coordination du Synes de l’Université de Douala, Dr Jeannette Wogaing Fotso, nous avoue : «La grève n’est pas véritablement en train d’être suivie parce qu’une grève se prépare. Ce n’est pas la coordination du Synes de Douala qui appelle à la grève. C’est le bureau exécutif, qui est l’organe suprême. Donc on récupère le communiqué qui nous a été transmis et on le remet à la hiérarchie pour que le rectorat et ses services soient au courant. Les enseignants ayant reçu le communiqué, même comme il y en a toujours qui seront de mauvaise foi, doivent se sentir concerner, sans avoir besoin que la coordination le rappelle».
Frais de soutenances
Sous cape, Roger Mballa (nom d’emprunt), personnel de l’administration à la Faculté de médecine, se dit surpris de la grève. «J’en ai entendu parler à la radio Equinoxe le matin. Mais je ne comprends pas.» Et d’ajouter : «Pour ce qui est de la Faculté de médecine, la prime de recherche n’avait pas été engagée depuis 2016. En 2017 elle l’a été. Deux tranches sont payées. Il y a une seule tranche qui est en instance de payement. Actuellement même, il y a des primes de certains enseignants absents du pays qui sont en train d’être reversées à l’agence comptable pour qu’ils puissent toucher quand ils vont revenir. La prime de recherche de cette année est engagée et en instance au niveau de l’agence comptable. Pour l’instant, les enseignants touchent leurs primes de recherche depuis la semaine dernière.» Quant aux paiements des frais de soutenances, il confie qu’elles «ont eu lieu à la Faculté de médecine et sont finies jeudi. On est en train d’actualiser les paiements et la tranche des subventions est annoncée pour la fin de la semaine à partir de Yaoundé. Donc à partir de la semaine prochaine, on commence à payer les soutenances des thèses qui ont eu lieu la semaine dernière. On commencera par les états des présidents du jury.»
Valgadine TONGA
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