Les chiffres de l’entreprise affichent un taux de croissance de 65% pour le premier trimestre 2019, une montée en flèche par rapport à l’année dernière.
Les produits de la Société des eaux minérales du Cameroun, Semc, reprennent la forme. Tangui et sa cadette Vitale regagnent la confiance des consommateurs camerounais. Les chiffres de cette santé économique sont encourageants. Pour le premier trimestre 2019, la Semc estime son taux de croissance 65%, une évolution par rapport à 2017 où on était à 40,84%. Ces résultats sont la résultante d’une prise de conscience et d’une dynamique d’information de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun. Alors qu’il avait le monopôle dans la production et la vente d’eau minérale au Cameroun, la Sabc dormait sur ces lauriers. Quand elle se réveille, la concurrence s’est installée au point de lui damer le pion. Si la Semc broie alors du noir, ses actionnaires sont dans la panique.

Les choses vont de mieux en mieux, rassure le Directeur général Emmanuel de Tailly. La visite de travail du 24 avril 2019, des actionnaires à l’usine de production de la Semc à Mbanga dans le Littoral a été plus que convainquant. «Nous comprenons maintenant que le problème de Tangui et Vitale n’est pas la qualité de l’eau, mais la communication autour de ces produits», commentent les actionnaires. «Tangui et Vitale sont les seules eaux minérales naturelles produites au Cameroun. Nos eaux sont minérales, ne subissent aucun ajout d’oligoéléments», martèle le directeur de l’usine, Blaise Ebene. Une information qui suscite l’étonnement des visiteurs. Les concurrents utilisent des additifs, néfastes pour la santé. On comprend mieux pourquoi l’armée des Etats-Unis consomme uniquement Tangui dans ses bases au Cameroun et au Tchad. «En 2017, narre Blaise Ebene, l’armée américaine a prélevé des échantillons d’eau dans les pays de la sous région pour des tests approfondis dans leurs laboratoires aux Usa. De tous les échantillons prélevés, ils ont révélé que Tangui est la meilleure, et ils nous ont décerné un agrément.»
Après chaque trois mois, les Brasseries du Cameroun envoient des échantillons des eaux de la Semc subir des tests dans des laboratoires externes : le laboratoire central, Vichy en France et le Centre Pasteur. La Société des eaux minérales du Cameroun dispose de trois périmètres de protection : l’immédiat sur un rayon de 300m ; le rapproché qui fait sur le forage 6Ha, soit 60.000m2 ; le forage deux fait 2Ha, l’équivalent de 40 lots de 500m2. Autant de raisons pour que les consommateurs s’abreuvent à la source de Tangui et Vitale.
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Chaîne de fabrication…
Tout commence par le laboratoire. Des contrôles sont faits avant le lancement de la production et en cours de l’opération. Une fois l’aval du labo obtenu, le processus proprement dit s’enclenche. La préforme est l’élément central. C’est un petit étui de 300ml qui devient une bouteille de 10l après soufflage. En fait, pour ramollir la préforme, «elle passe à travers un four qui a une température autour de 180° à 200°. On passe à la souffleuse, à des pressions de 28 à 30 barres. La bouteille obtenue, le process suit avec le remplissage, le bouchage, le contrôle de présence de bouchons et du niveau de remplissage. On passe ensuite à l’étiqueteuse, la dateuse, double dateuse, la fardeleuse où on fait des packs de six.» Le processus dure une heure, soit 16.000 bouteilles produites.

Si les prix de Tangui et Vitale diffèrent, c’est pour différentes raisons. «Tangui est une eau prestige. Elle est puisée à 165mètres de profondeur et est conseillée dans les hôpitaux. Elle ne peut pas avoir le même prix que les autres eaux. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé Vitale. Elle est minérale et naturelle, mais n’est pas puisée à la même profondeur que Tangui, et n’est pas aussi riche que Tangui. Vitale est une eau publique», explique Francine Ngoudjo, Chef Segment eaux et sirops de la direction commerciale et marketing des Brasseries du Cameroun.
Aujourd’hui, la bataille des actionnaires et de la Sabc est de «rétablir la disponibilité de Tangui, et développer à fond Vitale sans dégrader l’image de Tangui. 2019 c’est l’année du redressement de la Semc», ponctue le DG. La descente des actionnaires sur le terrain précède l’Assemblée générale des Sabc, le 15 mai 2019.
Valgadine TONGA