L’entreprise parle plutôt d’une mise en veille de ses activités, pour des raisons stratégiques.
Jumia ferme ses portes au Cameroun. Cette nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux, à la vitesse de la lumière, lundi dernier. Qu’est-ce qui n’a pas marché ? Que deviennent les employés ? Autant de préoccupations qui ont commencé à tarauder les esprits. Chez Jumia, on réfute le vocable fermeture. «Jumia n’est pas fermée, elle est en veille», avouent des sources dignes de foi à La Voix Du Koat. Il s’agirait d’une décision stratégique du groupe, au regard des perspectives locales.
L’entreprise de E-commerce dit souffrir d’un climat économique on ne peut plus crispé au Cameroun. Le niveau de consommation connaît une baisse sensible. La fermeture il y a quelques mois, des agences Jumia dans les villes comme Bamenda, Buea, Limbe du fait de l’insécurité était un présage à la situation actuelle. Les caisses de la structure ne sont pas restées indifférentes à ces fermetures. Dans la région du Nord, le mauvais état des routes rend pénible la livraison des colis aux clients. «Vu les investissements, le groupe s’est rendu compte qu’il perd beaucoup d’argent en persistant avec ses activités. Les investisseurs s’inquiètent un peu du climat économique au Cameroun qui n’est plus très viable», confie-t-on à La Voix Du Koat.
Le groupe envisage relancer ses activités au Cameroun si le climat économique s’améliore. Pour l’heure, le groupe s’affaire à désintéresser ses employés du Cameroun. Ils ont tous reçu, en sus des droits légaux, une grosse enveloppe et des bonus, tel que convenu autour de l’accord collectif tenu entre l’entreprise et les employés. Depuis lundi, la boîte travaille également au replacement de ses employés dans d’autres entreprises, question qu’ils ne chôment pas.
S’agissant des clients, «Jumia a commencé mardi à rembourser tous les clients.» Jumia, qui se targue de n’avoir aucune dette, se donne deux semaines pour recenser tous les colis à travers le triangle national, et les ramener aux clients. Jumia Cameroun a mis ses activités «en veille», mais elle a redirigé tous les trafics sur Jumia.deals. Sur cette plateforme, les clients sont en relation directe avec les vendeurs. Les vendeurs poursuivent ainsi leurs activités, avec beaucoup plus d’autonomie.
Valgadine TONGA