La célébration de la deuxième édition de la journée des martyrs a réuni le gratin des autorités traditionnelles du Littoral et du Moungo, le samedi 10 août 2024 à Limbe.
Et de deux pour la journée des martyrs au Cameroun. Les festivités ce sont tenues ce samedi 10 août 2024 dans la ville de Limbe, à l’initiative de la Commission des Droits de l’Homme du Cameroun, Cdhc. Les chefs traditionnels sont venus des départements du Fako, du Wouri, du Koupe-Manengouba, du Ndiang…et du Nkam. Ils sont d’ailleurs pour beaucoup dans l’existence de cette journée, comme l’a rappelé Sa Majesté Guy Tsala, Vice-Président de la Commission des chefs traditionnels du Cameroun : « Il y a deux ans, que les chefs traditionnels du Cameroun se sont réunis à Bertoua dans la région de l’Est, pour célébrer la première journée nationale du chef traditionnel du Cameroun. Beaucoup de sujets avaient fait l’objet de nos échanges, et les résolutions avaient été prises. L’une d’elles, après l’exposé de Sa Majesté Eboumbou Jean Yves, avait été de faire un plaidoyer pour l’instauration d’une journée nationale des martyrs, de nos héros. Vous pouvez donc comprendre le plaisir que j’éprouve d’être ici et de dire à nouveau merci au président de la Commission des droits de l’Homme du Cameroun, d’avoir accepté de porter ce dossier et de planter la graine à Limbe aujourd’hui ».
« Aujourd’hui nous commémorons la vie de nos ancêtres qui sont tombés pour notre pays le Cameroun. Ces hommes et femmes ont versé leur sang pour que le Cameroun soit un et indivisible. Nous devons préserver leurs acquis, c’est notre devoir. Nous ne serions pas ici s’ils n’avaient pas payé le sacrifice suprême pour l’unité et la souveraineté de notre pays. Je pense aux rois Manga Bell, Akwa, à Martin Paul Samba, au sultan Bombo Njoya roi des Bamouns, Williams Bikeh…Je le redis, le Cameroun existait bien avant le français et l’anglais », a tempêté Sa Majesté Dr Ekoka Molindo, Secrétaire général de l’association des chefs traditionnels du Cameroun. Le chef supérieur de Limbe, Sa Majesté John Elufa Manga William, demandera à son tour aux uns et aux autres de « préserver les acquis obtenu de dure lutte par les héros nationaux ».
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Les acquis c’est aussi les propriétés foncières léguées par les ancêtres, et qui sont aujourd’hui menacées. « Monsieur le président de la Commission, je vous invite devant le peuple et devant l’histoire à résoudre le problème du Moungo. S’il y a un département qui a tout perdu pendant l’accession du Cameroun à l’indépendance, c’est le département du Moungo. Ici, vous ne trouverez pas un Chef, un notable ou un fils qui a un hectare de terrain. Nous voulons entrer dans nos droits. Vous ne pouvez pas être chez vous et un individu a, à lui seul 500 hectares de terrain. Prenez nos pleurs très au sérieux », a ponctué le Roi Eyambe de Mbelle, chef du village Mombo Balong.
A cette interpellation, le président de la Cdhc, a promis de remonter l’information au Chef de l’Etat, et a demandé aux chefs de rester confiants. Le Professeur James Mouangue Kobila a aussi précisé que la célébration des martyrs « rentre dans une perspective des droits de l’Homme et des droits culturels, et je suis heureux de mentionner que le principe de la célébration des héros nationaux, est accepté par le ministère des Arts et de la culture, qui est représenté par la délégué régionale du Sud-Ouest, madame Doris Angoula. La commission des droits de l’Homme du Cameroun a cru devoir associer cette célébration à celle de la cérémonie solennelle organisée hier (vendredi 9 août, ndlr) à Buea, à l’occasion de la journée internationale des peuples autochtones ». La ville de Limbe a été choisie parce que « l’année dernière, nous avons organisé la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones à Douala dans le Littoral, et les chefs du Sud-ouest qui étaient venus en nombre, avaient émis le vœu que la célébration de 2024 se déroule dans le Sud-Ouest », ponctue le président de la Cdhc.
Valgadine TONGA