La principale formation politique de l’opposition camerounaise se dote désormais d’un secrétariat national du bilinguisme et de la traduction. C’est un nouvel organe qui vient d’être créé lors des dernières assises du Comité exécutif national, tenues les 21 et 22 avril 2018 à Bamenda. Les membres du Nec ont, dans la même veine, formulé des résolutions sur la vie du parti, ainsi que sur la scène nationale et, singulièrement, sur la crise anglophone.
Le Comité exécutif national du Social democratic front (Sdf) tient le régime en place, resté «insensible face aux revendications légitimes des anglophones», responsable de l’escalade des tensions ayant dégénéré dans les zones anglophones. Le Sdf réitère que la crise anglophone est imputable au pouvoir en place, dont Paul Biya est le chantre. C’est pour cette raison que des organes dirigeants de formation politique disent «condamner, une fois de plus, cette manie de punition collective que le gouvernement continue d’infliger aux innocentes populations des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest Cameroun.» Aussi condamnent-ils «les cas d’extorsion de fonds que subissent systématiquement ces populations».
Le parti de Ni John Fru Ndi va jusqu’à affirmer que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais «se sert de la crise anglophone pour instrumentaliser certains jeunes anglophones pour déstabiliser» les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Le Sdf préconise le dialogue comme seule panacée pour trouver une solution durable à cette crise. En dernier ressort, le comité exécutif national du Sdf demande au «président de la République de mettre fin à la guerre qu’il a déclarée et à la spirale de violence dont les populations locales payent le lourd tribut». Toutes choses qui sont, concluent les membres, «contre-productives et qui nuisent à la stabilité socio-économique» des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Serge Aimé BIKOI