Victimes d’abus de tous genres dans les espaces marchands, les consommateurs camerounais subissent et se taisent.
Dans les taxis, les marchés, supermarchés et autres espaces marchands, la satisfaction des consommateurs est loin d’être la priorité des commerçants. Chaque jour, le consommateur est victime d’abus de tout genre. « Les consommateurs sont abusés tous les jours. Les prix ne sont jamais respectés. Quand vous arrivez dans un magasin, le prix qui est affiché est généralement pour les contrôleurs de prix. Le client a un autre prix. Dans les bars par exemple, le prix affiché est 650 Fcfa mais au moment de payer, on parle 700 Fcfa, 750 Fcfa, parce que la bière est fraîche, il faut que le client paie le congélateur ainsi de suite» déplore Raphaël Ngoul, consommateur.
Les consommateurs sont confrontés tous les jours à la hausse fantaisiste et unilatérale des prix de la part des commerçants. «Nous constatons que cette hausse n’est pas réglementée ; cela dépend souvent d’une région à une autre, d’une ville à une autre et même d’un quartier à un autre. Nous interpellons le gouvernement afin qu’il se soucie des consommateurs», supplie Narcisse. A cette fluctuation presque chronique des prix, s’ajoute la publicité mensongère, la vente des produits contrefaits et périmés, l’arrogance des vendeurs entre autres.
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Des observateurs ont fini par conclure que si l’adage dit que «le client est roi», au Cameroun, le consommateur est un roi sans couronne. Le comble dans tout cela est que, peu ou prou de consommateurs connaissent leurs droits. «Nous nous sommes rendus compte que le consommateur ignore les droits qui lui sont reconnus. Il ne sait pas comment les défendre», regrette Prince Mpondo, président de la Coalition des consommateurs du Cameroun.
Pourtant la Charte mondiale des Nations Unies instituée le 9 avril 1985, révisée le 22 décembre 2015 reconnais aux consommateurs une douzaine de droits. Notamment le droit à l’information (étiquettes renseignant sur l’origine du produit, sa composition, sa date de production et d’expiration etc.), le droit au choix (le consommateur doit avoir le choix entre plusieurs produits), le droit d’être entendu, le droit à la répartition des torts, le droit à la satisfaction des besoins essentiels, le droit à un environnement sain…
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Ces droits ont été rappelés mercredi 22 mars 2023 lors des activités marquant la célébration de la 38ème journée mondiale des droits des consommateurs. Elle se célèbre chaque le 15 mars. Des festivités étaient couplées à celles de la 30e journée mondiale de l’eau, célébrée le 22 mars. Entamées le 9 mars 2023 dans les villes de Mbalmayo et Yaoundé, ces activités organisées par la Coalition des consommateurs du Cameroun se sont achevées mercredi 22 mars à Douala par un échange entre les administrations, le secteur public, le secteur privé et les organisations de défense des intérêts de consommateurs.
«Nous avons voulu réunir toutes les parties prenantes pour échanger sur les problèmes que rencontre le consommateur. Quant à l’événement du jour notamment la journée mondiale de l’eau, le consommateur a un accès difficile à ce précieux liquide. Vous savez que l’eau est rare dans nos grandes métropoles. Et même lorsqu’elle est disponible, la qualité est parfois douteuse. Nous avons ainsi réuni toutes ces parties prenantes pour que les administrations disent ce qu’elles font au quotidien en faveur de consommateurs, pareil pour le secteur privé, et ce que nous-mêmes consommateurs faisons pour préserver nos droits» explique le président de la CCC.
Blanchard BIHEL
