À eux deux ils totalisent pratiquement, 90ans de productivité musicale, qui les ont hissé au rang d’icônes nationales. Ils en ont vu des mûres et des pas vertes sur la scène musicale nationale et internationale. Ils ont participé à l’éclosion, vu s’élever et s’éteindre tellement de monde, qu’ils constituent des traces triomphantes de cette histoire de l’Afrique et au-delà et surtout celle de leur pays, sur la période couverte par leur carrière respective. Carrière qui n’a pas fini de s’écrire au pluriel de leurs exploits, puisqu’ils continuent à en éditer.
Comme si le temps se suspendait au passage de tels génies pour s’incliner devant une énième prouesse scénique qu’ils ont à offrir à leurs très nombreux fans, ils montent sur les planches du KOSSA TIMES, pour un ravissement à nul autre pareil.
L’un des mousquetaires est une des figures emblématiques de la scène musicale mondiale ; il sait et a fait tout ou presque avec la musique. Transfuge du célèbre groupe Les Black Style, il a façonné le paysage musical du mboa, fabricant à loisir des succès et des vedettes du Makossa (en sa qualité de Capitaine de l’équipe nationale du Makossa) et d’autres genres musicaux d’ici et d’ailleurs. Touche à tout, de son instrument de prédilection la guitare solo, aux platines et consoles (comme l’un des plus grands arrangeurs – réalisateurs que le monde ait jamais connu), en passant par une voix indécrottablement juvénile et extrêmement mature dès l’aube de son apparition sur la scène, alors qu’il était à peine âgé de 15ans. TOTO Guillaume alias Toguy, puisqu’il s’agit de lui, c’est plus de cinquante ans consacrés à une carrière musicale qui aura balayé les soixante-huit notes de sa vie. C’est une idéologie musicale couplée à une épiphanie de l’existence tout en sobriété, élégance, raffinement et magnificence, élevant cette âme personnalité au rang de légende vivante.
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Son compaire pour la circonstance est un autre vieux routier de la scène musicale nationale et internationale. Bazor, Dina Bell, né Charles DINA ÉBONGUE fait son apparition en 1978 avec l’album éponyme produit sous le label Azengue Productions : « Yoma Yoma, portant l’estampille, aux arrangements et accompagnement orchestral instrumental du susmentionné, parmi un parterre de musiciens de génie écumant les studios d’enregistrement de l’hexagone à l’époque, dont le très sémillant Aladji TOURÉ à la basse. Le succès qui s’en suivit lui offrira le confort délicieux de figurer au panthéon des légendes du Makossa et plus généralement de la musique camerounaise et africaine et ce, alors qu’il est toujours disponible et productif à 70ans d’existence bien consommés. Il a promené sa voix délicate et délicieuse sur tellement de tubes mémorables, qu’aujourd’hui encore ils sont extrêmement nombreux à se délecter de telles victuailles, lui offrant une assise transgénérationnelle exceptionnelle, tandis que plusieurs jeunes pousses en mal de rayonnement, se frayent le chemin vers la gloire au moyen de covers sur ne serait-ce que l’élixir absolu : « Sophie ».
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Comme cet amant attirant l’excellence qu’ils ont toujours été, ils vont agréger autour d’eux d’autres artistes de différentes générations, dont l’immense Yannick NOAH. À peine avait-il raccroché ses raquettes triomphantes de tennis, qu’il s’élançait dans une nouvelle aventure, dans une reconversion professionnelle à nulle autre pareille. Devenu depuis lors (1991 précisément avec l’album à succès Black & What et Saga Africa qui en est issu, un tube planétaire), une des Stars mondiale dont le Cameroun peut valablement s’enorgueillir. Une succession de tubes mémorables, de spectacles grandioses délivrés aux quatre coins du monde à flirter avec un métissage musical qui colore les rythmes d’ici (dont un brin de Makossa à sa sauce), avec des effluves de sa parenté maternelle, lui ont permis de hisser le Cameroun sa première patrie sur le toit du monde, de fort belle manière.
En plus de se prêter à accueillir en hôte majestueux qu’il sait être, sur ses terres ancestrales, il illuminera également le plateau de KOSSA TIMES de sa belle voix et tonitruante prestation, dont il a le secret.
À côté de tels baobabs légendaires, comme pour leur transmettre le flambeau, quelques jeunes pousses mais aux racines déjà profondément enfouies dans le terreau fertile de la musique camerounaise. Deux garçons et une fille, Dino Flo et Arkange de Petit Pays fouleront les berges du KOSSA TIMES uniquement sur les rives du Wouri tandis que La Mélanie du Sud se joindra à la fête dans la ville aux sept collines, Ongola. Si les deux premiers fofeulets voguent allègrement sur les saveurs exotiques du Makossa, la seule dame de cette expédition, chasse dans la forêt enchantée le charmant gibier du Bikutsi. Cependant qu’ils entendent étaler la pleine mesure de leur talent, à la hauteur du privilège exceptionnel qu’ils ont de côtoyer sur une telle scène de si grandes Légendes vivantes. Et ce n’est pas tout, ni de trop…
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Pour prêter le flanc à des notes sublimissimes, des notes rageantes d’humour de l’un des meilleurs de sa génération, rien de moins que Moustik le Karismatk, à cet effet. Un des dignes héritiers de Jean Michel Kankan, ESSINDI MINDJA apportera à sa manière ce parfum frais d’un humour hautement relevé et percutant dont il a le secret depuis une quinzaine d’années. Il embarquera dans ce train revisitant le patrimoine culturel national, sur les collines et vallées d’Ongola. C’est dire si cette Édition 4 de KOSSA TIMES promet des étincelles débordantes de charmes, puissance et délice, à la gloire du Makossa.
C’est ce cocktail explosif qui a conjugué le Makossa dans toutes les notes empruntées à l’excellence absolue, qui se décline en deux dates de cette nouvelle Édition de KOSSA TIMES. On peut dire qu’il ne pouvait avoir meilleur cadeau de fin d’année pour les mélophiles avertis et spécifiquement ceux du Makossa, que ces dinosaures. Une fois de plus, le jeune homme derrière cette initiative fabuleuse de récurage et polissage de ce patrimoine culturel national premium, n’a pas lésiné sur les arguments persuasifs pour amener ces deux monuments historiques à se prêter au jeu. À travers son agence de production événementielle, PRESCOM EVENT, Philippe Stéphane ELOKA entend hisser ce concept sur les cimes de l’entertaitement et du showbiz du mboa. Dans cette perspective, KOSSA TIMES continuera encore et toujours à œuvrer à conduire le Makossa à l’érection au rang de patrimoine mondial de l’UNESCO, à l’instar de genres musicaux africains qui en constituent la matrice, en l’occurrence la Rumba congolaise.
De fait, une fois le tocsin sonné, les rendez-vous du 1er décembre non plus au Ô MULATAKO comme initialement annoncé mais à Star City en face Lycée d’Akwa Nord à Douala et celui du 8 décembre au Village Noah à Yaoundé pris, il ne reste plus qu’à interpeller les fans de ces seigneurs à se mobiliser pour emprunter ce train de l’histoire. Il a suspendu le cours du temps pour ce faire, alors que nul ne le rate. Vivement, que KOSSA TIMES continue tapisser les vestiges du Makossa, de couleurs envoûtantes et prodigieuses !
Elie Walter NGAMBI aka NEW