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Chronique culturelle de NEW : Enjeux et perspectives pour l’émergence de la littérature et de l’industrie du livre au Cameroun

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On a longtemps considéré la littérature comme la matrice cadastrale de la civilisation, surtout la littérature écrite, osant même hiérarchiser les prétendues races humaines en fonction de leur maîtrise de cette dernière. D’aucuns la considèrent comme le véhicule le plus sûr de la transmission des savoirs, des données historiques, au point de prétendre que sans l’écriture, mais juste l’oralité, l’Afrique n’a ni passé, ni civilisation. Grossier mensonge ! Aujourd’hui on commence à considérer que l’oralité est aussi une forme de littérature, mieux qu’elle constitue l’un des socles d’une civilisation africaine riche, dont la contribution à la construction de celle universelle est incommensurable.

Évidemment, le propos de ce jour n’est pas de s’interroger sur les avantages de l’une ou l’autre forme de littérature qui ont façonné le monde, mais plutôt d’interroger ce que nous en faisons, ici au mboa, (dans le pays) surtout dans la perspective de doper un secteur d’activité générateur d’énormes revenus, d’emplois et du contenu en termes de savoirs.

Mais au juste, qu’entend-on par littérature et industrie du livre ?

Commençons d’abord par nous mettre au même niveau de compréhension des notions qui nous interpellent. Lorsqu’elle est écrite, la littérature se présente sous la forme de livre, ce qui lui a valu comme définition à une époque, « savoirs tirés du livre », avant de designer de nos jours, « l’ensemble des œuvres écrites ou orales comportant une dimension esthétique ». Or, il se trouve que la production de livres ou de contenus littéraires oraux, fait appel à des procédés et moyens technologiques qui relèvent de l’industrie, c’est à dire une chaîne de valeur, qui part de ladite production à la mise à disposition de l’objet littéraire auprès d’une cible destinée à sa consommation. L’un des maillons essentiels de cette chaîne est justement l’édition de supports à contenus littéraire. L’édition s’entend comme étant le fait de publier une œuvre littéraire ou artistique, en en réalisant des copies ou exemplaires, en vue de leur distribution vers un public plus large qu’un individu qui pourrait être détenteur de l’œuvre originale. En général l’auteur d’une œuvre littéraire contracte avec un éditeur une convention en la matière qui confère à ce dernier les prérogatives d’accomplir les actes fondamentaux liés à l’édition, également d’assumer pour le compte de son client la gestion de droits inhérents à la propriété intellectuelle sur ladite œuvre. L’édition constitue aussi un énorme marché pour la circulation du livre et autres contenus littéraire oraux et qui génère des revenus colossaux.

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Tenez pour exemple, ce qu’un article datant du 4 novembre 2019 du magazine Idboox Info, disait à ce propos : «L’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO) a dévoilé les résultats de son étude annuelle sur la propriété intellectuelle dans le monde pour 2018/ 2019. » Etude ayant recueilli les données d’associations d’éditeurs de 58 pays, (49 d’entre eux ont fourni les données pour l’année 2018). D’après ce rapport, « Le livre a engrangé un chiffre d’affaires total de 42,5 milliards de dollars (38,2 milliards d’euros), {soit 21250 milliards de FCFA}. Ce chiffre comprend les résultats de 14 pays, les États-Unis performent à eux seuls avec un chiffre d’affaires de 23 milliards de dollars pour l’année 2018. L’Allemagne est seconde avec un CA de 6,1 milliards de dollars. Le Royaume-Uni atteint les 5,4 milliards de dollars. La France est à 3 milliards de dollars (2,65 milliards d’euros) ». Et d’ajouter : « Les États-Unis ont vendu 2,5 milliards de livres en 2018, le Royaume-Uni arrive en second avec 652 millions de titres vendus et la France est à 419 millions de titres vendus. »

Comment de tels chiffres nous renseignent-ils sur ce qui peut être fait dans notre contexte ?

Il est clair qu’en l’absence de statistiques fiables, on aurait du mal à situer chiffres à l’appui, ce que représente le poids réel de ce secteur d’activité chez nous. Il est tout aussi inéluctable qu’il existe déjà, et ce depuis des décennies un embryon de marché de l’édition livresque ici au mboa, à la faveur de la présence de quelques maisons d’édition, qui ont pignon sur rue, bien que la plupart soit à capitaux étrangers. La chaîne se prolonge péniblement jusqu’aux bibliothèque et médiathèques, en passant par les librairies, qui assurent la distribution du contenu littéraire et sa diffusion de masse. En somme, il s’agit pour nous de faire en sorte que la chaîne de valeur en la matière s’étoffe d’avantage de tous les métiers, structures et infrastructures qui sont concernés, en sus de ceux déjà désignés. Tels que ceux qui assurent la quête des ressources financières, le marketing assorti à ce type de produit, la communication médiatique, événementielle et hors média qui se construit autour, le merchandising, la distribution, y compris via le cyberespace à travers des plateformes dédiées. Ceci étant, le numérique est source d’opportunités d’affaires incommensurables pour l’univers littéraire, surtout pour la littérature orale africaine (notamment des contes, proverbes, énigmes, composites de l’héritage ancestral), qui en plus de lui offrir un support d’enregistrement audio et audiovisuelle, lui apporte aussi l’espace de diffusion le plus large qui soit. Pour peu que des intelligences multiples s’agrègent, pour créer du contenu et des moyens propres à nous de le diffuser, de vendre des titres littéraires sur ce marché extraordinaire.

Une fois de plus, tout est question de vision inspirante, qu’elle soit l’émanation d’une impulsion étatique, ou véhiculée par des initiatives privées. Ensuite il faut se donner les moyens, consacrer les ressources nécessaires, quel que soit leur valeur quantitative et qualitative. Conséquemment nous aurons une industrie bien huilée pour produire du contenu littéraire et un marché intérieur pour sa distribution et diffusion, et en extension, la capacité à faire la conquête internationale avec cette production locale. C’est à ce titre que nous donnerons aux hommes de lettres du mboa, le mérite qu’ils ont aussi de connaître une vie de Pacha chez nous comme c’est souvent le cas sous d’autres cieux.

NGAMBI Élie Walter alias NEW

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