Plombée par de multiples problèmes d’ordre matériel et financier, la Ligue de football professionnel du Cameroun (Lfpc) n’a eu d’autre choix que de repousser la date de démarrage des activités des deux ligues de football professionnel.
Remake ! Le disque n’a pas changé et son auteur n’a pas vraiment d’autre choix. Comme il fallait logiquement s’y attendre, Pierre Semengue vient de décider du report de la date de démarrage des championnats professionnels. Initialement programmées pour le 3 novembre, la Ligue Elite One va finalement débuter le 24 novembre aux dates et lieux indiqués tel que le stipule un communiqué signé de Pierre Semengue le 30 octobre dernier. Elite Two suivra après la fin du tournoi interpoules. Le Conseil d’administration est aussi repoussé du 7 novembre au 14 novembre. De quoi jeter un nouveau voile d’incertitude sur l’effectivité de ces deux championnats cette saison. Alors que les autres pays africains ont repris le chemin des pelouses depuis septembre dernier, le Cameroun, fidèle à ses rebuffades, traîne encore la patte. A en croire le patron de la Lfpc et signataire dudit communiqué, ce report vise «un démarrage harmonieux» de la saison sportive, en même temps qu’il espère faire débloquer d’urgence le verrou «matériel et financier» de la compétition, éternel souci pour la tenue du championnat en l’absence de contributeurs.
Sponsoring

On se souvient que la saison dernière avait été fortement marquée par des interruptions intempestives, la Lfpc rentrant difficilement en possession de l’enveloppe annuelle de 560 millions Fcfa au titre de la subvention de l’État destinée au paiement des salaires des joueurs et encadreurs, et de 350 millions Fcfa au titre de l’appui pour son fonctionnement. De même, en fin avril 2018, l’opérateur Mobile Telecommunications Network (Mtn) avait annoncé la révision, dès la saison 2019, du montant du sponsoring des championnats de D1 et D2, de 610 à 210 millions Fcfa. Sur la même lancée, le géant de la téléphonie mobile de droits sud-africains avait ajouté qu’il retirerait ce soutien financier au terme de la saison 2018-2019 après avoir investi, selon ses services, un total de 1,430 milliard Fcfa dans l’organisation par la Ligue de ces championnats et mis plus de 7 milliards Fcfa dans l’organisation des compétitions nationales entre 2002 et 2013.
Côté finances, le président de la Lfpc, noyé dans l’euphorie des promesses de campagnes avait juré de « rendre effectives les incitations fiscales que l’Etat a accordé au football professionnel à travers la mobilisation des ressources nécessaires pour le financement des activités et le paiement régulier des salaires décents aux joueurs et encadreurs ». Le point le plus important de ce projet étant, l’aménagement de nouvelles infrastructures sportives. Pierre Semengue rêvait en effet de construire non seulement des complexes omnisports couverts, mais également des stades de proximité de 10 000 et 15 000 places, des Centres technique dans les villes notamment de Maroua, Bamenda, Bafoussam, Bertoua, Ngoumou, Bandjoun, Ngaoundéré, Bafang, Nkongsamba, Loum, Buea, Edéa, Bafia, Kumba, Kribi, Dschang, entre autres. Sera-t-il capable de tenir parole quand on sait que l’indisponibilité de certains stades à cause de la préparation de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 risque de plomber la programmation des matchs ?
Daniel NDING