La première pierre de cet ouvrage a été posée par le Maire de la ville jeudi 18 juillet 2024 sur le site abritant sa tombe au quartier Mokolo I.
Cette cérémonie sobre et significative emplit d’émotion et de recueillement a réuni quelques personnalités parmi lesquelles Jean Marie Dimbélé Sodea, le Maire de la ville de Bertoua, Sa Majesté Jean Pierre Aïba Ngari, Chef de canton Gbaya de Bertoua, le Prince Omer Solla Pitol, Maire de la Commune de Bertoua 2ème, le clergé, ainsi que certaines matriarches. En posant la première pierre des travaux de construction du Mémorial dédié au Roi guerrier Mbartoua, Jean Marie Dimbélé Sodea et Sa Majesté Jean Pierre Aïba Ngari ont accompli au nom du peuple Gbaya un acte d’exercice mémoriel. « Je suis vraiment très fière du Maire Jean Marie Dimbélé parce qu’il a apaisé mon cœur. En procédant à la pose la première pierre du Mémorial de mon feu grand-père Mbartoua qui sera érigé en ce lieu, je dirai que je peux désormais mourir en joie. Car le Mémorial devait être construit depuis 2002 au temps du Maire Philippe Bertoua. Malheureusement, on a eu des maires et des maires », a indiqué le chef de canton Gbaya de Bertoua. En effet, 121 ans après sa mort au cours d’un accrochage avec l’armée coloniale allemande en 1903, aucun monument n’a été élevé à l’honneur du Roi guerrier Mbartoua.
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Le Maire de la ville qui a pris l’initiative d’ériger cet édifice se dit conscient qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. Pour Jean Marie Dimbélé Sodea, « c’est en même temps un devoir de mémoire et de reconnaissance de construire ce Mémorial en mémoire de notre grand-père Mbartoua pour nous rappeler qu’il a existé et qu’il a combattu pour cette ville qui porte son nom ». Selon lui, ce Mémorial sera à même temps un lieu de recueillement, un lieu d’histoire et d’attraction ouvert au public. L’ouvrage qui sera dressé sur une superficie de 400 m2 sera essentiellement constitué des espaces verts, en pavés de béton, des bancs publics, bien éclairés même de nuit.
Devoir de mémoire
Selon des sources orales, la ville de Bertoua doit son nom au mythique Roi guerrier Mbartoua qui a régné de 1870 à 1903. Un véritable herculéen qui impressionnait par sa taille et sa carrure. Très hostile aux colonisateurs, ce grand Roi guerrier a brillé par son pouvoir surnaturel qui lui permettait de disparaitre. « Dans notre existence, nous devons prendre conscience que nous ne sommes pas les premiers à exister, ni à faire quelque chose sur terre, qu’il y a eu des gens avant nous qui se sont sacrifiées et parfois au péril de leur vie pour que nous soyons ce que nous sommes aujourd’hui. Nous les honorons donc pour nous souvenir de leur bravoure, de leur sacrifice et de leur don. Comme nous avons hérité d’eux, nous devons aussi léguer quelque chose à la prospérité. C’est ça le devoir de mémoire », a exhorté l’abbé Patrice Baktala, vicaire épiscopal de la zone d’Enia à Bertoua. Selon Serge Mengne, directeur des études projets et programmes à la Communauté urbaine de Bertoua, ces travaux de construction d’une stèle et d’aménagement de la tombe proprement dite du Roi Mbartoua vont durer 4 mois.
Ange-Gabriel OLINGA BENG
