À New-Bell, le quartier Lumière renaît sous les feux de la solidarité. Du 2 au 6 avril, l’Association Générale Nguibassas (AG Nguibassas) a organisé une semaine d’intenses activités sociales, sanitaires et culturelles qui ont métamorphosé ce coin de Douala, niché derrière la station Shell.
Dans le quartier Lumière, niché derrière la station Shell de New-Bell, une fresque humaine s’est dessinée, vibrante et pleine d’âme. Ici, les rues ne sont plus de simples passages de poussière : elles deviennent toiles d’espérance, sculptées par les mains ardentes d’une communauté en éveil. Ce mercredi, 2 avril 2025, est un grand jour pour l’association Nguibassas. Il marque le kickoff de la longue semaine de ses activités. Des jeunes, pelles et brouettes en main, tracent dans la terre, les sillons d’un lendemain meilleur.
Des femmes, avec la grâce du geste simple, balayant feuilles, papiers et autres ordures qui jonchent la rue. Elles redonnent éclat aux sentiers de leur enfance. Les hommes, de tous âges, unissent leurs forces dans un élan commun, tissant des ponts invisibles entre les générations, entre les frères de la diaspora et les enracinés du quartier. Dans un coin discret, à l’ombre d’un mur complice, des femmes s’affairent autour du petit déjeuner. Dans une union des cœurs, elles servent avec joie, les invités et les travailleurs. Comme on honore un pacte de fraternité, en silence mais avec ferveur. Non loin de là, un bœuf repose, majestueux et tranquille, en attente du sacrifice rituel qui viendra sceller l’allégresse populaire. Il est le symbole d’une fête à venir, d’un hommage à la tradition et au partage. Mais le cœur battant de cette mobilisation, c’est sans doute le foyer culturel, joyau nouvellement acquis par l’association AG Nguibassas.
En ce jour particulier, il se métamorphose en havre de soins et de compassion. Deux figures venues de loin, Eléanor Peble et Bokoi Juliette – respectivement d’Autriche et de Suisse – y prodiguent leur savoir avec la douceur du geste, la précision de la science, et l’humanité du regard. L’on y dépiste l’hypertension, le diabète, l’on soigne les douleurs dentaires… mais surtout, l’on soigne les âmes, les corps oubliés, les esprits fatigués. Car, le lien, dit-on, est le plus beau des remèdes. Le sérieux et la rigueur de cette initiative sanitaire ont été salués par les autorités locales. Le Dr Fouda Emile, Directeur de l’hôpital de district de New-Bell, partenaire clé de l’événement, a tenu à souligner l’importance d’une telle démarche. « Lorsqu’on est malade, on ne peut pas travailler. La santé doit être au cœur de toute dynamique de développement », affirme-t-il.
La semaine d’action de AG Nguibassas organisée du 2 au 6 avril 2025 a mobilisé des membres venus des quatre coins du Cameroun et du monde, pour célébrer une année d’existence et en poser les fondations futures. Santé, sport, culture, fête, travail…, tous les piliers du développement humain ont été réunis, dans un équilibre subtil entre rigueur et ferveur. Mais au-delà des chiffres – 3500 dallettes posées, des rigoles curées, un foyer bâti – c’est l’intangible qui frappe : l’énergie d’un peuple debout, la poésie d’une rue en renaissance, la lumière d’un quartier qui porte bien son nom. Les actions menées parlent d’elles-mêmes.
Le congrès tenu le vendredi, 4 avril a été une articulation forte et un rendez-vous crucial qui a permis de dresser le bilan d’une année d’activités et de renouveler les instances dirigeantes. Martin-Luther Bassong a été reconduit à la présidence de l’association pour un nouveau mandat de trois ans. « Notre association est née de la volonté de changer les choses. En un an seulement, nous avons amorcé de grandes réalisations. Aujourd’hui, les rigoles sont couvertes, nous avons un foyer culturel, et toute la communauté se sent impliquée. C’est un sentiment de satisfaction », confie-t-il avec fierté. Pour le Conseiller régional Lima Joseph, présent lors du lancement, n’a pas tari d’éloges : « Ce que fait l’AG Nguibassas est exemplaire. C’est le type d’initiatives que nous devons encourager et reproduire ailleurs. » En marge des travaux et de la journée santé, les activités culturelles et sportives ont rythmé cette semaine intense : marche sportive à travers les artères de New-Bell et Bonapriso, festivités populaires, soirée de gala… Autant d’occasions pour souder les liens, transmettre des valeurs et raviver la flamme de l’unité. En un an d’existence à peine, l’AG Nguibassas a posé les fondations d’une transformation durable et s’affirme comme un modèle de mobilisation communautaire. À New-Bell, le quartier Lumière n’est plus une simple dénomination. Il est désormais le reflet vivant d’une communauté qui choisit de grandir ensemble. « Nous voulons rappeler que le développement local est d’abord une affaire de volonté collective », conclut Basile Bassong.
Cheikh Malcolm RADYKHAL EPANDA
