Salatiel, Daphné, Locko, Stanley Enow…raflent la mise de l’édition 2019.
La scène musicale camerounaise est-elle en train de connaître un rajeunissement ? On est tenté de répondre par l’affirmative, au regard du plus grand nombre de distinctions reçues une fois de plus par les jeunes artistes au cours de la7ème édition des Balafon Music Awards. Qui a eu lieu le jeudi 12 décembre à la place St-David à Douala.
Avant 21 heures, lorsque commence la cérémonie, une série d’hommages est rendue aux icônes de la musique camerounaise disparues cette année, ainsi qu’à celles dans des situations difficiles. D’abord à Mama Nguéa, amputée d’un pied. Les torches des portables sont allumées dans le public en guise de solidarité à cette héroïne de la musique camerounaise sur la demande de Cyrille Bojiko, le promoteur de l’événement.
Le même hommage sera rendu à Charles Lembè, décédé à quelques jours de cette soirée de récompense. Henri Dikonguè et Hervé Nguebo, deux artistes au registre acoustique, interprèteront en duo pour l’occasion deux de ses chansons dont la plus célèbre, «Mota benama». Le ton de la cérémonie est plutôt assez bien donné pour cette édition de BMA.
Un balafon d’honneur est décerné à l’artiste Georges Dikson, chanteur makossa connu pour ses titres à succès dans les années 90. Ce, sous le regard enchanté des célébrités présentes Toto Guillaume, Ekambi Brillant, Beko Sade. La salle est presqu’en ébullition quand Nyangono du Sud est appelé sur le podium pour recevoir son prix spécial. L’artiste dont la qualité des œuvres fait débat confirme néanmoins par sa popularité.
Le reste des distinctions reviendra en majorité, comme depuis quelques années, à la jeune génération : Salatiel, Daphné, Locko, Stanley Enow. Et d’autres jeunes aspirants à la gloire, Nabila, Kameni, Aveiro Djess, Tzy Panchak, dont les sons caracolent présentement au sommet des hit-parades au Cameroun. Comme un cheveu dans la soupe, le sexagénaire Ben Decca grâce à son titre «Souffrance d’amour» sorti en 2018, remporte le prix de la chanson de l’année.
Bien que récompensés pour leurs performances à l’intérieur et à l’extérieur du pays, ces musiques jouées par les heureux récipiendaires, semblent plus proches des sonorités américaines que camerounaises, commentent certains spectateurs. Qui estiment que certains artistes semblent perdus dans ces sonorités venues d’ailleurs. Ce qui pousse à émettre des réserves quant à leur véritable représentativité en tant musiques camerounaises.
L’autre déception du public a été, une absence de logique dans ses distinctions. L’artiste masculin de l’année en réalité est celui qui devrait en même temps remporter le titre de chanson de l’année. Une incohérence que beaucoup de personnes n’ont pas compris pendant la proclamation des résultats.
Félix ÉPÉE
Distinctions :
Balafon d’honneur : Georges Dikson
Balafon spécial : Nyagono du Sud
Voix féminine de l’année : Nabila
Voix masculine de l’année : Locko
Meilleure collaboration : Myway de Stanley Enow feat Locko&Tzy Panchak.
Vidéogramme de l’année : Anita de Salatiel
Révélation féminine de l’année : Kameni
Révélation masculine de l’année : Aveiro Djess
Chanson de l’année : Souffrance d’amour de Ben Decca
Album de l’année : Cloud 9 de Locko
Artiste féminin de l’année : Daphné
Artiste masculin de l’année : Salatiel