Exit la célébration de la fête de l’assomption! Au-delà de cette célébration festive, l’élévation de la Sainte vierge Marie au ciel a occupé une place importante sur les réseaux sociaux le 15 août 2017. D’un côté, il y a eu des internautes ayant publié, de manière récurrente et massive, les images de la mère de Jésus-Christ. De l’autre, des figures de l’espace public ont ravivé le débat sur le questionnement autour de la Sainte vierge. Toute chose ayant suscité des interrogations données.

« Où dans la Bible est-il écrit que Marie est montée au ciel? » C’est l’une des interrogations qui fâche formulée le jour de la fête de l’assomption par un homme de média de la capitale politique sur la toile. Comme à l’accoutumée, une interrogation d’une telle essence suscite des réactions et de vives polémiques des internautes qui expriment tantôt des jugements de valeur tantôt des jugements de faits. D’aucuns ont élaboré, dans la même veine, d’autres questions du genre: « Toute l’histoire du salut est-elle dans la Bible? Ou encore Marie est-elle morte comme tout le monde? Au-delà du questionnement idéologique et dogmatique autour de l’élévation de Marie au ciel, d’autres catégories essentiellement chrétiennes publient des tribunes exaltant la vierge.
Coloration raciste

L’une de ces parutions a tenu en haleine de nombreux lecteurs sur Facebook. En voici quelques extraits: « Toi notre mère qui est montée au ciel vers ton fils, regarde, avec bienveillance, tes enfants de la terre! Regarde, avec tendresse, ceux qui souffrent, celles qui désirent les enfants, les couples en difficulté et les familles divisées! Marie, écoute les gémissements de cette mère qui vit loin de son fils! Au regard de la permanence de la menace des assauts terroristes dans la partie septentrionale et des turbulences nées de la crise anglophone, le nom de Marie est invoqué. Histoire de prodiguer des conseils aux terroristes et aux bellicistes enclins à reproduire des scènes de violence. Ceci se vérifie à l’aune de cette déclamation d’une internaute: « Sainte mère présente toutes nos intentions à ton fils, car nous voulons vivre dans la paix! » L’on ne saurait faire tabula rasa de la litanie des images et visages de la Sainte vierge ayant agrémenté bien de groupes sur les réseaux sociaux, les uns déclinant le message de l’incarnation de la dignité de la mère du sauveur de l’humanité, et les autres souhaitant juste une heureuse fête de l’assomption à tous leurs congénères. Mais au regard desdites images, il y en a une qui, d’après certains critiques avérés et patentés, est porteuse d’une coloration raciste tant il y figure la photographie de la vierge Marie en couleur blanche et la présence des apôtres noirs en posture de genou-flexion.
Sublimer la race blanche
Cette image polémiste couverte de symboles dans la théâtralité religieuse a défrayé la chronique et traduit la thèse de la différenciation des classes sociales au point de faire resurgir le débat autour de la dialectique des strates sociales. La tendance à construire le visage de la ségrégation raciale dans la littérature religieuse suscite une controverse tant les auteurs participent à valoriser, voire à sublimer la race blanche au détriment de la race noire à laquelle les stéréotypes négatifs et péjoratifs sont collés. Du coup, cette perception idéologique et spiritualiste répercutée sur l’échiquier social renforce les injustices sociales, les discriminations sociales et les formes de minorations sociales entre divers groupes. Pourtant, le message éminent de la simplicité, de l’humilité et de l’acceptation des différences est porteur de l’idée de la transcendance de soi et d’autrui. Puisque Blancs et Noirs, riches et pauvres, petits et grands seront, in fine, jugés in extremis lorsque sera prononcé, sait-on jamais, la fin de l’histoire de l’humanité.
Serge Aimé Bikoi, Journaliste et Sociologue du développement