Si je savais… Si j’avais su… Pourquoi faut-il toujours que ces expressions relèvent du passé ? Pourquoi ne peut-on pas s’en prémunir ? Mon nom est partout. Je suis mangé à toutes les sauces. Je suis même dans la sauce graine, sans viande en plus. Eeh Dieu ! Si je savais…
Je sors tout droit de la tête du président ivoirien Alassane Dramane Ouattara. L’embouteillage de dossiers qu’il y a dans sa tête est impressionnant. Mieux encore, aucun de ces dossiers n’est mineur, à commencer par le dossier malien. Ce Mali qui est en train de faire parler de lui à travers le monde. Comme ils ont réussi à faire deux coups d’Etat en moins de dix mois et qu’ils ont contaminé la Guinée Conakry ainsi que le Burkina Faso, certains internautes ont commencé à plaisanter sur les réseaux sociaux en affirmant que le variant Assimi Goïta se propage.
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Gars, est-ce que ADO était alors prêt ? Pas sûr qu’il avait arboré son cache-nez ou que ses mains avaient été désinfectées au gel hydro alcoolique. En tout cas, il fallait prendre une bonne dose d’anti Assimi Goïta, comme en Guinée Bissau, avant de téléphoner à l’ancien Premier ministre malien Boubou Cissé.
Dans l’échange téléphonique qui leur est attribué, et qui fait les choux gras de la presse, ADO et Boubou Cissé se foutent de la gueule des Maliens et des autorités de la transition. Considéré dans Gouvernance Magazine comme «l’homme de main d’Emmanuel Macron et d’Alassane Ouattara», l’ex Premier ministre Boubou Cissé est tout heureux quand il rapporte à ADO, la situation au Mali. Dans son commérage il se réjouit de ce que «la situation reste très difficile pour eux (les autorités maliennes, ndlr)… ; ça va être extrêmement difficile de tenir encore 3 à 4 semaines financièrement… économiquement les prix ont flambé, c’est difficile de se procurer du riz à un prix normal, du sucre… tout ce qui est ciment aussi a été affecté…ils ne vont pas tenir après plus de deux semaines.»
Au bout du fil, son interlocuteur est rassuré : «…Ils pourront payer les salaires un ou deux mois, c’est tout. Après, ils ne pourront même plus payer les salaires… ; ils sont idiots. Ce n’est pas la Russie qui va régler leurs problèmes… Ce sont des naïfs, des ignorants… On dirait qu’ils sont tombés sur la tête… La Russie ne peut pas les aider en dehors de leur faire des promesses et d’envoyer quelques vieux matériels.»
Pour le public et les amoureux de l’Afrique, cette communication interceptée, dit-on, par les services secrets, a fait tomber les masques. Comme le dit la Bible, «Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni de secret qui ne doive être connu». Tout est désormais su.
On comprend mieux les sources des sanctions de la Cedeao qui visent à asphyxier le Mali, au péril de sa population. Sur les réseaux sociaux, le président Ouattara est traité de traître, d’ennemi de l’Afrique, d’ennemi du Mali… La chaîne panafricaine Afrique Média ne l’a pas loupé. Durant tout le week-end, il en a eu pour son fauteuil. La tête d’ADO chauffe grave en ce moment. Comment peut-il se faire prendre aussi facilement, tel un rat ? Certes ADO est économiste pur et sûr. Il a aussi été président du Rassemblement des Républicains (RDR) en 1999. Ça connait les sacro-saints principes de la diplomatie (notamment celui de la discrétion), surtout à l’ère des TIC (Technologies de l’information et de la communication) où tout échange est enregistré et peut être largement diffusé. Que cet échange soit authentifié ou pas, personne n’aimerait être à la place d’ADO Solutions en ce moment. Façon sa tête chauffe, que peut-on lui souhaiter ? Papa ADO : yako !
Valgadine TONGA
