Pendant l’audience du jeudi 20 avril 2017 au tribunal militaire, l’accusation a requis la prison à vie contre le journaliste Ahmed Abba.

Le journaliste Ahmed Abba croyait être fixé sur son sort à l’audience du jeudi 20 avril 2017. Les juges du tribunal militaire de Yaoundé on reporté le verdict au lundi 24 avril courant, après trois heures de délibération. Le correspondant en langue Haoussa de Rfi à l’Extrême-Nord du Cameroun a tout de même été reconnu innocent de l’accusation d’«apologie du terrorisme». Comme quoi, les avocats de la défense parmi lesquels l’ancien bâtonnier Me Charles Tchoungang, ont prouvé qu’Ahmed Abba ne faisait pas de la radio, un outil de propagande de Boko Haram.
Les juges ont cependant retenu les deux autres charges : «Coupable de non-dénonciation et blanchiment du produit d’un acte terroriste.» Pour cette dernière charge, la peine encourue est la prison à perpétuité. Et c’est ce qu’a requis le commissaire au gouvernement. Qui avait, dans l’audience précédente, demandé la mise à mort de l’accusé. La défense estime que le réquisitoire de l’accusation est léger pour soutenir leurs accusations. Le cas de ce Camerounais a retenu l’attention des organisations des droits de l’homme et surtout de Rfi.
Dans un communiqué publié après l’audience de jeudi, la direction de Radio France Internationale se «dit de nouveau persuadée de l’innocence d’Ahmed Abba et espère sa libération à l’issue du verdict final…Pour sa défense, les avocats d’Ahmed Abba ont dû rappeler les conditions nécessaires à l’exercice de son métier de journaliste, tout en réaffirmant qu’il n’y a aucune preuve contre Ahmed Abba dans ce dossier.» Et de signer : «La direction de RFI est plus que jamais persuadée de l’innocence d’Ahmed Abba. Elle espère vivement que le verdict final permettra lundi sa remise en liberté après 632 jours de détention.» Ahmed Abba a été arrêté en juillet 2015.
Valgadine TONGA