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Guerre en Ukraine : l’Union européenne craint l’effondrement de toute son économie

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Les sanctions infligées à la Russie produisent l’effet boomerang, regrette l’Europe. La Russie a augmenté ses revenus en énergie de 40%, tandis que les dirigeants occidentaux pensent à un plan de rationnement de l’énergie électrique pour gérer les délestages inédits annoncés.  

«Les salaires aujourd’hui en Europe connaissent une baisse de 7%, ce qui ne s’est jamais vu en Union Européenne depuis 20 ans. On est dans un engrenage. Pourquoi en est-on arrivé là ?» S’est interrogé l’ingénieur français et expert en énergie, Nicolas Meilhan, sur le plateau de ‘‘C’est Cash’’ sur la chaine RT France. L’émission du mercredi 14 septembre 2022 qui passait en revue les impacts des sanctions occidentales sur la Russie, avait pour titre ‘‘Energie : les Français dindons de la farce’’. Face à l’économiste Olivier Delamarche, par ailleurs présentateur de l’émission, Nicolas Meilhan a affirmé avec regret : «On est en train d’aller vers l’effondrement de l’Union Européenne».

L’avenir de la France est obscur. Ce n’est pas le Premier Ministre, Elisabeth Borne qui le démentira. Dans sa déclaration du 15 septembre 2022, la chef du gouvernement a présenté aux Français, l’austérité à laquelle ils ne peuvent échapper. «Chaque entreprise doit se mobiliser et agir. J’appelle donc chacune à établir en septembre son propre plan de sobriété. Si nous agissons collectivement, nous pouvons surmonter ce risque de pénurie. Mais si chacun ne prend pas part, nous serons amenés à imposer des baisses de consommations. Si nous devons arriver au rationnement, les entreprises seraient les premières touchées, et nous devons malheureusement nous y préparer». Quelques jours avant, Elisabeth Borne prévenait déjà les Français sur le fait que «nous n’avons qu’une seule voie, celle de la baisse de la consommation d’énergie… Des coupures brutales de gaz pourraient avoir lieu du jour au lendemain, avec de graves conséquences sur l’économie. C’est le délestage

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«Je ne sais pas si les Français comprennent ce qui est en train de se passer. Ce n’est pas une conséquence de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ça n’a rien à voir. On est en  train de payer toutes les bêtises cumulées depuis 10 ans. C’est-à-dire, ne pas anticiper quoi que ce soit, ne pas construire de centrale nucléaire, fermer les réacteurs, allez mettre des sanctions sur la Russie. Pourtant nous avons été un certain nombre d’économistes à avoir hurlé en disant, attention au boomerang qui va vous revenir dans la figure», ponctue Olivier Delamarche. Ancien Conseiller scientifique à France Stratégie, Nicolas Meilhan soutient que les sanctions sur la Russie se retournent sur l’Europe.

Les revenus de la Russie en augmentation de 40%

«Aujourd’hui le pétrole c’est 100 dollars le baril. Si vous convertissez le gaz et l’électricité en équivalent de baril, le gaz c’est 500 dollars. Ça veut dire que l’électricité est plus chère aujourd’hui à l’achat et à l’utilisation. Ce qui se passe actuellement c’est que l’Inde qui n’avait jamais acheté une goutte de pétrole aux Russes, en achète 1million de baril par jour. L’Inde achète à la Russie pour le transformer en diesel, et nous le revendre. L’Egypte aussi achète du pétrole russe, va vendre du fuel à l’Arabie Saoudite. L’Arabie Saoudite avec ce fuel issu du pétrole russe, va faire tourner ses centrales électriques et va nous vendre son pétrole. Ça veut dire qu’avec le pétrole, l’Europe arrive à contourner les sanctions infligées à la Russie. Mais ce qui est gênant avec les sanctions, c’est qu’on est en train de financer l’effort de guerre. Si on n’avait pas mis de sanction internationale, Vladimir Poutine aurait moins de ressources, moins de rentrée de devises qu’aujourd’hui, puisque ses revenus à fin juillet issus du pétrole et du gaz ont augmenté de 40%. Donc nous finançons actuellement la guerre en Ukraine, tout en faisant effondrer l’économie européenne», argumente Nicolas, et d’ajouter  ironiquement qu’ «il n’y a que les Mozart de la finance et de l’énergie pour y arriver. C’est depuis 2014 que la Russie est sous sanction, et ça nous a d’ailleurs permis de passer pour la première fois en déficit commercial sur l’agroalimentaire, puisqu’on vendait beaucoup à la Russie, qui n’en a plus besoin. Elle fait ses propres fromages

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L’Europe au début des sanctions, analyse l’expert en énergie, avait commencé par viser le charbon, parce qu’elle «s’est dite que c’est plus facile de s’approvisionner ailleurs. Elle a aussi dit qu’elle allait réduire l’approvisionnement en pétrole de 95% d’ici la fin de l’année. Mais elle n’a rien dit sur le gaz, parce qu’elle sait qu’il n’y a pas d’alternative pour le gaz. Et monsieur Poutine a coupé le gaz. Nous n’avons pas d’alternatives au gaz. Ce que l’Europe n’a pas encore compris, c’est que le gaz c’est l’énergie de l’industrie. Pas d’industrie, pas d’économie, pas de chocolat. Maintenant c’est sauve qui peut. On attend d’ailleurs l’attestation pour pouvoir prendre une douche un peu plus longue».

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Guerre en Ukraine : l’Union européenne craint l’effondrement de toute son économie
Les présidents Vladimir Poutine et Xi Jinping au sommet de l’OCS.

 

L’Europe au bord du gouffre, la Russie et Chine main dans la main

Certains députés Allemands appellent le gouvernement à «cesser de financer la guerre en Ukraine, parce qu’ils ont compris que les sanctions internationales financent la guerre». Les économistes européens soutiennent que le déficit énergétique va aussi des impacts «inflationnistes sur les denrées alimentaires, puisque la Russie est un gros producteur de potasse qui sert à faire des engrais. Si vous n’avez pas d’engrais, parce que vous n’avez plus de gaz, plus d’électricité et plus de potasse, ça veut dire que les récoltes de céréales, de blés…risquent de prendre un sacré coup». Conséquence, la nourriture sera très couteuse, le gaz, l’énergie… Comment sortir de cette situation ? A défaut d’allumer un siège à la Cathédrale Notre Dame’’, comme ironise Nicolas Meilhan, «il faut arrêter ces sanctions. On s’oriente vers un gilet jaune puissance 10 en automne».

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Entre temps, la Russie étend ses partenariats. Présent en Ouzbékistan pour le sommet des dirigeants de l’Organisation de Coopération de Shangai, qui s’est ouvert le 15 septembre 2022, le président chinois  Xi Jinping a affirmé au président Vladimir Poutine que «la Chine est prête à jouer son rôle de grande puissance avec la Russie. La Chine est prête avec la Russie à apporter la stabilité dans un monde chaotique.»

Valgadine TONGA

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