Le chairman du Social democratic Front invite les militants à ne pas battre le macadam le 20 mai 2017. Un acte dont le Sdf commence à avoir l’habitude.

Le Social democratic Front ne participera pas au défilé du 20 mai 2017, cérémonie marquant la commémoration de l’avènement de l’Etat unitaire au Cameroun. Une circulaire du National executive committee, instance suprême de prise de décision du Sdf, qui date du 7 mai courant invite tous les militants à ne pas respecter la traditionnelle parade. La formation politique exige la libération de tous les manifestants incarcérés à la suite des manifestations d’humeurs au Sud-Ouest et au Nord-Ouest, le retour au fédéralisme et l’organisation d’un dialogue nationale pour la réforme de la constitution. «En substance, dans ledit document, le leader du Sdf informe ses militants qu’ils ne prendront pas part aux manifestations de la fête de l’Unité, notamment au défilé. Le 26 mai, à l’occasion de la célébration du 27ème anniversaire du parti, il n’y aura pas non plus de manifestation particulière. C’est de cette manière que le Sdf compte dénoncer ce que son leader décrit comme étant l’inertie et la nonchalance de Paul Biya, dans la résolution de la crise anglophone. En effet, pour John Fru Ndi, le président de la République fait preuve d’une ‘‘incapacité à trouver des solutions simples aux problèmes pertinents posés par les syndicats et associations’’ pour la résolution de cette situation qui ‘‘brise les véritables fondements de notre pays bien aimé » lit-on sur le site du journal du Cameroun.
Les mauvaises lois
Le principal parti de l’opposition devient coutumier des appels au boycott. En 2009, le National executive committee avait annoncé le boycott du défilé du 20 mai. «Nous allons boycotter la fête du 20 mai. Nous avons estimé que le pouvoir Rdpc était sourd, insensible à toutes nos démarches. Vous savez par exemple que concernant Elecam, nous avons été extrêmement choqués, déçus par la manière dont le Rdpc a procédé aux nominations des membres du conseil électoral d’Elecam et nous avons pensé qu’il fallait que nous envoyions un signal fort pour marquer notre mécontentement», martelait alors le président régional du Sdf pour le Littoral, Jean Michel Nintcheu dans les colonnes de Mutations. Sauf que le mot d’ordre n’avait pas été suivi. Pour la présidentielle de 2011, le chairman avait menacé de ne pas aller aux élections. «Nous disons au Sdf qu’avec les présentes lois électorales, aucune élection n’aura lieu au Cameroun. Ce sera la faute au régime actuel qui met en place les mauvaises lois. Nous sollicitons l’apport de tout le peuple camerounais pour nous soutenir dans cette démarche, à savoir qu’aucune élection n’ait lieu au Cameroun, tant que le pouvoir persistera dans cette voie», avait souhaité John Fru Ndi. Il avait fait volteface et était arrivé deuxième aux élections avec 10,71% des voix.
Valgadine TONGA