La lauréate du prix Goncourt des Lycéens était dans une colère incontrôlable face aux questions qui lui étaient adressées au cours de la soirée en son hommage le 08 janvier 2021 à l’Institut français de Douala.
Indigne, l’acte posé par Djaïli Amadou Amal ce vendredi 08 janvier à l’Institut Français du Cameroun à Douala. C’est l’impression renvoyée par les spectateurs, suite à la réaction de l’écrivaine camerounaise et toute nouvelle lauréate du Prix Goncourt des Lycéens. Qui a éconduit de la salle un intervenant pour lui avoir posé des questions qu’elle jugeait provocantes.
Prenant la parole, l’homme interroge l’auteure sur le choix du lieu. «Quel honneur avez-vous, camerounaise de votre état de recevoir l’hommage dans un territoire étranger?» Il renchérit sur la nature de son Prix généralement attribué aux auteurs pour booster leurs ventes, ce qui cacherait, selon l’intéressé, la volonté des européens à primer les œuvres qui cadrent avec leur vision et non celle des africains. Il en veut pour preuve, la polygamie que Djaïli Amal décrie dans ses ouvrages. L’auteure de Munyal (Les impatientes), contrariée, n’a pas digéré ces remarques.
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Djaïli Amal, au lieu de donner des réponses adéquates à ces interrogations somme toute provocantes, est rentrée dans une vive colère en se dressant contre l’intervenant. « Pourquoi êtes –vous venu. Vous n’étiez pas obligé d’être là. J’écris ce qui me plait. Vous venez de faire honte à mon pays et ceux qui nous accueillent. Pour cela, je vous demande de sortir », lance-t-elle le visage fermé. Le monsieur accompagné de ses deux filles s’est levé et a libéré les lieux. Le public est médusé y compris Pabé Mongo, le modérateur de la soirée. «Il sort ? », s’interroge-t-il, surpris.
Remous
Ça commencé à jaser dans la salle. Les avis sont partagés sur l’acte que vient de poser Djaïli Amadou Amal en contradiction avec l’image véhiculée dans ses romans. Celle d’une femme « pas prompt à la colère » et qui « épargne son ouïe ».
Pourtant, ces types de questions à polémiques et embarrassantes sont monnaie courante lors de telles rencontres : Leonora Miano face à Banda Kani en 2005. L’homme politique avait accusé l’écrivaine de jouer le jeu des occidentaux et de peindre l’Afrique en noir à travers des scènes de cannibalisme dans son tout premier ouvrage L’intérieur de la Nuit.
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Kidi Bebey et Suzanne Kalla Lobé en 2016 pendant la présentation de son premier roman au Cameroun, Mon royaume pour une guitare. La romancière avait essuyé de vives critiques de l’éditorialiste Suzanne Kalla Lobé. Elle l’avait accusé de faire des apparitions parcellaires dans son pays d’origine. Des apparitions qui ne contribueraient pas assez à faire développer la science et à inculquer de manière permanente la flamme de la littérature à la jeunesse.
Rendue à son troisième ouvrage à succès, Djaïli Amadou Amal est supposée être habituée à ce type d’exercice. Avait-elle besoin de poser cet d’acte qui dessert son image auprès du public, et de Bruno Jouannet, consul adjoint de France présents dans la salle ? L’écrivaine a-t-elle été préparée à être sous les feux de la rampe et être soumise aux critiques mêmes les plus virulentes auxquelles sont souvent exposés les écrivains de son rang ou voulait-elle tout simplement plaire à ses hôtes ?
Félix EPEE
Il faut que cette fillette recrute urgemment un conseiller en image