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Fonction publique : A l’épreuve du SIGIPES

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Présenté aux Camerounais comme la solution à la gestion des fonctionnaires, le Sigipes (Système informatique de gestion intégré des personnels de l’Etat...
Roland Tsapi.

La grève des enseignants la semaine dernière a fait sortir trois ministres et ce pour deux raisons. D’abord parce que cette sortie met à nue une arnaque présentée aux Camerounais comme la solution à la gestion des fonctionnaires, qu’on a appelé SIGIPES, et ensuite parce qu’elle pose le problème de la qualité de l’éducation.

Parlons d’abord du SIGIPES

Il s’agit du Le Système informatique de gestion intégré des personnels de l’Etat et de la solde. La deuxième version, c’est-à-dire la plus moderne, le SIGIPES II est supposée être fonctionnelle depuis le mois d’avril 2016, si l’on s’en tient aux propos de Hancel Ako Takem, le Secrétaire permanent de la Réforme administrative au Ministère de la Fonction publique, propos publiés dans Cameroon Tribune du 16 février 2016, ce logiciel informatique devait permettre de gérer automatiquement les carrières des fonctionnaires de l’état, de l’intégration jusqu’à la mise à la retraite, en passant par l’assainissement du fichier pour y extirper les fonctionnaires fictifs. Plus simplement dit, avec ce logiciel, les fonctionnaires ne devaient plus à voir à « suivre » leurs dossiers, avec ce que cela sous-entend, c’est-à-dire la corruption à tous les niveaux.

Ces derniers avaient accueilli la nouvelle avec beaucoup d’enthousiasme, croyant être enfin épargnés des multiples voyages à Yaoundé où sans ménagement, on pouvait leur dire que tel ou tel n’est pas au bureau, il faut repasser demain, on ne retrouve pas le dossier et tout autre prétexte dont la finalité n’est autre que d’extorquer un peu d’argent. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi. D’après le Secrétaire du Collectif des enseignants indignés qui s’exprimait ce dimanche dernier (2 avril 2017) sur le plateau d’une télévision nationale, il y a des collègues qui attendent depuis 6 ans d’être pris en solde, en vain. Et là on est en droit de se demander pourquoi cela est si difficile. Un enseignant nous a également expliqué que le chemin de la prise en solde pour un élève professeur est aussi long que périlleux au Cameroun. A la sortie de l’école, les listes des lauréats sont en principe remises par l’Ecole au Ministère des Enseignements secondaires qui affecte dans les différents établissements. Mais cette phase n’a rien à voir avec la prise en solde, c’est-à-dire que l’enseignant nouvellement sorti ne peut pour autant pas toucher son salaire.

Présenté aux Camerounais comme la solution à la gestion des fonctionnaires, le Sigipes (Système informatique de gestion intégré des personnels de l’Etat...

La lutte contre la corruption

Il doit composer un dossier dont les pièces ne sont jamais évidentes, lequel dossier est déposé dans son ministère de tutelle à savoir le Minesec. Après traitement, il est acheminé au ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative, qui à son tour devra le transmettre au Premier ministère. Après les visas nécessaires ici, le dossier reprend le chemin retour par le même canal, pour arriver au point de départ, c’est-à-dire le Minesec, qui fait ampliation cette fois au Ministère des Finances pour la prise en solde. Tenez-vous bien c’est ce cheminement qui prend 6 ans pour certains enseignants. Bien sûr ce trajet n’est que schématique, et dans les détails il s’avère encore plus compliqué que cela.

A quoi auront donc servi les milliards engloutis dans l’acquisition du SIGIPES ? C’est le lieu de rappeler que le SIGIPES a été créé dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national de gouvernance approuvé en 1997 par le chef de l’Etat prévoyant entre autres, une réforme sur la déconcentration de la gestion des ressources humaines de l’Etat. Le but recherché étant d’accroître l’efficacité du fonctionnement de l’administration à travers la lutte contre la corruption, la maîtrise des effectifs des personnels de l’Etat et celle de la masse salariale. Mais  depuis son installation, le SIGIPES n’a jamais véritablement bien fonctionné, à cause des pannes répétées. Et d’améliorations en améliorations on en est arrivé à la deuxième version, qui, comme nous l’avons souligné, est fonctionnelle depuis un an. Pour le résultat que nous connaissons.

Roland TSAPI, Journaliste.

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