Dans un appel daté du 12 mai, le médiateur et universitaire camerounais, s’insurge contre un traitement partiel et discriminatoire de l’actualité dans la presse privée.
J’accuse. Dans sa sortie du 12 mai 2020, le Pr Shanda Tonme dénonce l’impartialité des médias privés camerounais. Le président de la Commission indépendante contre la corruption et la discrimination (Comicodi, la presse privée dans son ensemble a décidé volontairement de fouler aux pieds les fondamentaux du journalisme, pour prêter flanc à la désinformation et la désorientation du public.
Le document porte pour intitulé «Appel à la presse pour un traitement équitable et non discriminatoire de l’actualité». Pour le médiateur universel, «on note une tendance à diaboliser les pouvoirs publics, à aggraver les situations même les plus bénignes, à chercher à choquer l’opinion dans l’extrême, à susciter et à soutenir l’émeute.» Une violation des codes éthiques qui « frise grossièrement la malhonnêteté » selon l’universitaire. «Pendant ce temps, les fautes, les errements et des crimes en provenance du camp opposé, des personnes et organisations, de structures nationales et internationales critiques contre l’autorité publique sont ignorés et présentés sur un jour favorable au point d’en dédouaner les auteurs.»
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Pour démontrer cette improbité de la presse locale, le Pr Shanda Tonme revient sur deux faits majeurs qui ont marqué l’actualité ces derniers temps. La bavure policière qui a coûté la vie à un étudiant à Bafoussam, relayée et massifiée par presque tous les journaux de la place contrairement à l’assassinat par les séparatistes du maire de Manfé, un haut commis de l’État, passé sous silence par la presse. Un acte tout aussi odieux et d’une gravité extrême qui ne devrait pas laisser insensible les professionnels de la presse «épris de paix et de réconciliation du pays».
La Comicodi s’insurge contre «ce qui apparait comme un sectarisme dangereux, fait de manipulation et de violations du contrat d’information et de renseignement avec les lecteurs». Connu pour ses multiples sorties contre les injustices, Shanda Tonme n’est pas seul à soutenir que la presse privée camerounaise est en train de rompre le contrat social qui le lie à la population.
Félix ÉPEE