Dans son allocution inaugurale de l’ouverture de la session parlementaire de mars 2017 ce jour, Enow Tanjong député de la Manyu dans le Sud-ouest, n’a pas fait mention des récriminations des populations du Nord-ouest et du Sud-ouest.
On l’attendait avec impatience : la position de l’Assemblée nationale sur la crise qui secoue la zone anglophone et ses nombreux corollaires. Mais c’était peine perdue puisque à l’ouverture de cette session parlementaire de mars 2017 le doyen d’âge, Enow Tanjong par ailleurs député de la Manyu dans le Sud-ouest, n’a pas cru bon d’inscrire dans son discours d’ouverture certaines revendications des populations du Nord-ouest et du Sud-ouest qui pourraient aboutir à la résolution du conflit. Pis, le président de séance n’a pas interpellé le gouvernement camerounais sur la coupure du réseau internet qui sévit depuis le début de l’année dans la zone anglophone. Source aujourd’hui d’un fossé qui se creuse entre les deux peuples des deux rives du Moungo.
Les Lions mangés à toutes les sauces
L’honorable Enow Tanjong s’est contenté de saluer l’initiative du chef de l’Etat qui vient de mettre sur pied la commission pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme. Il a aussi remercié les élites politiques, hommes d’églises, membres de la société civile et chefs traditionnels qui ont multiplié les appels au dialogue et à l’apaisement. Dans un discours monotone, il a comparé la situation des régions anglophones à celles des Lions indomptables vainqueurs de la dernière Coupe d’Afrique des nations 2017 au Gabon : «Laissons-nous gagner par le « Lion Spirit ». Comme les Lions indomptables, soyons soudés, unis, tous regardant vers le même objectif. Comme les Lions, les camerounais sont une équipe avec des différences et des individualités, mais évoluant dans une totale cohésion. Ne l’oublions pas : « United, we stand, divided we fall », conclut-il.
Or, la crise Anglophone est devenue un problème d’Etat. L’ignorer ou l’effleurer s’apparente à un manque de patriotisme. Une attitude que Patricia Ndam Njoya, député Udc impute à la mauvaise gouvernance. «Nous devons voir comment mobiliser les populations autour de ce qui est pour nous et la grande majorité des camerounais vital. L’unité nationale est sacrée. Le problème anglophone est né des revendications corporatistes et après, on a remarqué que certains voulaient remettre en cause l’unité nationale. Si l’on est arrivé à cette situation, c’est la faute à la mauvaise gouvernance de la part de ceux qui sont au pourvoir aujourd’hui», explique-t-elle.
Daniel NDING