La conférence de présentation de la nouvelle formation politique baptisée l’Alliance patriotique et républicaine du Cameroun s’est tenue ce mercredi 21 avril 2021 à la Salle de spectacle de la Chaumière Jazz Club à Douala.
Unité, paix, équité. Trois valeurs misent en emphase dans le discours de Célestin Djamen face à la presse ce mercredi 21 avril 2021 à Douala. A la différence des rencontres médiatiques qu’il a coutume d’organiser, Célestin Djamen était accompagné cette fois-ci de militants du parti dont il est le fondateur. Après avoir démissionné le lundi 14 décembre 2020 du Mrc où il était Secrétaire général en charge des droits de l’homme, Célestin Djamen lance aujourd’hui Apar (Alliance patriotique et républicaine du Cameroun).
Porté par la devise Fraternité-travail-justice, Apar promet dans ses statuts de lutter contre toutes les forces de domination, de discrimination et d’exploitation d’où qu’elles viennent, de quelque nature qu’elles soient ; promouvoir l’unité politique et économique de l’Afrique et du Cameroun en particulier, sur la base de la paix, de l’égalité et du respect mutuel… Apar se dit différent des «318 autres partis politiques en ce que nous voulons refonder le pacte républicain, inventer une langue africaine pour le Cameroun, susciter toutes les dimensions du vivre-ensemble qui sont menacées. Retrouver l’harmonie du système judiciaire qui doit se débarrasser des scories de l’histoire coloniale. Ces vestiges coloniaux nous ont longtemps aliénés, pourtant nous avons donné l’humanité à l’humanité.»
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«Guerre idiote»
Quand le président-fondateur d’Apar parle de vestiges coloniaux, il s’attaque à la crise qui cause des morts et étiole les activités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. «Cette guerre est idiote parce qu’elle est fondée sur des valeurs qui ne nous concernent pas. Anglophone, francophone ne veulent rien dire. Les identités exogènes ne nous concernent pas. Notre identité est africaine, camerounaise. La première condition pour mettre fin à cette crise serait déjà de conscientiser les groupuscules éparpillées dans le NoSo, afin qu’elles sachent qu’elles sont africaines. En quoi sont-ils anglophones ? Vous croyez que les Allemands ou les Anglais qui ont passé toute leur vie au Togo ou à l’Ouest Cameroun sont ‘‘bamilophone’’ ? ils parleront toujours leurs langues. Au nom de quoi parlons-nous leurs langues au point de se battre ? C’est une incurie», ponctue Célestin Djamen.
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Reconnaître et valoriser les Camerounais de l’étranger sera un autre cheval de bataille d’Apar. L’étude ‘‘Evaluation du financement du développement [EFD] au Cameroun’’ menée en 2017 par le Programme des Nations unies pour le développement, concluait que diaspora camerounaise contribue très peu au financement de l’économie nationale. De manière comparative, les transferts courants représentaient seulement 0,9% du Pib du Cameroun, tandis qu’ils représentaient respectivement 13% du PIB aux Comores, 10% du PIB au Sénégal, 8,45% au Togo, 6% au Ghana, 7% au Mali. Peu importe pour l’Alliance patriotique et républicaine du Cameroun. Il faut «réhabiliter» ces Camerounais.
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Pour avoir vécu 26 ans en Europe, «je peux vous dire qu’il y a des sommités camerounaises en Europe, en Amérique, partout à travers le monde. Ils réussissent là-bas. Nous devons valoriser la diaspora», argumente Célestin Djamen. Et de soutenir qu’il ne s’agit «pas la diaspora agitée. On voit ces derniers temps la mauvaise image de la diaspora camerounaise. Une diaspora qui dénigre son pays. Rien ne peut justifier le dénigrement du Cameroun. Au lieu de contester un gouvernement, elle s’attaque aux symboles camerounais. Le Cameroun est un symbole ; l’ambassade est un symbole. A quel parti politique appartient l’ambassade du Cameroun ? C’est le patrimoine de tous les Camerounais de l’extérieur. Quelle que soit votre origine professionnelle, philosophique, tribale, politique…l’ambassade c’est la maison des Camerounais. Vous avez le droit, et même parfois le devoir d’attaquer un gouvernement pour le pousser à réfléchir, mais on ne s’attaque pas à un sanctuaire. L’ambassade est un sanctuaire, l’hôpital est un sanctuaire. L’idéal que nous voulons apporter c’est d’amener les Camerounais à être des Africains consciencieux de ce que nous avons une patrie à aimer, à construire.»
Les combats sont nombreux. Le chemin est long. Apar n’est qu’au top départ. Raison pour le président-fondateur de demander aux Camerounais de les «juger sur les actions».
Valgadine TONGA
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