Le fiscaliste plébiscité par les fils et filles Batcham, a communié avec sa grande famille autour de la rencontre du mercredi 29 mai 2019.
Intellectuel, sage, bâtisseur, rassembleur, humble. Sa Majesté Foaguam Nogning Serge est une tête bien faite portée par des pieds solidement ancrés dans ses traditions. Ce n’est pas fortuit si les ressortissants de la grande famille Batcham (village situé dans la région de l’Ouest du Cameroun) de Douala et environs, ont porté leur choix sur lui. Foaguam Nogning Serge a été élu le 5 mai 2019, avec près de 80% de voix. L’équipe qui le challengeait a perdu la bataille, mais a gagné le combat pour la construction de la communauté Batcham de Douala et environs qui compte près de 20.000 personnes.
En bon père de famille, Sa Majesté Foaguam Nogning Serge a convaincu ses adversaires d’hier de rejoindre son «exécutif élargi». L’objectif étant que chacun apporte sa pierre à l’édifice de la famille. «Je suis le chef de tous les Batcham», réitère-t-il à ses fils et aux médias, lors de la rencontre de mercredi 29 mai courant à la place Saint David à Douala. Les chantiers sont nombreux, et le chef compte sur son équipe pour relever les défis. «Je vais commencer par réorganiser le sommet de la communauté. Il y avait peut-être un laxisme ou une démobilisation parce que le sommet dormait un peu. Si ça bouge au sommet, les gens seront intéressés. J’en veux pour preuve la dernière élection. Il y a eu huit mille inscrits et quatre mille qui se sont physiquement présentés. Je vais relancer les activités sportives parce que tous les dimanches, quand on se retrouve pour jouer, c’est autant de Batcham qui se retrouvent et ça fait leur fierté», explique sa Majesté.
«Je prévoie aussi d’ériger un bâtiment pour la communauté. Nous sommes dans cette salle aujourd’hui grâce à l’honorable Manfouo David qui nous a donné cet espace. Nous allons tout mettre en œuvre pour avoir un toit.» Autre chantier et pas des moindres, la culture. «J’ai travaillé en journée en costume et cravate, mais quand il a fallu maintenant que je m’exprime comme chef, j’ai arboré mes attributs et je suis fier de le faire parce qu’il faut revaloriser la culture.» Toujours dans le sillage de la revalorisation de la culture, «nous allons apprendre aux enfants à parler la langue maternelle. Nous organiserons les mariages collectifs.»
Diplômé en Finances et comptabilité, Sa Majesté Foaguam Nogning Serge est agréé Cemac en fiscalité. Il maîtrise donc son sujet quand il développe l’idée de la prise en charge des personnes âgées. «Je vous prends un exemple : quand un papa est fondateur d’une réunion et qu’il se retrouve à la retraite après vingt ans, on ne l’aide pas à la réunion quand il est malade. Il est obligé de payer ses cotisations. C’est frustrant. Nous allons trouver une formule pour que le reste des personnes le prenne en charge. Ce que je veux instaurer, c’est qu’à 70 ans, si tu as plus de vingt ans dans une réunion, les autres supportent tes frais si tu as un malheur. Ça va plaire au papa et il restera dans la réunion.»
Sa Majesté Foaguam Nogning Serge qui succède à Feu Tchinda Moses, mort en 2018, a dix ans pour réaliser ses chantiers.
Valgadine TONGA