La semaine économique baptisée « Far North Business Week » qui se tient du 9 au 19 novembre, a pour but d’inciter les entrepreneurs à s’intéresser aux riches potentiels, sous exploités, de la région.
Au Cameroun, la région de l’Extrême-Nord affiche le taux de pauvreté le plus élevé, soit 74,3%. Elle est riche d’une population de 5 millions d’habitants. Mais 60% de la population, constituée de jeunes de moins de 35 ans, sont réduits au chômage, à la délinquance juvénile, à la consommation des stupéfiants. L’Extrême-Nord c’est la région des extrêmes, avec des déluges en saison pluvieuse, et de fortes températures. D’ailleurs, la région fait partie des 5 zones dans le monde qui reçoivent le plus grand nombre de radiance. C’est conscient de toutes ces réalités que le Conseil régional de l’Extrême-Nord organise le Far North Business Week. L’évènement se tient du 9 au 19 novembre 2022 à Maroua. Comme l’indique clairement le thème «Extrême-Nord, une terre d’opportunités et de paix», l’enjeu de cette première édition de la semaine économique est de «relancer l’économie de la région.»
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Il s’agit de transformer les inconvénients comme la pluie, le soleil…en atout. Comme l’a expliqué le président du Conseil Daniel Kalbassou, ce jeudi 22 septembre 2022 à Douala, l’évènement doit constituer le point de départ du développement tous azimuts de la région. En terme d’objectifs spécifiques escomptés, il s’agit de : «Faire connaitre le programme spécial de reconstruction de l’Extrême-Nord décidé par le Président de la République, qui s’élève à 1.810 (mille huit cent dix) milliards de Fcfa ; lancer le Plan Régional de Développement de l’Extrême-Nord, évalué à 600 000 000 000 (six cent) milliards de Fcfa ; faire connaitre les potentialités agro-pastorales de la Région ; encourager les élites et les partenaires extérieurs à investir dans la Région ; mettre l’accent sur les projets des jeunes et des femmes dans le cadre de leur autonomisation et de l’import substitution ; favoriser la cohésion sociale à travers la culture et le sport…»
«L’énergie nous manque. Il faut transformer le soleil qui nous brûle la tête toute l’année en énergie, pour moderniser notre agriculture et transformer nos produits agricoles pour produire de la richesse et créer de l’emploi. Malgré cet énorme potentiel agricole, le Cameroun importe du riz, du lait, du poisson en centaines de milliards par an. Le Cameroun dépense 600 milliards Fcfa par an pour l’importation du riz. Ces importations mettent à mal notre balance commerciale et nous restons pauvres», s’indigne Daniel Kalbassou.
L’agriculture est un vivier économique inexploité. La densité de la population conjuguée à sa forte jeunesse est un gros atout pour les entreprises, en termes de consommateurs, de main d’œuvre. De plus, poursuit le président du Conseil régional de l’Extrême-Nord, la région dispose d’1 million de bovins pour une production industrielle de lait, à même de satisfaire la consommation à l’échelle nationale ; plus de 34 000 km2 de terre qui n’attend que d’être exploitée. «Nous vous demandons de venir en novembre, voir sur place nos potentialités, afin d’investir», invite Daniel Kalbassou.
Valgadine TONGA