Déclaration d’intention
Le moment est venu pour notre pays, de choisir une nouvelle route, de changer de direction, d’opter pour une nouvelle architecture politique et administrative vers la Nouvelle République. La structure, la gouvernance et le fonctionnement des institutions publiques et privées déterminent les performances de la société. Par conséquent, en annonçant ma candidature aux élections présidentielles de 2018 et en tirant parti de l’expérience de la gouvernance, notamment en tant que Président du Groupe de personnalités éminentes du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), j’ai chargé un groupe d’experts nationaux d’évaluer nos performances en matière de gouvernance globale et sectorielle. Ces experts ont suivi la méthodologie d’évaluation du MAEP.
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Le MAEP favorise l’adoption de politiques, de valeurs, de normes et de pratiques de gouvernance politique et économique qui mènent à la stabilité politique, à l’accélération de l’intégration économique sous-régionale et continentale, à la croissance économique et au développement durable. Les experts du panel national ont achevé l’évaluation de notre pays dans le cadre des quatre piliers du MAEP, à savoir :
- La démocratie et la gouvernance politique ;
- La gouvernance d’entreprise ;
- La gouvernance économique et la gestion publique ;
- Le développement socio-économique
En attendant la consolidation finale de leurs travaux, la traduction et la publication des rapports sur le modèle MAEP, les experts commis ont résumé leurs principales conclusions et recommandations, que je partage entièrement. Celles-ci démontrent que : (i) pour transformer le Cameroun, la réforme des institutions publiques est totalement insuffisante ; dès lors, cette simple modification cosmétique n’est plus une option. Malheureusement, c’est ce que nous avons fait depuis des années – cela revient à mettre du plâtre sur une jambe de bois, en adoptant simplement de nouveaux textes de lois, de nouveaux décrets qui s’empilent dans les tiroirs sans que la nature de l’État ne change. (ii) La Nouvelle République doit donc mettre « du vin nouveau dans de nouvelles outres » en créant, de véritables nouvelles institutions qui garantissent la transparence, la responsabilité des uns et des autres, et assurent à tous les Camerounais une bonne éducation et un bien-être social.
Cette brochure comporte des résumés d’exemples de projets que la Nouvelle République lancera au cours des premiers mois de son entrée en fonction, en réponse aux conclusions du panel MAEP, en guise de début de mise en œuvre des recommandations des experts nationaux. Pour éviter toute confusion, il est précisé que ceci n’est pas le programme exhaustif de la Nouvelle République. Le programme complet sera formulé dans un manifeste, qui sera publié en temps voulu et sera accessible à tous ceux qui le souhaitent. Le but est ici de partager ces exemples de projets pour permettre à nos compatriotes, en particulier aux jeunes et aux femmes, de s’engager dès à présent dans la promotion de la Nouvelle République, en réfléchissant à ce que chacun de nous peut faire pour la Nouvelle République avant de se demander ce que la Nouvelle République peut faire pour lui.
Me Akéré Tabeng Muna : Candidat à la Présidence de la République du Cameroun, Fondateur du Mouvement NOW.
LES ENGAGEMENTS PRINCIPAUX
Démocratie et gouvernance
Nous commencerons par un vaste processus de révision constitutionnelle à l’échelle nationale pleinement soutenu dans toutes les régions du Cameroun jusqu’au niveau de l’arrondissement. Ce processus inclura, entre autres, la forme d’une Fédération, limitant le mandat présidentiel à deux mandats de cinq ans chacun ; et visant à équilibrer les pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif ; en veillant à ce que cette nouvelle constitution ne soit modifiable que par référendum. Il y aura une Cour constitutionnelle pleinement indépendante, accessible aux citoyens ordinaires et habilitée à sanctionner. Tous les membres du Parlement seront élus. La constitution et le fonctionnement du Conseil économique et social seront révisés. Il y aura une reconnaissance constitutionnelle de l’opposition et une vérification pleinement exécutoire des déclarations de patrimoine de tous les hauts fonctionnaires.
Liberté et Justice
La justice est une vertu cardinale. Dans la Nouvelle République, le pouvoir judiciaire devra garantir les droits et libertés fondamentaux. Il devra assurer la protection des plus faibles parmi nos compatriotes, garantir la propriété privée, protéger la fortune publique et l’État de droit.
La justice ne peut cependant remplir son rôle si le juge n’est pas libre. La Nouvelle République garantira donc une indépendance effective du système judiciaire. Le pouvoir exécutif n’interviendra plus dans les affaires individuelles, sauf par les voies légales et publiquement. Les citoyens ne doivent pas craindre la justice. Ils doivent l’adopter. Il est donc du devoir du gouvernement de renforcer la confiance des Camerounais dans leur système judiciaire et de rendre la justice accessible à tous nos citoyens.
La Nouvelle République sera une société de confiance et de liberté bâtie sur un cadre juridique solide.
Les libertés individuelles en général et la liberté d’expression et d’association en particulier seront renforcées. Les pouvoirs conférés à certains fonctionnaires de l’administration de détenir des individus pour une durée quelconque ou, d’interdire les activités des organisations de la société civile seront supprimés. L’administration n’aura aucun pouvoir pour sanctionner les médias. Le système judiciaire désormais accessible à tous respectera les deux traditions juridiques du Cameroun. Le pouvoir judiciaire et ses membres devront être véritablement indépendants et ne seront en aucun cas soumis à des autorités politiques ou transférés sans discernement. Le Conseil Supérieur de la Magistrature sera une autorité indépendante et libre de toutes nominations politiques. La Commission des droits de l’homme devra être une autorité véritablement indépendante ayant le pouvoir de faire appliquer ses décisions et ses recommandations devant les tribunaux.
Fonction publique et administration publique
L’épine dorsale de tout gouvernement est la fonction publique et tous ses agents. Tout gouvernement démocratique doit donc veiller à ce que l’emploi dans la fonction publique soit une carrière assortie de règles et de règlements bien définis, garantissant l’équité et interdisant les pratiques discriminatoires. Ces règles et règlements seront clairement énoncés dans un code de la fonction publique, lequel devra adopter l’ancienneté et l’efficacité comme les facteurs principaux de l’avancement. Cela nécessite la création d’une commission de la fonction publique, d’une commission du service de police et d’une commission des services armés qui seront chargées chacune dans son domaine, de superviser et de gérer les carrières des fonctionnaires.
Le rythme du travail de l’administration publique sera accéléré. Il n’est pas acceptable à l’ère du numérique, que le temps nécessaire pour prendre une décision soit si long. La Nouvelle République assurera une administration rapide, efficace et efficiente. Les temps où les Camerounais attendaient plusieurs années pour que leurs dossiers soient traités seront révolus. Tout retard déraisonnable dans le traitement d’un dossier ou d’une situation individuelle sera sanctionné. Pour rendre notre pays attractif, nous devons dorénavant accélérer les procédures administratives, en nous assurant que les citoyens obtiennent des réponses à leurs demandes en temps utile.
DETOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS, CORRUPTION ET RESPECT DE LA LOI
Le détournement de deniers publics, la corruption et le non-respect des lois sont les principales maladies du Cameroun. Ceci tient fondamentalement au fait que le Cameroun est devenu une société sans foi ni loi où l’État de droit ne règne plus. Pour changer cet état des choses, le gouvernement interdira les transactions en espèces dans toute entreprise ou dans tout contrat dans lequel le gouvernement ou une entreprise d’État est partie prenante ; que ce soit en interne ou dans ses transactions avec l’étranger. Le gouvernement devra également utiliser dorénavant, pour tout décaissement de fonds publics, des systèmes électroniques garantissant la transparence et la traçabilité. Une Commission nationale indépendante de lutte contre la corruption et la lutte contre le blanchiment d’argent sera créée dont les membres seront approuvés par le Parlement.
Surtout, une fonction de Vérificateur Général sera créée pour vérifier et contrôler tous les comptes du gouvernement ainsi que les comptes de toutes les entreprises d’État et des sociétés publiques. Le rapport du Vérificateur Général sera communiqué au Président de la République et à l’Assemblée nationale et éventuellement mis à la disposition du public. Le Vérificateur Général et son assistant, nommés par le Président de la République, doivent également être approuvés par le Parlement. Le Président de la République n’aura pas le pouvoir de mettre fin au mandat du Vérificateur Général dont la destitution ne pourra être prononcée que par le Parlement. Affaires et fiscalité
Il conviendra de réduire au strict minimum les formalités administratives et les coûts de création de nouvelles entreprises au Cameroun, notamment par des investisseurs étrangers, et veiller à ce que les avantages fiscaux prévus par le code des investissements ne soient pas érodés par des goulots d’étranglement administratifs et des pratiques de pot-de-vin. On s’emploiera à instaurer des mesures incitatives et si nécessaire un soutien technico-financier pour faciliter l’insertion des activités du secteur informel dans le secteur formel de l’économie nationale. On procèdera à la rationalisation et à l’informatisation systématiques des services douaniers, fiscaux et du recouvrement des recettes, en créant une Autorité fiscale nationale qui regroupera, coordonnera et contrôlera la collecte des Recettes publiques au Cameroun. Des mesures seront édictées pour apporter un soutien financier et accompagner les entreprises stratégiques qui connaissent des difficultés financières et fiscales afin qu’elles se rétablissent plutôt que de cesser leurs activités. Encourager la création de sociétés coopératives pour la production et la commercialisation de toutes sortes de produits agricoles.
Développement social, logement, eau et énergie
Garantir l’accès au logement moderne à tous les Camerounais ainsi qu’à l’électricité, à l’eau et à l’assainissement seront des priorités cardinales dont la réalisation nécessitera de décentraliser la gestion des compagnies d’électricité et d’eau afin de donner aux régions un meilleur contrôle sur la fourniture des équipements et services à la population.
Femmes et jeunes
Mettre en place des dispositions légales pour établir un quota minimum légal pour les femmes et les jeunes dans toutes les institutions politiques élues. Veiller à ce que les femmes occupent la place qui leur revient en tant que membres de la direction des entreprises publiques et du conseil d’administration. Soutenir les soins prénataux et l’extension du congé de maternité payé à toutes les femmes, en milieu urbain comme en zones rurales. Tels seront les objectifs du gouvernement de la Nouvelle république.
Santé primaire et éducation
Placer la prévention, les soins de santé primaires et l’éducation sous la supervision des conseils locaux, qui établiront des structures pour leur gestion. Mettre l’enseignement secondaire (technique et général) sous la direction et la supervision d’une administration régionale élue constitueront nos premières mesures. Les enseignants camerounais sont fortement sous-estimés malgré leur grande contribution au développement et à l’évolution de la société camerounaise ; ils doivent avoir l’honneur et la place qu’ils méritent dans notre société. La principale innovation et la clé du succès de la Nouvelle République tiendront au fait que les besoins locaux et le leadership local seront les moteurs du développement. En matière de santé, nous hâterons la mise en place d’une assurance santé universelle pour les travailleurs camerounais.
Routes et transports
La Nouvelle République s’assurera effectivement que toutes les routes et/ou autoroutes qui relient les Départements et les Régions à la capitale nationale soient goudronnées et entretenues adéquatement. Reconstruire la liaison ferroviaire entre Douala et N’Gaoundéré avec une extension à la région de l’Extrême Nord et au Tchad voisin seront des priorités majeures. Une attention particulière sera accordée à la modification de la jauge entre les rails, qui est restée trop étroite et ne répond plus aux normes modernes d’où de nombreux déraillements. Construire une liaison ferroviaire électrifiée entre Douala et Yaoundé est devenu un « must » pour accroitre et diversifier l’offre de transport de passagers et de marchandises entre la capitale économique et les pôles régionaux.
Les Camerounais de la Diaspora
Les Camerounais seront autorisés à avoir plusieurs nationalités dès l’avènement de la Nouvelle République et pourront être élus au Parlement en tant que représentants de la diaspora.
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