Cet entrepreneur se présente comme le plus jeune candidat à l’élection.
Son dossier de candidature n’a pas encore été déposé. Mais Jean Patrice Etonde Etonde se targue d’avoir réuni plus de 300 signatures, même si aucune preuve n’a été présentée. Celui qui veut s’inscrire dans la course pour la magistrature suprême était face à la presse ce lundi 16 juillet 2018 à Douala. Un point de presse qui portait sur un point : l’annonce de sa candidature à la présidentielle du 7 octobre prochain.
C’est un homme en quête d’assurance qui s’adresse aux journalistes. Une voix timorée, des phrases inaudibles par endroit, les yeux presque toujours rivés sur ses documents, des hésitations sur la prononciation de certains mots…démontrent la timidité qu’il dissimule tant bien que mal. On peut comprendre que ses trente-neuf piges (il est né en 1979 dans la localité de Nkongsamba) ne lui ont pas encore façonné le caractère de politicien. Et même s’il est jeune en politique, Jean Patrice Etonde Etonde est conscient de la nécessité aujourd’hui du «redressement du Cameroun». L’homme qui veut se présenter comme candidat libre à la présidentielle veut «défendre la cause des pauvres, des faibles, des marginaux. Il faut valoriser et protéger l’entreprenariat, l’investissement, et le climat des affaires. Je m’opposerai à la concurrence déloyale des grands groupes. Je donnerai les moyens aux entrepreneurs Camerounais.»
Dans ses 60 mesures pour «un Cameroun neuf et prospère», Etonde Etonde prévoie un revenu minimum universel revu à 65.000 Fcfa, au lieu de 36.000 Fcfa ; un gouvernement de 15 membres. Il promet aussi l’ajout du chinois et de l’allemand dans les langues officielles ; de multiplier par 20 le budget de la défense la première année et par 50 l’année d’après ; la transformation du diamant avant son exportation ; le développement d’une arme numérique ; le développement énergétique…
Fils d’un instituteur, et d’une mère comptable, Etonde Etonde quitte le Cameroun en 2008 pour l’Europe, où il développe son esprit entrepreneurial. Il est cuisinier, bagagiste, puis se range dans les BTP, l’immobilier, les mines, la santé, l’éducation, l’agriculture, l’élevage, la défense, les télécoms, les transports et logistique. C’est d’ailleurs lui qui pilote le projet ‘’Silicon Mountain’’ «qui est la construction du plus grand incubateur africain dans la région de Buea au Sud-ouest du Cameroun, afin de permettre au jeune de capitaliser leur savoir-faire dans les nouvelles technologies, lui-même passionné de l’informatique et des nouvelles technologies.» L’une de ses qualités c’est son côté polyglotte. Il parle japonais, l’espagnol, l’anglais, l’arabe, le portugais, des langues de l’Ouest, le duala, le fang, le bassa, le peul, le baka,…le mboh.
Cette annonce se fait alors qu’il reste trois jours pour les dépositions des dossiers à Elecam. Ce lundi 16 juillet 2018, deux candidats ont déposé leur dossier. Isaac Fezeu du Mouvement pour l’émergence et le réveil citoyen, et Akere Muna, porté par le Front populaire pour le développement. On est donc à six candidats déjà enregistrés.
Valgadine TONGA