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Patrick Djimi : « La blockchain donne un meilleur contrôle sur leur politique monétaire et économique »

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Après avoir manqué l’avènement d’internet, Patrick Djimi n’attendait manqué sous aucun prétexte cette nouvelle technologie qu’est la blockchain. Enthousiaste et passionné, ce consultant en blockchain peut parler des heures durant de la blockchain qu’il a embrassée depuis près d’une décennie. Selon ce produit de la Massachussetts Institut of Technology, l’émergence du Cameroun en particulier et de l’Afrique en général se trouve dans la blockchain. Dans cet entretien, le Camerounais résident au Canada nous présente la palette des avantages de la blockchain.

LVDK : Comment entrez-vous dans l’univers de la blockchain ?

Diplômé en Logistique du transport, Commerce international  et en Administration des Affaires à l’École des Sciences de la Gestion à l’Université du Quebec à Montréal et à l’Université du Quebec, j’ai travaillé dans différents secteurs, y compris en import-export, Logistique du transport où j’ai effectué pas mal de missions commerciales dans les Caraïbes et en Afrique où dont ma dernière au Rwanda avec Export Quebec. Mon intérêt pour la technologie blockchain et les cryptomonnaies a émergé par curiosité lors d’une invitation d’after-work par un ami en 2016, où j’ai décidé de m’immerger davantage dans ce domaine passionnant. À l’époque, des formations étaient très difficile au Canada et ailleurs dans le monde. J’ai eu la chance de suivre les cours à  MIT (Massachusetts Institute of Technology) à Boston aux États Unis  qui était une des rares  universités à former dans le domaine où j’ai obtenu mon diplôme en  Blockchain et cryptomonnaies. Je me suis par la suite inscrit quelques années plus tard pour un MBA en Blockchain Management dans une université Italienne qui est avant-gardiste en termes de formation de haut niveau dans les nouvelles technologies. J’ai participé à des événements et conférences à travers le monde. J’ai rapidement acquis des compétences techniques et une compréhension approfondie de la blockchain. Mon expertise m’a ouvert des opportunités de consultation dans divers projets liés à la blockchain, où j’ai pu conseiller des clients sur l’adoption et la mise en œuvre de cette technologie révolutionnaire. Depuis 2022, à travers ma startup parlonscrypto.com, mon équipe et moi multiplions des audiences et séances de travail sur le continent africain  avec les  gouvernements et administrations afin de sensibiliser sur l’intérêt et l’avantage que cette nouvelle technologie  économique, transformative que le monde  n’a jamais connu depuis 5 siècles (500 ans ) après l’invention des banques, d’après le  célèbre journal américain  le Wall Street journal.

LVDK : Quelle est la différence entre la technologie blockchain, la cryptomonnaie et le bitcoin ?

La blockchain, la cryptomonnaie et le Bitcoin sont des concepts interdépendants, mais ils ont des rôles et des caractéristiques distinctes. La blockchain est une technologie sous-jacente, une structure de données décentralisée qui enregistre les transactions de manière immuable et transparente. C’est essentiellement un grand registre public ouvert et distribué. Elle est constituée de blocs de données; chaque bloc contenant un groupe de transactions. Les blocs sont liés les uns aux autres de manière chronologique pour former une chaîne, d’où le nom « blockchain ». La blockchain offre des avantages tels que la transparence, l’immutabilité, la sécurité et la résilience, ce qui la rend utile pour une variété d’applications au-delà des cryptomonnaies, comme la gestion de la chaîne d’approvisionnement, la traçabilité des actifs et bien d’autres.

La cryptomonnaie est une forme numérique de monnaie qui utilise la cryptographie pour sécuriser les transactions et contrôler la création de nouvelles unités. Les cryptomonnaies sont généralement basées sur la technologie blockchain. Les cryptomonnaies permettent des transactions peer-to-peer (de pair à pair) sans nécessiter l’intermédiaire d’une institution financière. Elles sont décentralisées et fonctionnent sur un réseau de nœuds (ordinateurs) répartis à travers le monde. Le Bitcoin est l’une des cryptomonnaies les plus célèbres, mais il existe de nombreuses autres cryptomonnaies, chacune ayant ses propres caractéristiques et cas d’utilisation.

Le bitcoin est la première et la plus connue des cryptomonnaies. Il a été créé en 2009 par une personne ou un groupe de personnes utilisant le pseudonyme « Satoshi Nakamoto ». Le bitcoin est basé sur la technologie blockchain, mais il a été spécifiquement conçu pour être une monnaie numérique. Son principal objectif est de servir de moyen de paiement peer-to-peer, permettant aux utilisateurs d’envoyer de la valeur de manière sécurisée et décentralisée. Le bitcoin est souvent utilisé à des fins d’investissement, de spéculation et de stockage de valeurs, en plus de son utilisation comme moyen de paiement.

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LVDK : Existe-t-il un lien entre la propriété intellectuelle et la blockchain ?

II n’y a pas nécessairement de rivalité entre la propriété intellectuelle et la blockchain, mais la blockchain peut renforcer la protection de la propriété intellectuelle de plusieurs manières. En fournissant par exemple des preuves d’antériorité : La blockchain permet d’enregistrer de manière immuable la date à laquelle une œuvre intellectuelle a été créée ou enregistrée. Cela peut servir de preuve d’antériorité en cas de litige sur la propriété intellectuelle. Certificats de droits d’auteur : Les artistes et créateurs peuvent enregistrer leurs œuvres et droits d’auteur sur la blockchain, créant ainsi un registre public et transparent de leur propriété intellectuelle. La blockchain facilite le suivi des utilisations et des ventes d’œuvres intellectuelles, ce qui peut simplifier la gestion des redevances et garantir que les créateurs soient rémunérés équitablement ; Les contrats intelligents (smart contracts) basés sur la blockchain peuvent être utilisés pour automatiser le paiement des redevances en fonction des conditions spécifiées dans les contrats de licence ou de distribution. La blockchain peut également être utilisée pour créer des certificats d’authenticité numériques pour les œuvres d’art, les objets de collection et d’autres biens intellectuels, ce qui rend plus difficile la contrefaçon. S’il faut nous résumer, on dira que la blockchain peut renforcer la protection de la propriété intellectuelle en fournissant un moyen transparent et sécurisé d’enregistrer, de suivre et de protéger les droits intellectuels. Plutôt que d’être en rivalité, elle est souvent perçue comme un outil potentiellement bénéfique pour les créateurs et les détenteurs de droits d’auteur. Cependant, comme pour toute technologie, son efficacité dépend de la manière dont elle est mise en œuvre et adoptée dans chaque cas particulier.

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LVDK : Une boutique dans la ville de Bafoussam a créé sa monnaie pour commercialiser ses produits ? Quel commentaire une telle initiative vous inspire ?

Si une boutique a créé sa propre monnaie pour faciliter les transactions commerciales, cela pourrait être une initiative intéressante et innovante. De telles monnaies, souvent appelées « jetons » ou « jetons d’entreprise », peuvent être utilisées comme des systèmes de fidélité ou de récompense pour les clients, ce qui peut stimuler les ventes et la fidélisation de la clientèle. Cependant, il est important que de telles initiatives respectent les réglementations locales en matière de devises et de paiements, et qu’elles soient mises en œuvre de manière transparente et éthique pour éviter tout problème potentiel.

LVDK : Quel peut être l’impact de la blockchain dans le processus d’émergence du Cameroun à l’horizon 2035?

La blockchain peut avoir un impact significatif sur les efforts du Cameroun pour atteindre son objectif d’émergence en 2035, en apportant plusieurs avantages et opportunités notamment dans la lutte contre la corruption et la transparence dans les marchés publics. En utilisant la blockchain pour enregistrer les transactions gouvernementales, les contrats publics et les données financières, le Cameroun peut renforcer la transparence, réduire la corruption et améliorer la confiance des investisseurs nationaux et étrangers. Dans le domaine de la sécurité alimentaire, la blockchain peut être utilisée pour la traçabilité des produits agricoles, ce qui permet de garantir la sécurité alimentaire en suivant la provenance des produits et en identifiant rapidement les sources potentielles de contamination. Parmi les nombreux avantages qu’apporte la technologie blockchain, l’on ne saurait omettre le contrôle de la chaîne d’approvisionnement ; en utilisant la blockchain pour suivre les produits tout au long de la chaîne d’approvisionnement, le Cameroun peut améliorer l’efficacité logistique, réduire les pertes de produits périssables et garantir une traçabilité complète des exportations. Aussi, contribue-t-elle à la simplification des procédures administratives. La blockchain peut simplifier les procédures administratives en automatisant les vérifications et les autorisations, ce qui peut réduire les délais et les coûts liés à la création d’entreprises et aux transactions commerciales. Cependant, il est important de noter que la mise en œuvre réussie de la blockchain nécessite une infrastructure technologique solide, une éducation et une formation appropriées, ainsi que des réglementations adaptées.

LVDK : Comment la blockchain peut-elle aider les pays africains dans la quête de leur souveraineté financière ?

La blockchain permet de fournir des services financiers, tels que les paiements mobiles et les transferts transfrontaliers, à des populations auparavant exclues du système financier traditionnel. Cela favorise l’inclusion financière et permet à davantage de citoyens d’accéder à des services bancaires et de paiement. Les transactions basées sur la blockchain sont souvent plus rapides et moins coûteuses que les systèmes financiers traditionnels. Cela peut réduire les coûts de transaction pour les particuliers et les entreprises, stimulant ainsi l’activité économique. Les blockchains facilitent le commerce transfrontalier en simplifiant les processus de vérification et de paiement. Cela permet aux entreprises africaines d’accéder plus facilement aux marchés mondiaux et de développer leurs exportations. Elle offre une traçabilité et une transparence accrues des transactions financières, ce qui peut contribuer à réduire la corruption et à renforcer la confiance dans le système financier. Certains pays africains envisagent d’émettre leur propre monnaie numérique basée sur la blockchain, ce qui leur donne un meilleur contrôle sur leur politique monétaire et économique. La blockchain permet le financement participatif (crowdfunding) de projets et d’entreprises, ce qui peut aider les startups et les initiatives locales à trouver des sources de financement. Cependant, il est important de noter que la mise en œuvre réussie de la blockchain dans le contexte africain nécessite une infrastructure technologique adéquate, une réglementation appropriée et des initiatives de formation pour sensibiliser et éduquer les populations sur les avantages et les risques de cette technologie. De plus, la sécurité et la protection des données doivent être une priorité pour garantir que les citoyens sont protégés contre la fraude et les abus.

LVDK : Qu’est-ce qui certifie la fiabilité de la blockchain ?

La fiabilité de la blockchain repose sur plusieurs caractéristiques clés qui en font un système robuste et sécurisé. D’abord la décentralisation : Les données de la blockchain sont stockées sur de nombreux nœuds (ordinateurs) à travers le réseau, ce qui rend extrêmement difficile la manipulation ou la falsification des informations. La décentralisation renforce la résilience du système. L’immuabilité : Une fois qu’une transaction est enregistrée sur la blockchain, elle ne peut pas être modifiée ni effacée. Cette immuabilité garantit l’intégrité de l’historique des transactions ; la Cryptographie : La blockchain utilise des techniques de cryptographie avancées pour sécuriser les transactions et les données. Les informations stockées sur la blockchain sont généralement chiffrées, ce qui les rend inaccessibles aux tiers non autorisés. Le consensus : Les réseaux blockchain utilisent des mécanismes de consensus, tels que la preuve de travail (Proof of Work) ou la preuve d’enjeu (Proof of Stake), pour valider les transactions. Ces mécanismes garantissent que seules les transactions légitimes sont ajoutées à la chaîne de blocs. La Transparence : La blockchain est généralement publique, ce qui signifie que quiconque peut consulter les données enregistrées. Cette transparence permet à quiconque de vérifier l’exactitude des informations. Le Temps-stamping : Chaque bloc de la blockchain est horodaté, ce qui permet de suivre l’ordre chronologique des transactions. Cela garantit que les événements se produisent dans le bon ordre et empêche la manipulation des horodatages. La résistance à la censure : En raison de sa décentralisation, la blockchain est résistante à la censure. Il est difficile pour une autorité centrale de bloquer ou de contrôler l’accès à un réseau blockchain. La Redondance : Les données sont répliquées sur de nombreux nœuds, ce qui garantit que même en cas de défaillance de certains nœuds, le réseau continue de fonctionner. Cependant, il est important de noter que la fiabilité de la blockchain dépend également de la manière dont elle est mise en œuvre et gérée. Les vulnérabilités dans les applications blockchain, les erreurs de programmation ou les failles de sécurité peuvent compromettre la fiabilité du système. Par conséquent, la sécurité et la surveillance constantes sont essentielles pour maintenir la fiabilité de la blockchain.

Lire aussi :Alain Bidjeck : « Les Industries créatives et culturelles en Afrique ne génèrent que 50 milliards de dollars par an » 

LVDK : Vous avez énuméré un certain nombre d’avantages de la blockchain dans plusieurs secteurs, les industries créatives et culturelles sont elles aussi concernées ?

La blockchain offre plusieurs avantages dans les industries créatives et culturelles en garantissant la Transparence des transactions, la protection des droits d’auteur, la lutte contre la contrefaçon des œuvres d’art, la distribution des œuvres directement aux consommateurs sans passer par des intermédiaires. Dans le secteur de la musique, par exemple, la blockchain peut aider à suivre les ventes et les droits d’auteur de manière transparente ; Les artistes et créateurs peuvent enregistrer leurs œuvres sur la blockchain pour prouver la paternité et garantir la protection de leurs droits d’auteur de manière indiscutable. Elle facilite les micro-paiements, ce qui signifie que les artistes peuvent être rémunérés de manière plus équitable pour leur travail, même pour de petites ventes ou utilisations de leurs créations. Des informations immuables stockées sur la blockchain aident à lutter contre la contrefaçon des œuvres d’art, des objets de collection et d’autres biens culturels. Les artistes peuvent distribuer leurs œuvres directement aux consommateurs sans passer par des intermédiaires coûteux, ce qui leur permet de conserver une plus grande part des revenus.

Entretien avec Blanchard BIHEL        

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