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AccueilPatience Ombick «La difficulté c’est des résistances systémiques»

Patience Ombick «La difficulté c’est des résistances systémiques»

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Le 4ème sommet des Think Tanks d’Afrique s’est tenu récemment à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Patience Ombick, Directrice des politiques et stratégies au Nkafu Policy Institute* basé à Yaoundé, revient sur ces assisses, qui se sont déroulées sur le thème : « Les Think Tanks et l’industrialisation de l’Afrique ».

Le 4ème sommet des Think Tanks d’Afrique s’est tenu récemment à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Patience Ombick, Directrice des politiques et stratégies au Nkafu Policy Institute
Patience Ombick.

Patience Ombick, vous avez récemment pris part au 4e sommet des Think Tanks d’Afrique. Quel est l’enjeu d’une telle rencontre pour votre institut ?

A la base le sommet des Think Tank vise à rassembler tous les Think Tank qui opèrent en Afrique, et leur permettre d’avoir une stratégie commune relative à l’agenda 2063 de l’Union Africaine et à l’agenda 2030 des objectifs du développement durable. Pour un institut comme le Nkafu Policy, c’est évidemment opportun de prendre part à de telles rencontres, dans le sens où on peut apporter notre modeste contribution à ces stratégies globales et évidemment, communiquer sur nos activités et collaborer avec nos pairs, que sont les Think Tanks des autres pays africains.

Que peut-on comprendre par le terme Think Tank ? Et quel est son rôle dans la société?

C’est une question pertinente parce qu’on a toujours du mal à se faire comprendre quand on dit qu’on est un think tank. C’est un terme qui est peu commun dans les pays francophones en Afrique. En général les gens sont habitués aux centres de recherches et les cabinets conseils. Un think tank, à la base c’est un laboratoire d’idées. C’est une organisation qui vise à mener des recherches, des études en vue de proposer des politiques publiques innovantes aux gouvernements, et positivement influencer les autres acteurs sociaux par des suggestions de stratégies de développement. De manière pratique, un think tank se doit de collaborer avec les gouvernements, peu importe le type auquel il appartient – parce qu’on a des think tanks taxé d’advocacy (plaidoyer, ndlr), on a des think tanks affiliés à des partis politiques, il y en a qui sont plus affiliés à des universités- mais étant donné qu’ils doivent contribuer à l’élaboration des politiques publiques, il y a une certaine interconnexion entre les gouvernements et les think tanks.

Le thème du 4e sommet auquel Patience Ombick a participé portait sur l’industrialisation de l’Afrique. Comment pensez-vous que les think tanks peuvent contribuer à ce processus ?

Dans leur rôle de proposition des politiques publiques, les think tanks peuvent contribuer en menant des recherches sur l’industrialisation. Il a été reconnu, lors du sommet d’Abidjan, qu’il y a encore d’énormes obstacles à l’industrialisation de l’Afrique. On a notamment relevé la mauvaise qualité des infrastructures, la mauvaise adéquation entre l’industrialisation et l’employabilité des jeunes, les difficultés liées à l’éducation desdits jeunes, le mauvais climat des affaires et le défaut de leadership. Ça c’est entre autres obstacles qu’on a identifié. Comment est-ce que les think tanks pourraient contribuer ? Déjà, en ayant des statistiques assez précis sur ces obstacles ; parce qu’il faut le reconnaitre, les partenaires de développement de l’Afrique investissent plus, pour nous connaitre, mais nous très peu pour les connaitre. Il serait opportun d’avoir de données fiables et des statistiques pour savoir quel est l’état des choses dans nos pays. A partir de là, nous pouvons avoir une politique de travail en synergie. Je peux le dire de manière basique en ce qui concerne, par exemple, les infrastructures, on sait ce qu’il y a lieu de faire. Mais la difficulté c’est souvent des résistances systémiques. Or, quand on réunit des acteurs issus de différents secteurs d’activité, on parvient, par des initiatives privées ou pas, à faire bouger les choses. C’est dans cette logique qu’on a pensé à l’importance de l’aspect participatif comme méthode de travail au sein des think tanks. Il serait donc de bonne augure que les gouvernements travaillent avec les banquiers, la société civile, le secteur privé, les médias afin de dépasser les obstacles à l’industrialisation qui sont souvent connus de plusieurs.

Propos recueillis par Laure NGANLAY

*Nkafu Policy Institute est un Think Tank camerounais, de la Fondation Denis & Lenora Foretia, avec des représentations à Yaoundé (Cameroun) et à Atlanta (USA). www.foretiafoundation.org

 

 

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